AN 1198
PREMIERS CRIS
Sa naissance est le résultat d’un désir brut et d’un choix inconsidéré, motivé par l’envie de garder un homme. Ce fut un échec, comme l’on pouvait s’y attendre.
1198 A 1208
PREMIERS PAS
L’homme va-et-vient, le désir n’est plus. La matriarche comprend que l’enfant est la seule motivation à ces visites éphémères. La petite chose qui lui a déchiré les entrailles est une source d’embarras qu’elle considère avec amertume.
1208 A 1213
PREMIER SECRET
L’homme continue ses visites, mais ne se montre plus qu'à elle. C’est un secret qu’il lui a murmuré. Avec lui elle grimpe aux arbres et escalade les façades. Avec lui, elle virevolte, aussi légère qu'une plume, aussi létale qu'un pourprier.
1213
PREMIÈRES BRÛLURES
Un apprentissage ardu débute. Pas un seul jour ne passe sans que pleuvent les coups et insultes : ses gestes doivent être précis, sa prononciation claire, sa magie puissante. Elle doit être parfaite pour Fimjir, pour le coven, pour sa mère. L’enfant ne dit rien. Jamais. La mère s’en étonne puis s’en accommode. Tant mieux.
1214
PREMIERS EMOIS
Vivre à Tergaron, c’est côtoyer la corruption, la salissure et la lubricité pour finalement s’y adonner sans regret. A 16 ans, Elicia n’a qu’une envie : expérimenter autre chose que la douleur et le pouvoir. Son corps a changé depuis longtemps, tout comme le regard des autres. Ce soir-là, elle décide de révéler et d’alimenter ses désirs au milieu de corps qu'elle apprendra à aimer.
1223
PREMIÈRE LUEUR
Son culte envers Fimjir est discret, presque intime. Elicia ne veut pas suivre les désirs de sa mère de la voir muer de braise à prêtresse. Elle obéira pourtant, bien trop habituée à étouffer ses propres envies, à se plier à la volonté d’autrui. Mais au fond de la sorcière, un spectre s’éveille. Une entitée née au cœur des ombres de son âme.
1228
PREMIÈRE RÉVOLTE
Un énième ordre, martelé avec aigreur. Une énième humiliation, lancée avec aplomb. La créature se débat comme une furie, elle se jette contre les barreaux, griffes les murs de sa prison. Spasmes de douleur, souffle coupée. Elicia ne peut en supporter d’avantage. D’un geste aussi inattendu que désinvolte, elle se libère de sa geôlière, rejette l’ascendance maternelle. Elle déverse les flammes de sa colère qui semble inégalable. Le feu dévore le corps qui lui a donné la vie avec une violence et une rapidité inouïe. Les cris s’épuisent et s’éteignent. C’est dans un silence lourd de sens qu’elle quitte son coven. Aucune attache au sein des spectateurs de la mascarade qu’a été sa vie jusqu’alors.
1228 A 1233
PREMIÈRE INTROSPECTION
Elle se réfugie au coven Nymphéa à Dreadmire mais n’y reste qu’une semaine ou deux. Le décalage est bien trop profond, elle ne s’y sent guère à sa place et la proximité avec les braises d’ébène l’inquiète. Elicia se rend à Lilcairn, plus sûr que les landes vastes, traverse les bois de l’est pour rejoindre l’Atoll au cœur des îles Lozia. Malgré sa réserve, le fait de vivre en marge des sociétés et l’effort considérable pour réprimer sa magie afin de cacher sa nature fiel, la jeune femme se sent plus vivante que jamais.
1233 A 1243
PREMIÈRE LIBERTE
C’est seulement lorsqu’elle foule les terres de l’Atoll Désolé qu’Elicia s’autorise une pause. Pendant des mois, ses contacts avec d’autres individus sont brefs et se limitent à des échanges de bons procédés (aliments, vêtements), jusqu’à sa rencontre avec les Sauvages. Menace et méfiance envers une étrangère qui a établi son camp bien trop près de leur territoire. Il faudra une année et plusieurs altercations hasardeuses pour qu’une curiosité mutuelle s’installe. Avec elles, Elicia ne partage guère plus que du troc. On lui permet cependant d’observer et de comprendre. C’est ainsi qu’elle la rencontre, ainsi que sa couche se réchauffe.
Les années défilent, sa nature de sorcière hante ses nuits. La jeune femme reprend ses prières et rituels, une énergie nouvelle affole ses veines.
Ses récentes cicatrices ne plaisent pas aux sauvages, elle regroupe ses affaires et quitte l’Atoll sans se retourner.
1243 A 1252
PREMIÈRES AVENTURES
La jeune femme décide de découvrir l’ouest. Un grand voyage débute, animé par une multitude de rencontres. Elle s’essaye à beaucoup de métiers avant de se lancer dans le mercenariat et de se forger une réputation. Elle parcourt ainsi l’Empire de long en large et finit par se lasser. C’est à ce moment précis qu’une obsession naît : retrouver son père.
Trop tard. Rongé par la maladie et une fatigue écrasante, l’homme est parti pour les montagnes d’Alenlès il y a plusieurs lunes de cela.
Elle reprend la route.
1254 A 1255
PREMIERS LIENS
Alors qu’elle s’occupe de la protection d’un convoi de caravanes, Elicia rencontre unx dessinateur·rice·x avec qui elle échange de nombreuses fois au cours du voyage. Iel l'enjoint à se rapprocher de son peuple et à lae suivre jusqu’à Bélès. Elle accepte, lasse de ne pas avoir de foyer. Mais encore une fois, sa nature fiel est un frein et l'accueil n’est guère enthousiaste. Elle reste cependant, vit une nouvelle fois en marge, refuse de prier le dieu du vent et de museler ses pouvoirs comme par le passé. La sorcière est bien trop fière.
Contre toute attente, le chaos n’est pas inconnu des syràns. Elle finit par tisser des liens avec ses représentants, devient mercenaire pour le Conseil. Elicia obéit aux ordres, à sa manière. Elle aime piéger et se servir, quand on lui demande rapidité et discrétion. On la réprimande, elle sourit.
1255
PREMIÈRE FAMILLE
Du chaos et de la différence se tissent des liens inattendus. Métis·e·x·s qui dérangent plus ou moins, qui se défient des règles et des langues acérées : Les furies naissent et démontrent une loyauté envers leur cabale dont on ne les pensait pas capables.
1266
PREMIÈRE INCANDESCENCE
Rencontre avec Syn.
1268
DÉBUT DU JEU