quête annexe -- le chaos qui frappe

Vous ne vous étiez éloigné.e que de quelques mètres, une vingtaine tout au plus, suivant ce parfum, cette lueur, ou quelle que fut la raison de cette échappée sauvage. Et ç'avait été trop, malheureusement. Campée devant vous, le regard fier, l'aura menaçant, la créature avait poussé un grognement ne pouvant signifier qu'une seule chose; le plaisir qu'elle aurait à vous dévorer lentement.

Règles du défi.
Vous avez compris, votre personnage se retrouve en bien mauvaise posture ! Libre à vous de choisir la créature contre laquelle il va se battre parmi le bestiaire que vous trouverez dans ce sujet !

Ce défi se trouve hors timeline, mais il vous est possible de l'intégrer à l'histoire actuelle de votre personnage, si cela vous dit !  

A gagner pour chaque participation, le plaisir d'écrire et 30 cristals d'étain

Tw:: marcheurs (donc description d’une quasi araignée), sang, violence, arme, gore.

Gros yeux dans le noir ; tu n’as jamais été bon pour compter mais tu te rends bien compte qu’il y en a trop. Trop pour que ce soit une créature inoffensive. Trop pour que tu ne frémisses pas d’horreur et de dégout. Trop, pour que tu ne cherches pas les grandes pattes qui suivent les yeux globuleux te fixant.
La lumière d’un phare tournant vient éclairer le monstre l’espace d’une seconde : grosse créature poilue, perchée sur des pattes plus grandes que tes jambes, elle te fixe, accrochée à l’envers sur le grand mât.
Ses pattes grattent contre le bois, frappent dans un bruit sourd qui semble se répercuter autour de toi. Le bateau est vide ; la mer est calme. Le silence est assourdissant. La lumière disparait aussi rapidement qu’elle est venue.

Mais les yeux ne partent pas. Les étoiles semblent s’y refléter. Nuit multipliée par huit. Ta peur y est claire, ton visage déformé et humide par l’arrondi de ses globes oculaires.
La lumière revient ; ses deux pattes avant sont levées. Elle est prête à attaquer.

La lumière disparait et tu roules sur le côté. Personne, il n’y a personne sur le bateau. Juste l’équivalent de tous tes cauchemars et toi.

Respiration saccadée, il te faut une arme. Tu sors l’épée éternellement attachée à ta cuisse dans une riposte un peu maladroite. Le pont est mouillé, le silence une véritable présence, menace au dessus d’un combat perdu d’avance.

La lumière revient : éclaire ton arme qui tente une attaque, coup d’épée envoyant une giclée de sang. Le tien ou le sien ? La lumière disparait.

Les pattes de l’insecte géant résonnent contre le bois du ponton, toc-toc-toc. Le bruit est humide, le bruit est violent. Toc-toc-toc et la seconde attaque est plus vive ; métal tranchant contre chélicères.

C’est elle contre toi, toi contre elle. Cauchemar ambulant refuse de te lâcher, refuser de te laisser gagner. Que fait-elle ici ? Pourquoi le bateau est-il vide ?
Elle continue et tu recules, glisses dans les flaques d’eau salée, trébuches sur une patte velue placée sur ton chemin.

Le phare éclaire l’épée s’enfonçant dans l’abdomen mou, accompagne le cri semblant venir des profondeurs, doublé, triplé par l’animal, comme si la voix de ses victimes se libérait avec son râle.

Respiration rapide, le sang légèrement acide couvre ta joue, pique ton épiderme. Mais la fierté est grande.
Tu reprends ton arme dans un bruit humide de viscères et d’organes tièdes. Dernier souffle, s’échappant de son corps.

La lumière revient et tu poses une main tremblante contre la patte velue la plus proche de toi. Un pardon demandé trop tard, pour une créature qui ne l’a jamais demandé.

Bordel de merde de mission d'enc*lé de ses grands morts. Séparés par la force des choses pour vous occuper chacun d'une cible, tu t'es trompé de chemin. Enfin, ce n'est pas que tu t'es trompé dans les faits, tu as juste dévié parce que ta curiosité t'a mené vers la mauvaise direction. C'est différent. Tu vois déjà ta vie défiler - et quelle vie - alors que la bête immense aux cornes les plus longues et imposantes que tu n'aies jamais vues de ta vie s'apprête à te croquer le cul. Tu te doutes qu'elle n'est pas là pour danser la polka avec toi, et si tu continues de garder les yeux rivés au sol en tremblant, tu es sûr d'y rester. Ton sac contenant la moitié du trésor tombé et renversé sur le sol, il s'en faut peu pour que ton épée ne suive la même gravité. Heureusement que ton instinct guerrier est encore là et t'empêche de lâcher le manche de celle-ci, sinon tu serais, pour sûr, plus de ce monde. Tu fermes les yeux, essayant de faire le mort - un poteau - mais la créature continue de te regarder de ses grands yeux immenses où tu y vois, tu es sûr, la Mort arriver. Elle pousse un drôle de grognement, et son haleine t'atteint de plein fouet, emportant avec elle un cri de terreur, le tiens. Tremblant, tu te mets à hurler de plus en plus fort jusqu'à t'en casser les tympans et les cordes vocales, trouvant le courage de lever ton épée pour te défendre. Tu ne lui feras pas le plaisir de te laisser dévorer tout cru sans rien dire et sans rien faire. En position de combat tu fais face à la créature au long cou, et ton bouclier trônant sur le sol tu tentes de le ramasser mais c'est peine perdue : le regard de la créature te paralyse. Pourtant tu ne peux pas rester comme ça, ça fait déjà bien trop longtemps que tu es en mauvaise posture et tu ne garderas aucun avantage à prolonger cette entrevue avec le sbire de Fimjir. Rassemblant tout ton courage pour terrasser cette créature de la mort, tu ne te rends pas compte que tes hurlements ont rassemblés tes compagnons les plus proches et qu'ils t'observent sans rien dire faire face à la créature démesurément grande. Tu n'entends pas la confusion des personnes habituées à la créature que tu rencontres pour la première fois, ni même l'amusement dans leur voix. Non, tu te campes sur tes jambes, tu hurles une dernière fois, mais cette fois, en levant ton épée bien haut et en partant à l'assaut de la bête. Un coup d'épée, puis deux, puis trois, rien ne semble entailler la peau et la panique revient guetter ton esprit et s'en emparer. « JE VAIS PAS CREVER ICI !!! » Tes poumons lâchent sous cet énième cri et sous le coup de patte de la bête, qui semble dès lors prête à t'écraser - sans doute qu'elle n'a pas aimé les coups de cure-dent que tu lui as collé sur le poitrail. Tu te relèves pourtant, galvanisé par l'adrénaline, et tu repars à la charge. Cette fois tu décides de prendre appui sur sa patte, et planter ton épée à la jointure de sa peau, là où elle est censée être la plus fragile. La bête se met alors à hurler de douleur et te projette au sol, ton épée tachée d'un sang bien épais tombe lourdement au sol alors que la créature s'enfuit, se demandant quelle fut bien sa faute pour être tombée sur un moucheron comme toi. Sonné quelques instants, tu te redresses petit à petit, avant d'éclater d'un rire victorieux. « J'SUIS EN VIE ! » Et même si le sbire de la mort terrifiera certainement d'autres personnes, tu sais que tu n'es pas capable de partir à sa poursuite et achever le travail. Le soulagement t'envahis, et alors que tu reprends tes esprits tu te rends compte des regards posés sur toi. Celui de tes compagnons, d'ailleurs, qui te dévisagent comme si tu avais perdu la tête. Essoufflé, tu les regardes toujours en contreplongée, essayant de déchiffrer leurs expressions estomaquées - que tu imagines être du soulagement et de la fierté d'avoir mis en déroute le messager de Fimjir. « Z'avez vu ça ? Elle allait m'becqter la saloperie! » Peu importe les oreilles chastes, pour une fois, tu te permets cette grossièreté à voix haute. « Mais, Panta... » Tu vois le regard peiné, cette fois. « Cette bête est herbivore, elle allait pas te bouffer. » Tu comprends pas. Ça s'voit que tu comprends pas, quand tu commences à protester, sans tellement de conviction. « Mais si, vous avez vu son regard ! » Et tu auras beau être persuadé du contraire, la vexation commences à poindre dans ton esprit. Tu es sûr que cette créature allait te bouffer et que tu as réussi à la mettre en déroute tout seul. Point final.