quête annexe -- la porte de l'Autre

Vous regardez devant vous le ciel bleu d'Atalan, la vue comme brouillée par une magie alternative que vous ne comprenez pas. Votre reflet n'est plus le même, et votre visage semble marqué d'un masque inconnu assombri par la nuit tombante. Sans même que vous n'ayez eu le temps de dire ouf, vous devenez l'Autre.

Règles du défi.
- Vous êtes libre d'écrire à la suite de ce sujet, sans inscription préalable, selon votre inspiration (une fois, pas du tout, dix fois...).
Cela se déroule dans un univers parallèle, hors de la timeline du forum et de l'histoire de votre personnage à Atalan.

- Le but de ce défi est de faire connaissance, de prendre le visage d'un autre membre et donc personnage du forum. L'objectif est d'écrire comme si vous étiez le personnage, vous avez une absolue liberté du contexte (bagarre contre un monstre du bestiaire, rêve / cauchemar dudit personnage, déroulé d'une journée lambda...).

- Vous pouvez décider quel autre membre vous souhaitez jouer, ou bien vous pouvez envoyer un petit mp à  @Comte Vicar qui vous décernera un personnage du forum à jouer (si vous êtes aventureux.se...)    
De même, vous êtes libre d'indiquer dans votre écrit le personnage que vous incarnez, ou vous pouvez laisser deviner aux autres membres...  
Le flood est votre ami si vous souhaitez réagir aux posts.  

- A gagner pour chaque participation, le plaisir d'écrire, 20 cristals d'étain, et un objet de la boutique de la rune cuivrée sélectionné au hasard par Comte Vicar

Elle est fille de la nature, Idril. Les racines ancrées dans le sol comme un peuplier quinze ans d'âge, elle a l'âme papillon, vagabonde entre les arborescences avec la rapidité et la finesse d'une louve affamée. Du haut de ses soixante dix-sept printemps, elle en présente pourtant vingt - la jeunesse dans le corps et dans l'âme. Elle a de l'adolescente la fougue et les désirs aventure, aspire à la fuite quand tout son être crie qu'elle est fille de la forêt.
Toute de verte drapée, elle est la feuille qui vibre au gré des vents, le tronc qui palpite d'une sève juvénile. Lorsqu'elle bande son arc, ce sont tous les bois de l'est qui retiennent leur souffle, dans un jeu d'un deux trois soleils particulièrement sportif qu'elle est certaine de gagner. La biche, au loin, a le malheur de relever la tête. Idril pourtant ne la condamne pas, pas encore - elle cesse de respirer, laisse le calme et la quiétude du silence toute entière l'envahir. Elle est fille de la forêt, cette certitude palpite au fond de son cœur, même si ses ardeurs volcaniques lui tissent en collier des désirs d'ailleurs.

Elle se reconnaît d'ailleurs en cette biche, miroir broyé aux iris sauvages qui se dardent dans les siennes. Elle est princesse et prisonnière, ses barreaux sont d'or forgés, certes, mais demeurent captivité.
Elle débande son arc sans tirer la moindre flèche acérée et pointue - faite pour la mort, le range dans son dos, avec la sérénité des âmes vieillies avant l'âge, laissant dans son sillage ses élans juvéniles. Elle est double, Idril, toute entière faite d'une maturité trop souvent altérée. Elle poursuit son parcours quotidien dans les atours de la forêt, celle qu'elle connaît comme si elle l'avait faite, à force de patrouiller en son sein. Chaque arbre, chaque fruit, chaque rivière sont comme un prolongement de son être. Elle saurait la dessiner les yeux clos, dans les nuits insomnie, à songer à l'ailleurs. Elle ne peut cacher ce viscéral besoin d'en savoir plus, de s'abreuver encore d'autres décors, entre paysages allégresse et moult saisissements.
Les cymbales de l'aventure créent tourments dans le fond de son palpitant - elle ne parvient plus vraiment à distinguer en ces détours la clameur d'antan. Le voyage cherche à s'étendre, papillon veut voler plus haut que les cimes de ces arbres tant aimés, à s'en lasser, s'en détester.

La chrysalide se fendille, chaque jour un peu plus.