affrontement - groupe 2

Les orbes de Syn sont toutes entières contaminées par la culpabilité. La plus terrible des émotions brille en éclats au fond de ses pupilles. Il s'en veut. Dévoré par la rage de n'avoir pas su distinguer le naufrage qu'annonçait la grande vague à l'horizon, contraint au mutisme alors que sa voix voudrait s'égosiller.
La présence réconfortante d'ëryn lui permet de ne pas sombrer. Se plonge au creux des orbes amies, se gargarise de la joie de revoir sa silhouette enfantine, la fausse auréole angélique qui se dessine aux dessus de la noirceur de sa tignasse lionne. Il sait, Syn, sait par quoi elle est passée, la pauvre gamine, a été pour elle un réconfort dans l'obscur de l'avenir. Elle a les yeux de Molech, mais la beauté aux antipodes des ridules qui déforment le visage paternel.
La main sur son sa brise-aube, elle se protège, consciente sans doute du marasme ambiant et du danger que représente une telle foule dans une cérémonie de cette envergure. Ce n'est pas sérieux. Pas raisonnable. Combien de fois le conseiller a murmuré à l'oreille de Ciryon " ne faites pas ça. " Précepte resté aux oubliettes, voué au néant du silence.

“Tu sais bien que je déteste me mêler aux autres. Encore plus dans ces conditions.” Se contente d'un hochement de tête, le laëris, alors qu'il croise les bras sur son basilic noir, sur lequel se reflètent les rayons du soleil. La foule fait bruit, à l'intérieur. Quelques sanglots parviennent jusqu'à leur étrange binôme, parent leurs retrouvailles d'un accent du deuil. Lui non plus, n'est pas ici à l'aise. Mieux vaut combattre une aguara que feindre la peine face à la mort d'un illustre idiot.
Chacun.e sa scène, chacun.e son acte.
“Je profite de ce qui ressemble au dernier moment d'accalmie avant un long moment...” « Espérons qu'elle dure. » Syn n'a pas le visage ouvert paré de l'espoir - tout en lui crie consternation et affliction. Seul le visage d'ëryn lui tire encore un pâle sourire. Alors qu'elle l'interroge sur le tract distribué aux atalien.nes invité.es à l'occasion, les orbes de Syn tombent sur un médaillon rougeoyant qui semble vibrer au cou d'une femme inconnue.
Il n'a pas le temps de répondre à sa comparse, Syn, que le visage occulte se déforme sous le joug de la haine, masque enragé d'une frénétique. Il se saisit de sa brise-aube avec la rapidité du mercenaire, et se positionne devant la gamine avant même que l'étrangère ne puisse s'emparer de ses deux dagues. Il a pour elle l'affection du père, et le besoin chevillé au cœur de protéger l'enfant.
Elle ne l'est pourtant plus tant...

La brise-aube sort de son fourreau en un chuintement. Le visage de Syn ne se pare pas de la haine, car il sait que la rage n'est pas une alliée de taille face aux combats. Son masque s'orne d'une indifférence réfléchie et curieuse. Il a toujours eu du massacre l'intelligence, et la femme vêtue de ses deux dagues l'inquiète moins que le vacarme qu'il sent et entend à l'intérieur du château blanc.
Protéger Ëryn et l'empereur, voilà désormais ce que sont ses missions.
La brise-aube valse dans l'air, semble faire trembler l'atmosphère. Dans une étrange danse, il pare une à une les attaques peu vives de l'étrangère, et porte sur elle un coup d'estoc qu'elle ne peut éviter. Le sang coule du visage de la porteuse du médaillon rouge. Elle n'est pas encore mise hors d'état de nuire, mais Syn a fait ce qu'il désirait - là est un message. De vous, ne resteront que cendres et mare de sang.

Spoiler:

les ténèbres devraient nous craindre
affrontement - intrigue générale - ft @Syn Bates

Échanges amicaux se rompent devant la folie ; orbe scintille d'une nuance carmine, accroché au cou de la démence sous les traits d'une femme au regard obscur. Dagues étincellent sous la lumière solaire pour rompre l'aura noirceur qui englobe les contours de l'échine inconnue. Visage innocent se déforme soudainement pour laisser apparaître une haine inquisitrice ; Ëryn se terre dans le silence, les doigts fermement ancrés sur sa brise-aube pour la libérer du fourreau tandis que son protecteur d'antan se positionne devant elle avec célérité. Hurlements fusent à l'intérieur de la bâtisse ; pensées se mélangent entre l'inquiétude pour Jasper et la concentration nécessaire pour se défendre contre l'adversité.
Aciers se confrontent dans une danse macabre ; lame se heurte sur le visage de l'abomination, sang se répand sur ses traits hostiles. Insultes s'envolent dans les airs, femme se veut toujours plus guerrière.
Dagues en position, étrangère se fatigue à enchaîner les coups pour tenter de percer l'échine de Syn, de faire couler le sang d'un prétendu hérétique. Étreinte qui se resserre sur la paume de son arme, Ëryn se place pour arrêter la course folle de la meurtrière ; vipère devient belliqueuse. Elle s'élance, brise-aube en avant pour faire reculer l'inconnue et pour éloigner Syn du danger. Trop longtemps protégée, trop souvent sous-estimée ; incapable de laisser à nouveau les autres se battre pour la sauver.  
Elle se fatigue à parer les coups, étonnée par la vivacité cachée du membre des Bras de la Rédemption. Elle tient pourtant, le souffle haletant, face aux nombreuses représailles, jusqu'à ce qu'une erreur d'inattention ne fasse s'envoler son épée loin de son emprise, la dague ennemie arrachant le tissu de sa tenue pour venir déposer une profonde entaille sur sa cuisse. “Putain...” 
Une main vient essayer d'arrêter le saignement, tandis que l'autre s'attelle à s'emparer de l'Armaggedon pour continuer à se défendre. Grimace de douleur se pose sur les lippes et elle peine à rester debout, mais elle maintient pourtant sa position, les lames jumelles prenant le relais de la brise-aube pour s'enfoncer à leur tour dans la chair haineuse. Regard jeté sur sa cuisse ensanglantée, Ëryn profite d'un court moment d'accalmie pour se reculer, retrouvant la protection de Syn pour évaluer sa blessure. Elle le regarde, les iris emplis d'adrénaline, les lippes qui se redressent pour afficher un rictus. “T'inquiètes pas. C'est pas ça qui va m'empêcher de lui arracher les tripes. ”