la légende du pirate borgne (quête sec)

Vous vous prélassez dans un coin du navire, les embruns voletant dans vos cheveux et le soleil tiédissant vos peaux. Vous êtes biens. Tranquilles. Au calme. Tous les autres ont quitté le navire, profitent d'une permission bien méritée mais vous, vous êtes restés là - parce qu'il faut bien garder la maison. Île paradisiaque, rhum à foison, doigts de pieds en éventail, le rêve. Mais comme pour tous les rêves il y a toujours un moment où il faut se réveiller et ce moment, c'est un moussaillon de bas étage qui vient vous crier, au dehors du navire, d'aller chercher le Capitaine car il a entendu des rumeurs étranges. Que c'est important. Que vous ne voudrez pas rater ça. Vraiment, vraiment, il insiste. Il insiste beaucoup, quitte à vous gâcher vos vacances au soleil. « J'ai entendu une super rumeur faut que vous entendiez ça aussi ! » Parce qu'en plus c'est juste une rumeur, et c'est pour cette rumeur qu'il est revenu vous en informer ? Il vous invite à le suivre, vivement. « Y'a un trésor ! » Le bon mot. Celui qui titille votre curiosité. Peut-être qu'un peu d'action vous fera du bien !
   

Le noir est absent des mats du grand navire. La dernière mission s’est soldée par une victoire et la promesse faite à ses matelots se fait ce jour et pour les suivants ; une permission. Un droit à la déconne, à la volupté, à toutes les idées qui habitent les pensées en mer et peuvent enfin prendre vie quand ils mouillent le long des îles de plaisirs. Le vieux loup est resté à l’avant du vaisseau, un bouquin coincé entre les pattes et son oiseau planté sur sa droite, commentant avec ironie la capacité du laeris à pouvoir déchiffrer des lignes. Un calme temporaire, dépiauté par un cri, puis un second. Des syllabes formées dans la précipitation. Un mot seulement retient son attention, le fait décrocher de sa curieuse activité. Une amusante réalité dont il ne se cache pas ; celle du mot trésor beuglé à tout-va, qui le fait bander. L’appel du gain est toujours plus important qu’une vie, qu’un enfant blessé, que toute autre atrocité, que la plus belle pute du quartier. Molech se lève, fait grincer toute l’ossature abimée par une sale vie passée sur les mers déchainées.

Mini mousse s’agite sur la terre, fait de grands signes, essaye d’accaparer l’attention des rares qui n’ont pas voulu quitter le pont. Orbsun soupire, s’appuie au bastingage. « Si j’ai chassé tout le monde du navire c’pas pour revoir une trogne dans le quart d’heure » Des trésors, des cartes, des rumeurs, il en a entendu. Trop souvent la mission s’est terminée dans la déception, avec un caillou restant dans le coffre déjà pillé. « T'es sûr d'ta connerie ? Si tu nous mens, j'te fais bouffer ta langue en carpaccio. Ça nous évitera que tu gueules des fadaises. » La menace claque directement. On le sait capable des pires atrocités, d’une imagination débordante pour les supplices. On sait aussi qu’il cause, cogne, mais tue rarement. Surtout pas les siens, les rigolos de son équipage, les foireux, les bandits, toute une clique hétérogène de forbans. « Y’a encore quelqu’un sur ce rafiot ? » Les rétines flinguées par le soleil, il n'a pas vu les silhouettes restantes.

Étendue azure qui anime le silence de ses vagues constantes ;; soleil qui tape vigoureusement sur l'épiderme étendu sagement dans un coin du navire en quête d’un repos mérité. Le visage couvert d'un tricorne de fortune, Eryn divague à travers ces sons. Matinée passée à plonger dans ces eaux transparentes, le sommeil commence doucement à s'emparer de son être quand des piaillements au loin font tourner les talons à Morphée. Un râle s'extirpe de sa gorge, puis un second, quand les cris ne s'arrêtent pas et viennent rompre tout délassement.

« Y'a un trésor ! »

Elle se redresse lentement, étirant au passage tous ses membres pour réveiller son corps presque endormi. Les pieds fermement ancrés au sol, elle se pare de ses armes quand la voix de Molech retentit soudainement ;; les yeux plissés face à la lumière infernale de l'astre solaire, la vision se pose douloureusement sur la silhouette du capitaine située sur le pont. Un soupire s'échappe de ses lippes quand elle descend avec hâte de la poupe du bateau pour prendre connaissance de la situation. « Capitaine. » Regard jeté vers la terre ferme ;; moussaillon semble bien trop excité à son goût ;; les bras levés vers le ciel, les jambes qui ne tiennent plus en place, il se terre dans le silence quand les yeux noirs d'Eryn se posent sur lui. « J'espère que t'as vérifié tes sources pour jacter comme ça, le capon. » Enième soupir qui s'envole dans les airs. « J'ai bien entendu le mot trésor non ? Tu veux que je le torture un petit peu pour savoir s'il dit vrai ou s'il a juste envie de nous emmerder ? » Souffle t-elle doucement en direction de Molech. Échine qui brûle dangereusement face à la colère ;; rares sont les moments de permission et le simple fait de penser que le vaurien s'amuse à rompre sa tranquillité pour rien suffit à la faire entrer dans une rage incommensurable. Pourtant, l'idée même de s'amuser un peu avec ce molaston suffit à délecter sa fureur, du moins, si Molech se décide à lui accorder ce moment de terreur.         

Vous osez donc menacer le pauvre mousse. Il vous admirait tant pourtant ! Qu'à cela ne tienne, c'est tout tremblant sous la menace qu'il décide timidement de faire quelques pas en votre direction, mais uniquement parce que Jasper a l'air sympa. Il le regarde avec beaucoup d'espoir dans le regard, pour qu'il empêche Ëryn et Molech de faire du hachis parmentier avec son corps. Hésite, beaucoup, teste encore les limites de votre patience avant de finalement arriver près de vous sur le bateau. Il sait le Capitaine capable des pires atrocités, et que Ëryn n'est pas en reste niveau terreur - il l'a vue à l’œuvre, une fois. Regrette d'être venu. C'est la panique dans le bégaiement vocal qu'il balance à toute vitesse ses informations. « Y'a un vieux marin un vieux loup de mer, il il, il a dit un truc. Y'a une légende. Oui, oui, une légende. Il buvait là à table là, là, à la taverne au loin. » Il désigne dans le même temps qu'il parle une destination vague. « Il connait bien l'coin. Il dit qu'c'est vrai, qu'y'a un gros truc. Un tré-tré-trésor. » S'arrête reprendre son souffle, les mains sur les genoux pour éviter le regard des pirates. Souffle un murmure. « Il a la carte du Pirate Borgne. » Un mythe dans le domaine du mythe. La Légende du Pirate Borgne, comme toutes les légendes, est fondée sur les racontars d'un vieil ivrogne, qui raconte à qui veux l'entendre qu'un grand pirate aurait parcouru les eaux autour de cette île et aurait volé la famille régnant sur la région avant les Helemys. Un bon gros pactole serait en jeu.
   

Le marmot s’est hissé sur le pont, la tremblote dans les guiboles et le regard curieux de tout ce qu’il peut dévorer. Molech l’observe, un mauvais sourire sur les lippes, celui promettant un couteau à la moindre tentative de bêtise. Le gosse déblatère son savoir, mentionne le pirate borgne. Il aurait presque envie de rire en entendant le nom du trésor. Une légende comme on en entend par dizaine, ces histoires qui se transmettent entre les soûlards de bar. Jamais rien qui ne soit vrai, que des racontars pour entretenir l’espoir. Il attend, le capitaine – il veut le reste des informations, le chemin, mais rien ne vient. « La carte. Putain. C’était quand même pas compliqué d'la fourrer dans ta poche » Il manque d’ajouter qu’on aurait dû lui fourrer dans son cul à ce morveux tête en l'air. Il ne faudrait pas l’effrayer tout de suite avec ses saloperies alors Molech se tait, laisse faire Jasper qui a la gouaille avec les gosses. Avant que le fidèle forban disparaisse du navire, il s’approche de lui et chuchote avec une risette sur les babines. « T’as un don avec les gamins. T’es sûr qu’c’est pas le nôtre ? » Sa paume s’enroule sur l’épaule du camarade nocturne avant de le laisser s’évader du navire.

Orbsun regarde Sora, la questionne silencieusement. « J’espère que c’est pas trop loin. J’ai pas envie de marcher » C’est qu’il n’y a même pas de canasson à voler sur cette terre de dépravés. Il abandonne le navire et déteste ça – de le laisser sans surveillance, sans personne pour panser ses maux, écouter ses plaintes, le rassurer. Paternité qu’il éprouve pour un assemblage de bois et de métal. Molech suit Jasper, talonné par Sora. La taverne miteuse s’ouvre devant eux. Fourbis de vieilles carnes, de sales gueules. Un échantillon de toute la populace qui gangrène les îles du paradis. « C’est lequel ? » Qu’il gronde contre le gosse. « Sora, tu veux pas aller faire un peu de gringue ? Pète des dents après s'tu veux, tant qu’on récupère c'te foutue carte »

Les lippes qui se ferment quand Jasper arrive sur le pont pour apaiser les cœurs. Dans un soupir, Eryn s'adosse contre un mât, les yeux rivés sur le moussaillon qui, les jambes fébriles, s'avance vers eux. Elle s'imaginait déjà découper chaque partie de son épiderme jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de viable sur la carcasse dans le simple but d'assouvir la soif qui irrigue ses veines depuis que le pauvre capon ait daigné ouvrir la bouche pour déblatérer une légende urbaine entendue du bec d'un vieillard possiblement sénile depuis longtemps... et bourré par la même occasion.

L'engouement de Jasper diverge avec le visage fermé d'Eryn ;; elle n'a pas envie de bouger. Pas plus envie que de rester ici d'ailleurs. « J'ai l'impression qu'on a pas vraiment le choix d'y aller... J'ai pas envie d'entendre Jasper chouiner toute la journée parce qu'on a pas été voir si ça en valait la peine. » lance t-elle, un regard noir jeté en direction du plus heureux des trois avant que Molech ne vienne lui susurrer quelques mots. « Si jamais tout ça c'est faux, je peux taper Jasper ? Juste pour lui faire comprendre qu'il est souvent bien trop heureux pour des broutilles. Et aussi parce que ça aura encore plus gâché ma journée. » Sourire qui apparaît doucement ;; elle serait incapable d'abîmer l'échine de Jasper quand ses songes pensent parfois à la caresser tendrement.

La route est courte et longue à la fois, bercée par ce silence morbide et les quelques regards du moussaillon jetés en arrière pour s'assurer que personne ne cherche à lui planter un couteau dans le dos ;; taverne délabrée qui se pose devant les mirettes des quatre paumés, Jasper pousse sans une once de délicatesse cette porte qui les séparent de la vérité, laissant entrer ses acolytes avant lui. Molech interroge, Molech s'impatiente ;;  le doigt tremblant de peur, mousse dévoile enfin le visage du vieillard détenant la carte convoitée.    

« Eryn, tu veux pas aller faire un peu de gringue ? Pète des dents après s'tu veux, tant qu’on récupère c'te foutue carte »

Mains sur les hanches, Eryn regarde Molech sans dire un mot, un sourire aux lèvres... qui se dissipe rapidement quand elle comprend que ses propos n'avaient rien d'ironique. « Mais... » Elle souffle bruyamment. « Si t'insistes. Mais si le vieux crève sous mon charme, vous viendrez pas vous plaindre si on a des ennuis. » Une main s'attelle à relever son corset pour dévoiler davantage sa poitrine, une autre ébouriffe rapidement ses cheveux. Elle s'élance à la table de l'étranger, s'offrant un siège devant lui ;; penchée en avant sur l'assise de fortune, elle le regarde, manque de s'étouffer en voyant son visage déformé par la vieillesse et une maladie qu'elle n'arrive pas à distinguer... c'est pas contagieux cette merde au moins ?!... « Je vois que la taverne regorge de marins alléchants... J'ai entendu dire que vous aviez une carte... Celle du Pirate Borgne... Aurais je l'honneur de pouvoir y glisser un regard en échange de quelques plaisirs dans la pénombre ? » Grimace qui apparaît sur son visage quand il se met à tousser, Eryn se tourne vers ses compagnons de voyage, le pouce qui se colle à sa gorge pour leurs faire comprendre son mécontentement, la lame prête à être dégainée si le vieux accepte son offre... Elle le plantera avant qu'il n'ait pu faire quoi que ce soit, hors de question de prendre le risque de choper sa saloperie.  

Le petit mousse vous accompagne, toujours aussi tremblant - il faudrait peut-être faire quelque chose contre ça, un châle sur ses épaules ou une tape amicale - et vous conduit devant la taverne. Il hésite à rentrer mais sous le regard combiné d'Ëryn et de Molech, il passe devant en regardant ses pieds, et désigne sans regarder, quelqu'un de vague au loin dans la taverne. Mais le vieux marin auquel vous vous adressez n'est absolument pas un marin, mais juste l'arrière-grand père du propriétaire des lieux, et il squatte absolument tous les jours. C'est l'vieux Surey, qu'à de l'eczéma suintant et la goutte au nez. Il est tout sourire quand une jolie jeune femme s'approche de lui, mais quand il ouvre la bouche ce n'est que pour tousser bien fort avec son haleine de soûlard. Heureusement, le mousse se rends compte de son erreur et crie à Ëryn de se reculer, et vite ! C'est pas contagieux, mais l'haleine du vieux Surey a la réputation de coller aux vêtements, et si Ëryn ne veut pas sentir encore plus la poiscaille que quand elle est sur le bateau, elle a intérêt a reculer fissa. « C'est pas lui qu'à la carte ! » Et il tremble en disant ça parce qu'il n'avait pas prévu que le vrai vieux loup de mer aurait changé de place entre le moment où il est parti et le moment où il est revenu accompagné. Pour dissiper tout doutes à présent, il s'approche du vrai marin et pose une main sur ses épaules dès qu'il le voit. D'une voix douce, comme s'il s'adressait à son propre grand-père, il demande où elle est. L'homme d'âge très mur, aux traits étrangement élégants et à la blancheur des cheveux presque transparents, vous accueille avec un sourire qui transcende tout. Il est calme et doux, et parle posément, même si tellement bas que vous êtes obligés de vous pencher vers lui et bien écouter ce qu'il dit. Vous ne comprenez pas tous ses mots au début, parce qu'il parle dans sa barbe. C'est une énigme qu'il vous pose, après s'être éclairci la voix. « Je ne m'accouples pas et pourtant je prolifères dans nos contrées. » Il garde le sourire, avalant le reste de sa chope d'un coup et vous regardant a présent tour à tour, attendant vos propositions.
   

Vipère devient furie quand le mousse prend conscience de son erreur ; Ëryn se relève, la lame prête à se poser contre la gorge du malheureux, la lippe inférieure coincée entre les dents. Regard croise celui de Molech, puis celui de Jasper et elle se terre dans le silence, laissant sa soif de vengeance dans un coin de la psyché, attendant patiemment que l'erreur soit corrigée pour ne pas entraver leur chance de parvenir à trouver ce trésor en démembrant un peu trop tôt le moussaillon. “Le premier qui ose l'ouvrir à propos de cette histoire, j'en fais mon quatre-heures. Capisce ?!” Regard assassin se pose sur le visage de ses compagnons, en particulier celui de Molech ; le cerveau à l'origine de cette tentative de séduction, compromise par l'inattention d'un paumé devenu guide touristique.  
Lame regagne fourreau et elle s'élance en dernière vers la nouvelle cible ; un autre vieillard, en bien meilleur état que le premier, malgré son teint blafard et son corps fébrile. Bras se croisent tandis qu'il laisse échapper quelques mots pour lancer une énigme. Je ne m'accouples pas et pourtant je prolifères dans nos contrées.

Ëryn fronce les sourcils ; encéphale s'irrigue doublement afin de pouvoir proposer une solution à la hauteur du mystère posé. Elle observe Jasper prendre la pose et leurs regards se croisent quelques instants avant qu'il ne finisse par proposer quelque chose. Maladie. Hochement de tête en guise d'approbation ; Ëryn tape légèrement dans ses mains, les iris toujours plongées dans celles de son compagnon de voyage comme pour le féliciter de sa soudaine intelligence... Exploit qui demeure rareté. Pour lui tout du moins.
Enigme se répète en boucle dans ses pensées ; le lobe frontal au maximum des capacités, Ëryn se laisse emporter dans une transe inhabituelle pour tenter de déceler le secret des mots. “La magie ?” Elle se redresse et s'approche du vieillard, les doigts qui s'entremêlent pour contrer la peur d'avoir proposé une mauvaise réponse. “Elle ne s'accouple pas mais elle prolifère en chacun de nous, partout.” Les yeux qui se posent sur le capitaine en haussant les épaules, Ëryn recule pour laisser la place à Molech, attendant patiemment de voir s'il propose à son tour une solution ou s'il demeure dans les propositions passées, la bonne réponse pour continuer.  

Le salopard envoie délibérément l’unique nana du troupeau pour aller draguer le vieillard qui se trouve au terminus de sa vie. Il n’éprouve pas une particule de remord, de mal-être ou de tout autre sentiment qu’il devrait être en mesure de ressentir à la vue de sa gamine qui s’acoquine avec un quasi-cadavre. C’est pour la bonne cause, pour une carte, pour le bien commun. Manque de bol, ce n’est pas la solution, ce n’est pas lui qui détient le chemin vers l’or et les cailloux brillants. Une giclée d’insultes s’expulse des lèvres du capitaine. Il manque d’égorger le gamin et se retient quand celui-ci se dirige vers un autre client – la gueule moins ravagée cette fois-ci.

Molech entend la menace proférée par la membre de son équipage et sourit, de cette expression salope qui ne demande qu’à être éradiquée de ses traits. « Pleurniche pas Ëryn, t’es douée pour tous les amadouer. » Il en rajoute une couche de sa bêtise, il sait qu’il joue avec le feu, qu’un jour elle lui plantera sa lame droit dans la trachée.

Le jeu se complique quand le vieux déballe son petit jeu – une énigme. Putain! Il n’a pas les méninges dans le bon sens pour en deviner la solution. Molech n’est pas un animal de lettres et de logique. Il se met en retrait, laisse ses matelots proposer leurs idées. Ce n’est pas suffisant car le vieux le regarde en attendant une énième proposition. « Qu’est-ce que j’en sais de c’qui baise pas mais s’répand comme du chiendent. » Molech pense à voix haute, n’est pas capable de taire le roulis de réflexions qui agite son cortex fatigué par des heures passées sous le soleil. « La mort ? C’la plus grande salope de l’histoire. »

@comte vicar

Le visage du vieil homme s'assombrit. Aucun de vous n'a donné la réponse qu'il attendait, et ça se voit qu'il est déçu. Dans un soupir las, pourtant, il fouille dans son sac et vous tend une carte un peu mitée, où se dessine la rituelle croix rouge au milieu de tout un tas d'indications directionnelles. « Tenez... » Mais, vous remarquez vite que la chère croix est perdue au milieu de nulle part, et surtout qu'il y en a d'autres. Au vu du sourire espiègle que vous offre le vieux marin d'eau douce, ce n'est pas une carte comme les autres, et ces indications sont tout à fait attendues. Mutique, il vous fait signe de partir et retourne à une chope pleine apparue par enchantement pendant que vous faisiez remuer vos méninges. Le petit mousse prend donc le relais et vous précède en sortant de la taverne et en vous enjoignant à le suivre. Vous entendez sur votre passage différentes paroles, et même des cris et vous sentez que l'ambiance de la taverne change du tout au tout. Pas question de trainer dans le coin, une bagarre générale a démarré, votre quête a commencé et vous ne pouvez comptez que sur vous même à présent !