of gods and monsters | topic commun fiels

MISE EN SITUATION ;; Lettres magiques ont été envoyées à travers les cieux orageux de Junfark, arrivant dans les poches de leurs destinataires dispersés aux quatre coins de l’Empire d’Atalan. @Helna Azarinn a convié les différents membres de chaque coven, leur offrant une place au sein d’une assemblée pour discuter des différents évènements qui secouent l’Empire et qui menacent la sécurité des sorciers. L’idée étant, de créer un Conclave pour statuer sur la menace des Purificateurs de manière unie. Mais sur une terre aussi chaotique que Junfark, aux covens si disparates la chose s’avère sûrement bien plus difficile que prévu. Tenue de soirée exigée. Lieu du sommet : Nuxvar, dans l’arrière-boutique du Bazar d’Aegon. Mot de passe : Valar Dohaerys. Heure : 22 heures 45.

Vos personnages doivent venir par leurs propres moyens à cet évènement. Il est donc possible d'arriver en charrette, à cheval, sur votre balais volant ou tout simplement en vous téléportant à l'aide d'un sortilège. Pour entrer au sein de l’arrière-boutique, il vous faut prendre la porte dérobée située derrière le comptoir du marchand. Frappez trois fois et donnez le mot de passe au garde qui surveille l’entrée. Cela vous donnera accès à une pièce magiquement agencée et décorée en salle de bal pour l’occasion. Des bardes ont été engagés pour faire profiter aux uns et aux autres d’une soirée placée sous le signe de la festivité et des alliances. Les boissons et nourritures sont offerts à outrance. L’assemblée aura lieu durant les festivités.

nithya's outfit.
Elle avait longuement hésité, lorsqu’elle avait reçu l’invitation dans la poche de sa cape. Le parchemin enchanté était apparu en plein milieu de la nuit et l’avait tenu éveillé jusqu’au petit matin. S’y rendre, ou pas. Telle avait été la question qui l’avait gardé éveillée de longues heures avant qu’elle ne sombre dans le sommeil. Elle n’aurait jamais imaginé qu’Helna lui envoie une invitation pour un quelconque sommet, n’aurait même pas imaginé qu’aujourd’hui encore, elle voudrait de son avis. Pas après tout ces tracts déposés dans les différentes villes de Junfark, récompensant celleux qui arriveraient à mettre la main sur elle. Mais la présence des Purificateurs sur les terres de l’orage, semblait avoir atteint les oreilles haut placés des véritables dirigeants du royaume. Elle-même, avait récemment pu avoir un aperçu de quoi ces humains étaient capables. Elle s’était finalement faite à l’idée de s’y rendre, dans l’espoir de faire bouger les choses puis s’était ravisé quelques heures avant l’heure du rendez-vous. Et si finalement, tout cela n'était qu'un piège ? Et si Helna elle-même, l’invoquait pour subir le bûcher. Elle y avait réchappé de peu, quelques jours plus tôt, et elle n’était pas prête à retenter l’expérience. C’était finalement le petit mot, écrit à son attention en bas de la carte qui avait fini de la convaincre.

Elle avait finalement enfilé sa tenue, tressé ses cheveux et ajouté des bijoux ci et là avant d’incanter un sortilège d’évasion lui permettant d’apparaître à Nuxvar. Talons claquent sur les pavés des rues aux couleurs variées, jusqu’à ce qu’elle arrive enfin en face du Bazar d’Aegon. Elle était en retard d’une heure tout au plus. « Valar Dohaerys. » souffle-t-elle après avoir frappé trois fois à la porte dérobée derrière le comptoir. Regards se tournent vers elle à son arrivée et si elle reconnait quelques visages, elle s’étonne d’en découvrir d’autres. Helna avait vraisemblablement invité tous les Covens importants de Junfark. Chant et musiques donnaient à la pièce magiquement décorée pour l’occasion – et vraisemblablement agrandit ? – un air de bal aux allures royales. Un serveur s’arrête à son entrée, lui propose une coupe d’un nectar mordoré. La Dragonne, La Destructrice, La Traîtresse, peut-elle entendre sur son passage, murmuré à tout va à qui veut bien l’entendre. Impression étrange d’avoir atterrie dans la cage aux lions.

Spoiler:

La question de sa présence à cette assemblée au sommet, enfin techniquement on était plus dans une cave que dans les hauteurs mais il s'agissait d'un détail, avait en réalité été une non question. Il ne pouvait, voulait, pas faire autrement que présent. Helna, et donc le Coven, étaient à l'origine de l'évènement, et Ewart comptait bien montrer son soutien. Et être un hôte des plus délicieux dans le processus.

Il ne pouvait cependant pas dire qu'il approuvait l'ambiance donnée à l'événement. Avec les musiciens, les tenues de soirées qui rivalisaient entre elles de brillant et d'audace, les petits fours cuits au beurre servis sur des plateaux en argent, et les coupes en cristal de liqueur, sur les mêmes plateaux en argents. Tout cet étalage alors que l'heure était si grave… Ce n'était absolument pas pour lui plaire. Le Pénitent avait l'impression de se trouver au milieu d'une ridicule mascarade. En plus les musiciens n'étaient pas si bons que ça.

S'il avait dû se plier au jeu c'était bien à contre-coeur et en restant le plus sobre possible dans sa tenue. Pour le moment il observait la foule, rassemblée depuis bientôt une heure dans la pièce plus grande que ce qu'elle aurait dû l'être. Visages venant de tout Junfark, magie qui coulait dans leurs veines et brillait dans leurs yeux. Il observait et se demandait combien de temps avant que la main de Fimjir vienne les ravir dans leur insouciance presque révoltante.

Mais une nouvelle venue retardataire venait lui arracher un sourire. Peut-être que l"attente ne serait pas si pénible que celà. Et il était plus que correct d'aller saluer cette invitée des plus prestigieuses.

-Ninthya, c'est un plaisir de te voir parmis nous ce soir. Helna va être ravie de ta présence, tu nous as manqué à tous.

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Tic, tac. Les aiguilles de l'horloge de bois sombre face à elle avancent, dehors la nuit se fait noir d'encre. La prêtresse du Dernier Age regarde encore une fois l'invitation écrite sur un bout de parchemin trônant sur la coiffeuse de sa chambre. Puis elle lève les yeux sans se voir dans le miroir en face d'elle, ses pensées absorbées par la soirée qui se profilait. Par les Purificateurs infiltrés dans les veines de Junfark. Evanora avait senti le vent tourner après la visite de Syn Bates dont le souvenir était aussi brûlant qu'empli de suspicion, elle avait écouté les murmures, interrogé son Dieu. Le sang animal versé dans le brasero lui avait montré le Chaos. Le Chaos n'émanant pas des Fiels, mais déversé sur eux. Impossible de savoir qui se cachait derrière cette main destructrice alors que celle, rageuse, d'Evanora envoyait valser les bibelots sur la table. Avait suivi la lettre. Etait-ce un piège ? Helna était-elle entrain de manigancer pour prendre le dessus ? Elle avait réfléchi tout en sachant que chaque hypothèse menait à la même conclusion ; elle devait y aller. Ses doigts s'emparèrent d'un collier de rubis dans un coffret d'étain, et Evanora fixa son reflet en l'attachant dans sa nuque. Elle revêtit le masque invisible qu'il fallait porter dans les codes complexes d'une société aussi hétérogène que celle des habitants et Covens de Junfark. Deux questions flottaient dans son esprit, le divisant. Avait-elle raison de porter ce masque, ou la menace extérieure était-elle réelle, obligeant les Fiel à s'unifier, chose qu'ils n'avaient jamais su faire ? Si tel était le cas, la tâche serait ardue. Evanora elle-même n'était pas disposée à s'allier à n'importe qui, bien qu'une partie d'elle regrettait de ne pas voir la magie de son peuple unie sous un même étendard. Peut-être qu'il était trop tard, peut être qu'elle et tous les autres étaient trop épris d'indépendance et de pouvoir pour se les partager. La prêtresse en avait conclu avec ses adeptes que l'on en saurait plus sur la direction à prendre après cette soirée aussi rare que spéciale.

outfit collier
Les murs du Bazar d'Aegon lui firent face, et les pas décidés d'Evanora sur le pavé brisèrent le calme de la rue. Sa main sortit de sa cape pour frapper trois coups, prononçant le "Valar Dohaerys" qui lui accorderait le passage. Elle avança de quelques pas après avoir pénétré dans la bâtisse, pour arriver à une salle dont la vue et les airs de musique la surprirent. Il y avait beaucoup plus de monde que ce à quoi elle s'attendait et les choses avaient été faites en grand. Evanora eut été plus confiante à huit clos, seulement avec les autres dirigeants des Covens. Mais puisqu'il en était ainsi, elle était bien décidée à imposer sa présence et à en savoir le plus possible, laissant son manteau aux serviteurs avant de s'avancer, comme si tout lui était dû, comme d'habitude. S'emparant d'un verre, elle jaugea les lieux décorés pour l'occasion et les invités, avant que ses pupilles ne tombent sur un visage bien connu. Même les Nymphea, songea Evanora en fixant Nythia qui voulait paraître sûre d'elle tout en ayant l'air de ne pas savoir où se mettre. Autant aller tout de suite là où les choses promettaient d'être intéressantes en attendant qu'Helna n'arrive. "Quelle robe !" susurra t-elle en lui tournant autour pour la regarder, sans s'embarrasser d'un bonsoir. "Est-ce bien judicieux pour une proie d'attirer ainsi des regards cupides ?" continua Evanora sans lâcher la Nymphea des yeux. Elle fut coupée par Ewart Beryl et lâcha un petit rire. "Manqué à tous ? N'exagérons rien." lâcha t-elle avant de siroter une gorgée de sa coupe. "Que nous vaut donc l'honneur de cette invitation ?" demanda t-elle sans ambages à l'attention de l'un comme de l'autre, mais surtout de l'adepte des Braises, désireuse que la soirée se poursuive. Peu importe les doutes sur qui faisait quoi derrière ces attaques ; les choses semblaient enfin bouger. Les petites expéditions punitives ne la rassasiaient plus, et elle se sentait enfin prête à jouer dans la cour des grands.

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-- et les dragons dansent, s'envolent, renaissent de leurs propres flammes.

Lettres soigneusement calligraphiées en bas de l'invitation destinée à Nithya. Aurait sans doute pu y joindre une touche d'affection, une preuve de son amour maternel mais Helna a toujours su garder en réserve l'effusion intime de ses sentiments les plus précieux. Toutes ces saisons à camoufler au fond d'elle le véritable sort de son enfant aux yeux des autres Fiels ; pas vraiment pour se protéger mais pour la protéger, elle. Considérée comme le fruit de ses entrailles viciées malgré qu'elle n'en provienne pas réellement, Helna sait que sa disparition n'est que la conséquence de ses propres idées. De ses propres idéaux. N'peut pourtant qu'en ressentir une fierté grisée, déplacée sans doute ; mentir un peu aux siens pour protéger la Dragonne n'a finalement pas été si difficile que ça.

Dans l'arrière boutique, elle a observé les préparatifs. Toute vêtue de nuit obscure, la sorcière observe, d'abord camouflée derrière le large paravent qui sépare les coulisses de la salle trouvée pour l'occasion du rassemblent fielique. Elle cerne avec satisfaction la présence d'@Ewart Beryl - se souvient encore, s'être dit que le destin lui envoyait un Laëris pour la punir de ses péchés d'autrefois. De s'être abandonnée avec tant de dévouement à un étranger de Fimjir - et le souvenir ardent de Syn la hante encore, suspendu à son cou dans la prison sacrée de sa Mnémosys. Aujourd'hui, elle sait que le soutient des Braises lui sera nécessaire, pour ne pas dire obligatoire. Ses lèvres pincées laissent un soupir s'étouffer dans l'air moite lorsque ses yeux d'ombres se déposent sur @Evanora Ignis. Forcée de convier tous les covens bien malgré elle - finalement, la menace des purgateurs n'est peut-être pour elle qu'une excuse. Et lorsque ses orbes noires se déposent enfin sur la silhouette de sa fille, @Nithya Sitarys, Helna décide qu'il est temps pour elle de s'extraire de sa cachette. Déambulant dans la petite foule avec aisance, le menton haut, la gardienne des Braises ose un sourire plus carnassier lorsque les propos d'Evanora cliquètent à ses tympans. Immédiatement, elle s'immisce dans le petit groupe sans se gêner de savoir si sa présence dérange ou non. Un sourire tord ses lèvres jusque là scellées. « Allons, allons. Y a-t-il réellement des proies parmi nous ? » Ses prunelles s'allument d'un éclat légèrement menaçant ; protectrice malgré-elle, sans doute, quand sa main s'abat sur l'épaule de Nithya comme la serre d'un rapace. En inclinant le visage vers elle, son regard se dépose enfin dans le sien. Un mélange de soulagement à l'idée de la retrouver, saine et sauve, et d'appréhension quant à la suite, dévore le calme apparent qu'elle arbore comme un bouclier. Dans ses yeux brille sa reconnaissance (qu'elle ait répondu à son invitation) et beaucoup de questions. La Dragonne aurait-elle pu fomenter d'autres projets que ceux partagés à l'aube de son départ ? Ses pupilles avides et voraces reviennent lentement se déposer dans celles de la gardienne du Dernier Âge. « Pourquoi ne pas profiter du buffet ? Nous sommes ici pour nous montrer unis, n'est-ce pas ? Il me semble qu'à l'extérieur de nos murs plane une menace bien plus fortes que nos petites querelles. » Pas si petites. Pas si unis, peut-être, non plus.

Et elle ressent, l'absence de vie auprès de Nithya. Devine, en silence, plus respectueuse qu'il n'y parait, que l'enfant n'a pas survécu. Qu'il n'est peut-être même pas né. Qu'il n'a peut-être jamais ouvert les yeux sur un monde qui, déjà, ne voulait pas de lui. Machinalement, prête à se faire bouclier entre sa fille et le monde entier, ses yeux balayent la foule, craignant la réaction de certains de ses fidèles à sa réapparition. Préventive, Helna quête les allées et venues autour d'eux. Son regard sombre dans celui d'Ewart. « Unis, » qu'elle répète en le fixant, comme pour lui indiquer sans le dire qu'elle souhaite le voir la soutenir au besoin.

résumé:

Il tourne et retourne la carte d'invitation entre ses mains. Elle émane d'@Helna Azarinn, sans que le moindre étonnement ne vienne percer les prunelles du sorcier. Son statut de dirigeante l'empêche alors de dormir, quand les purificateur.rices ont fait leur entrée sur la scène internationale. Vulgaire tragédie à l'allure parodie qui se joue au château blanc, pleurant la mort de son archonte. Cela n'éveille pas en le cœur d'Elio la moindre émotion, mais l'idée d'un conclave au mot de passe secret atteste de la gravité de la situation.

Il est temps.

Temps de se préparer, d'enfiler ses plus beaux atours de sorciers, de marquer de ses pas les ruelles de Nuxvar, où par chance il se trouvait déjà. Les trois coups frappent le lourd bois ébène du Bazar d’Aegon. « Valar Dohaerys. »  La voix est grave, le ton solennel, et le mot de passe ouvre au Fiel la porte de son enfer.

La salle est bordée de monde, alors que des serveurs tenue pingouin se pavanent, petits fours entre les mains. Il se saisit d'une coupe de ce qui semble être une espèce de champagne (magique ?), un nectar aux reflets mordorés. Trempe les lèvres dans le liquide, alors que sa langue récupère quelques gouttelettes échappées.
C'est sur la silhouette de @Nithya Sitarys que ses yeux tombent immédiatement, comme s'il était condamné à la voir partout où il décidait d'errer. Elle est d'une beauté éclatante, toute auréolée d'un noir mortifère - de la pureté plus rien ne se dégage. Elle laisse libre cours à sa fantaisie, et il faudrait être aveugle pour ne pas s'émerveiller devant sa chair laissée nue. A ses côtés trône la reine. Elio ne cache pas l'étonnement voilé dans ses orbes lorsqu'il distingue entre elles flotter un je-ne-sais-quoi amical.
Il prend le temps d'admirer ce cercle dans l'assemblée, car il sait déjà que c'est lui qu'il rejoindra, faisant irruption entre elleux comme une alpyre en pleine forêt. Heureusement que ses prunelles tombent sur le visage sombre d'@Ewart Beryl, le mentor aux Voix d'or. Fidèle à lui-même, le pénitent, il darde des orbes menaçantes sur chacun.e. Voilà une attitude plus logique, et attendue, pense-t-il en silence.
Il ne connaît @Evanora Ignis que de nom, la considérant comme une traîtresse à sa nation, mais il prend néanmoins le temps de scruter sa silhouette. Elle a l'honneur inscrite en lettres de feux sur sa tête, et sa classe naturelle ne peut que prouver sa stature de cheffe. Elle ne semble pourtant pas inquiète pour l'avenir de Junfark - bien au contraire, Elio croit distinguer au fond de ses prunelles un éclair d'amusement.

Lorsqu'Elio fait irruption dans ce cercle restreint, il entend la fin de la déclaration d'Helna. Nous sommes ici pour nous montrer unis, n'est-ce pas ? Ne peut cacher le rictus de dégoût qui se tisse sur son visage, et le grattage de gorge destiné à cacher la moquerie que cette idée provoque en lui. L'union n'est pas propice aux Fiels, elle n'est définitivement pas dans leur adn.  « Il semble que tu aies de beaux rêves. » lâche-t-il en jetant ses yeux dans ceux d'Helna, la main s'étant chaleureusement et éphémèrement posée sur l'épaule d'Ewart, en guise de salutations. « Il semble que la situation soit grave, en effet. Les purificateur.rices laissent de nombreux cadavres derrière elleux, dans tous les villages de Junfark. Cela dure depuis plusieurs semaines. »  Oiseaux de bonne mauvaise augure. « Il serait sans doute de bon ton d'éviter de choisir la fuite, face à cette situation. Ce n'est guère que mon avis. » nuance-t-il, alors que ses prunelles oscillent d'Helna à Evanora. Pourtant, il n'échappera à aucun.e d'elleux que son attention est toute entière tournée vers Nithya.

résumé:

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L'invitation avait semblé lui brûler dans les mains. Ashara avait toujours détesté ce genre de formalités, mais elle-même ne pouvait que reconnaître que la situation était grave. On tuait des enfants de Fimjir et elle avait beau traquer les assassins à chaque fois, elle n'était pas une armée. La situation est grave et sous ses doigts calcinés, l'invitation se perd dans les cendres qui naissent de ses extremités. Plus jamais elle ne laisserait un autre sorcier mourir des mains de mécréants. Et si ils devaient exterminer le reste du monde pour les punir de cet affront alors elle laisserait la fumée et les flammes dévorer le monde entier pour les siens.
Elle enfile sa tenue de cérémonie ; des vêtements qui lui permettent de bouger en cas d'attaque, des armes qu'elle pouvait dissimuler subtilement et enfin, un manteau qui était un véritable chef d'œuvre de broderie ; les flammes dévorant le tissu noir, une ode à Fimjir tout-puissant gravé dans les fils dorés de la parure. Elle n'était pas là pour être la princesse du coven ou une ambassadrice mortuaire, elle était la Juge de l'Autre-Monde, l'exécutrice du roi des dieux, la funeste mélodie qu'entendrait ces chasseurs de sorciers avant de rejoindre l'Enfer dont elle graverait le chemin sur leur chair. « Valar Dohaerys. »  La voix est aussi froide que la lame qu'elle peut sentir contre sa peau.

Lorsque ses pas légers arrivent au sein de l'assemblée, Ashara se dissimule presque instantanément dans les ombres des alcôves, observant comme un corbeau les différentes personnes présentes. Comme un papillon en quête désespérée de lumière, ses yeux viennent instinctivement se poser sur Elio, le prince de cette assemblée, l'oasis au milieu de son désert. Il ne la remarque pas, préférant s'abreuver de la vue de Nithya.
Nithya qui trône ici comme une reine, sans qu'aucune conséquence n'effleure son corps, se pavanant comme si elle n'avait pas rejoint un autre coven. À ses côtés, Helna ne prend pas ombrage de la parjure, semble même lui adresser l'ombre d'un sourire. Les poings d'Ashara viennent se serrer si douloureusement qu'elle est certaine que si elle avait encore des ongles, ses paumes seraient couvertes de sang en cet instant. Rapidement, elle reprend contenance, se mouvant dans la foule silencieusement. Elle connaissait peu Evanora, mais son estocade lui arracha un rire avant qu'elle ne se tourne vers Helna ne cachant pas son agacement face à cette trahison apparente.
Être unis. Les rêves avaient toujours été des poisons distillés dans le sang et dans l'esprit. La preuve, Helna semblait en être victimes puisqu'elle aurait dû elle-même donner sa sentence à Nithya et pourtant, elle ne disait rien, mais semblait presque la défendre. Les lèvres de l'assassin vinrent se retrousser en une moue sévère, jetant un regard rempli de mépris à Nithya qui osait se pavaner aussi éhontément au sein de ce conclave.
Elle jeta un bref regard à Elio avant de croiser les bras sous sa poitrine, affichant une fausse légèreté face à la situation qui était en face d'elle, l'ombre sortant enfin de la lumière.

« Un font unis ne peut-être contaminé par la traitrise, Helna, à moins que maintenant chacun puisse ne plus souffrir des conséquences de ses actes ? » Elle décroisa les bras de sous sa poitrine, faisant mine d'observer le bout de ses doigts dont le sang semblait pulser au rythme d'un tambour de cérémonie « Laisse une pomme pourrie dans le panier et toutes les pommes deviennent pourries. » Elle jeta enfin un regard à Nithya. Il ne pouvait exister d'unification des fiels si ils ne montraient pas l'exemple en exécutant les traîtres, comment Helna pouvait-elle exiger d'eux qu'ils se fassent confiance face aux chasseurs quand Nithya les avaient trahis, enfonçant un couteau dans le dos de chaque personne présente dans cette pièce, osant défier Fimjir lui-même.

résumé:

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Pas l’emmènent entre les sorciers qui l’observent, tandis que les bardes passent entre eux. Ils jouent de leurs instruments, font tonner leur voix parmi les invités. Mascarade qui se joue devant elle, tandis que ses yeux épient les mouvements de certains, que ses lèvres se plissent en sourires fugaces et que ses oreilles tendues tentent de faire fi des murmures à son égard. C’est finalement la voix d’@Evanora Ignis, qui la sort de ses songes, tandis que la sorcière Vautour lui tourne autour en complimentant faussement sa tenue. « Allons, Evanora. J’ai encore bien trop de chair sur les os pour que les vautours ne me tournent déjà autour. » Avant qu’elle ne rajoute quelque chose, @Ewart Beryl apparaît à son tour. Sobrement vêtu, contrastant avec les atours de l’Ignis ou encore des siens. Elle échange un léger sourire avec le prophète, âme damnée qui durant ses longues années au sein du Coven s’était évertué à faire brûler la flamme de la Dragonne. Elle s’apprête à lui répondre, mais est coupée par le ton narquois de la Gardienne du Dernier Âge. Elle n’avait jamais apprécié cette harpie, et le sentiment était mutuel. Palpitant ralentit cependant, lorsque la maîtresse de la soirée se découvre enfin. Elle avance parmi les invités telle une reine, - et il n’aurait pu en être autrement – ouvre ses lèvres comme une dragonne prête à protéger son dragonneau. Ambres se mêlent, se comprennent. Les mots écrits au bas de l’invitation lui reviennent en tête, tandis qu’elle sent les doigts d’@Helna Azarinn se serrer sur son épaule nue. Et les dragons dansent, s'envolent, renaissent de leurs propres flammes. Les paroles de la Gardienne des Flammes clament unissons, et c’est finalement le raclement de gorge d’@Elio Alleyn qui détourne les prunelles de Nithya de sa mère, pour les plonger dans celles du père.

Ne pas fuir, voilà ce que proposait l’étoile de ses jours. S’il ne daigne pas plonger ses prunelles dans les siennes, elle, les darde sur son visage. Il n’avait pas tort, fuir n’était pas la solution. Elle avait elle-même été aux prises avec ces purificateurs et savait donc de quoi la menace retournait. Et elle aurait appuyé ses paroles, si le miroir ne s’était pas glissé entre elleux telle une ombre. A croire qu’au-delà de ne pas être désirée, personne ne voulait lui laisser la parole. Soupir léger s’échappe de ses lèvres, lorsque celle qu’elle avait considérée comme une sœur ouvre la bouche pour mentionner traîtrise et sentence. Sa dernière remarque lui arrache cependant un sourire. « Au moins sommes-nous unis dans la pourriture. » dit-elle en levant légèrement sa flute en direction d’@Ashara Dravyen, ironie pulse à travers ses prunelles. Elle détourne finalement le regard de la sorcière pour se tourner vers Elio, puis Helna. « J’ai moi-même dû faire face à ces purificateurs, et ils ne sont pas une menace à négliger. Merci pour cette invitation Helna, je suis certaine que les Nymphéas sauront écouter tes plans avec la plus grande attention. » Elle pose ses yeux sur chacun des membres du petit groupe – à l’exception d’Ashara, qu’elle manque comme s’il s’agissait d’une enfant qui s’était faufilée à la table des adultes – « Si cela ne vous dérange pas, je vais profiter du buffet avant qu’Igor ne verse son philtre d’amour sur tous les petits fours. » dit-elle en pointant la tête vers un vieux fiel versant nonchalamment des gouttes d’un élixir douteux sur certains des aliments présents sur la table du buffet. Un membre du Dernier Âge, à n’en pas douter. Qu'Evanora garde ses vautours.

Spoiler:

Laissez des Fiels dans une salle, aussi grande et luxueuse soit-elle, et vous finirez inévitablement avec un incendie. La situation actuelle ne semblait pas donner tort au cliché, et la pauvre Nithya se trouvait au centre des potentiels départs de flammes. Ewart faisait usage de sa patience, et de la nécessité de ne pas tuer dans l'oeuf toute potentielle négotiation, pour ne pas signaler explicitement à Evanora qu'elle pouvait aller voir ailleurs si le souffre était plus sulfureux.

Alors il accueillit simplement les mots d'Evanora avec un sourire.

-Bien sûr, ma chère, je ne prétends pas parler pour vous ou tout autre membre de votre coven. Il s'agit d'une affaire des Braises après tout.

Traduction en des termes moins polis et nuancés: « Ton avis je m'en tamponne le coquillard avec de l'eau bénite. Mêle toi de ton cul. »

-Il me semblait que le motif de ce rassemblement avait été spécifié sur les invitations. Nous avons dû connaître une erreur d'impression sur la votre, j'en suis navré.

En réalité il était nettement plus vraisemblable que la Fiel n'ait pas poussé sa lecture jusqu'à ce point. Ou bien qu'elle ne cherchait qu'à irriter le monde autour d'elle, ce que sa simple présence suffisait en général. Dans tous les cas Ewart préfère ne pas entrer dans son jeu, le Dernier  ge est tout autre genre d'adepte du Chaos. Le genre sans raison et bon sens, s'il pouvait se dévorer lui-même pour étancher sa soif de sang il le ferait. Ewart ne l'a jamais apprécié, mais son avis ne compte pas ce soir. Il laisse d'autres répondre à la question d'Evanora et répond en silence au message d'Helna. Unis. Helna a son soutien, pour le moment.


L'union au sein des Braises ne semble déjà pas être gagnée. La jeunesse fougueuse d'Ashara et Elio vient rajouter des vagues sur l'onde déjà peu calme de l'échange. Ewart pose brièvement sa main sur celle d'Elio, geste bref et amical. Le garçon a toujours fait parti de ses préférés, mais ce soir il ne l'aide pas. Pas plus qu'Ashara. Ah, Sainte Ashara des Lames, elle qui vient réparer là où il échoue ou est impuissant. Pleine de talents et de capacités, qu'il ne faudrait pas qu'elle mette en action pour le moment.

Ewart pose une main apaisante sur l'épaule de la jeune femme. Sa dévotion l'honore mais il y a un temps pour tout.

-Ashara, nous réglerons nos affaires en temps voulu. Sois-en assurée. Mais nous devons pour le moment faire fit de nos différences et désaccords, tu sais tout comme moi que Sa Volonté s'exécute toujours. Même si Elle ne suit pas des plans que nous pouvons comprendre.

Il incite doucement l'Exécutrice à la patience et la retenue. Elle aura sa satisfiction, plus tard. Nithya n'a pas encore réglé toutes ses affaires avec les Braises, le jugement tombera un jour ou l'autre.

Il pousse un soupir exaspéré en constatant que les bonnes manières les plus élémentaires ne sont décidement pas acquises par tous leurs convives. Voilà qui va mériter une mise au point. Ewart se doute aussi que la Dragonne souhaite un moment avec son dragonneau. Il peut bien s'arranger pour lui faciliter la vie.

-Je vois que certains manquent cruellement d'éducation et de savoir-vivre. Je vais m'occuper de rappeler les règles de conduites élémentaire à notre hôte, Elio, Ashara, que diriez-vous de me suivre ? Nous avons nous aussi beaucoup à rattraper et je m'en voudrais de retenir plus que nécessaire nos amies ici présentes.

La demande est en réalité plus un ordre. Il ne doute pas qu'Elio s'y plie, de plus ou moins bon coeur. Ashara, c'est une autre histoire. Dans tous les cas une visite à ce cher Igor s'impose.

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Les bras croisés sur sa poitrine comme pour former une barrière entre elle et les autres, Evanora laisse ses yeux noirs et sarcastiques passer des uns aux autres. Un sourire sombre et glaçant se forme sur ses lèvres teintées d'un rouge vif. Elle vomissait intérieurement leur hypocrisie, et se repaissait de leur crainte. La prêtresse n'était pas aimée, elle le savait, elle n'en avait cure. Ils lui reprochaient sa cruauté, sa violence, son absence de pitié. Qualités dont ils avaient, au vu de la situation, pourtant besoin.

"Prends bien garde à cette chair qu'il te reste, aussi longtemps que tu le pourras... Ou pas." lança t-elle à @Nithya Sitarys dans un sourire carnassier avant de porter son verre à ses lèvres, se laissant lentement bercer par la musique des bardes qui les entoure. @Helna Azarinn, instigatrice de la soirée prend enfin la parole et coupe court au venin qui s'échappe déjà des uns et des autres promettant une alliance compliquée à obtenir. Unis. Ils l'étaient autant que des cendres dispersés aux quatre vents, sourire en face et couteau caché dans le dos. "J'ai lu l'invitation, en effet, mais je n'ai tout simplement pas confiance en vous ; prends le comme un compliment, Ewart. Je ne sous estime personne ici." répondit-elle à un @Ewart Beryl dont le ton envers elle était un tantinet trop confiant. "Il serait bien avisé de faire pareil avec moi." ajouta Evanora dans un regard implacable avant de détourner ses yeux vers Helna. Si elle était d'accord avec ses paroles en théorie, la pratique était tout autre chose.

Vous qui me traitez comme une pestiférée, donnez moi une raison de ne pas laisser les Purificateurs vous rayer de la carte un par un avant de m'occuper d'eux moi-même ?
Ainsi parlait le cœur enflammé. Mais l'esprit voyait une raison ; la survie, auréolée d'ambition.

"Effectivement, la fuite n'est pas une option. Il semble que la vision des choses du Dernier Age n'était pas si mauvaise." commença t-elle d'un ton égal. "Vous voulez traiter l'ennemi comme si il n'en était pas un, et voilà le résultat ; ma supposée cruauté vous serait maintenant bien utile." ne put s'empêcher de cracher la sorcière. Hors de question de laisser l'impression que son Coven suivrait les ordres comme de simples mercenaires au service des Braises. Si Evanora ne fermait la porte à aucune possibilité, il lui fallait d'abord savoir si Helna avait un plan et réfléchir à ce qu'elle pourrait y gagner. Parce que tel était aussi le but ; rien n'était gratuit. Ni la vie, ni la mort, ni l'entraide.

Le venin d'une autre langue vola la vedette à Evanora et celle-ci sourit, son regard jonglant entre @Ashara Dravyen et Nithya. La prêtresse du Dernier Age ne dit rien mais afficha un sourire moqueur et approbateur aux paroles ans filtre de la fougueuse Ashara, avant que tous ne se dispersent pour éviter que les choses ne s'enflamment un peu plus ; quel dommage. "Je me demande ce qui va être le plus dur pour toi, Helna. Allier les fiels ou repousser les Purificateurs ?" demanda t-elle innocemment, la regardant du coin de l'œil. Et elle se le demandait presque sérieusement. Même si la vie des fiels et la conservation de leur sang, de leur magie, étaient les choses qui importaient le plus, Evanora elle-même gardait un pied dedans, l'autre dehors.

(outfit)

Lyarra n’avait pas la moindre intention de se rendre au conclave. Elle estimait que c’était le genre d’événement auquel elle n’avait pas sa place. Elle n’était pas assez importante, pas assez impliquée dans les politiques des uns et des autres pour avoir quoi que ce soit d’important à dire. Elle n’aimait pas non plus les foules, les rassemblements bruyants, les mascarades grouillantes de faux-semblants. Elle n’avait pas non plus, et surtout, l’envie de retourner à Nuxvar. La dernière fois qu’elle y avait mis les pieds, tant de choses s’étaient passées qu’elle en avait encore le tournis quand elle y songeait. Elle n’était pas encore sûre de ce qu’elle était censée penser et comprendre. Comble de l’ironie, ce qui aurait dû la troubler le plus était sa mésaventure qui s’était terminée dans un véritable bain de sang, mais c’était à peine si elle y accordait plus d’attention que cela. Un mal pour un bien, lui aurait dit Prax, car elle ne doutait pas qu’elle revienne la hanter au moment le plus inopportun. Mieux valait qu’elle ne lui dise pas ce qui troublait vraiment ses nuits. Bon gré mal gré, elle avait consenti à marcher dans les pas de sa cadette, davantage parce qu’elle s’inquiétait de la voir se jeter dans la gueule du loup que par réelle envie d’y participer. Elle comptait bien rester aussi discrète qu’une petite souris, ne se mêler à rien. S’il lui semblait que ce genre d’assemblée était tout à fait dans les cordes de Nithya, pour Lyarra, cela s’apparentait presque à de la torture. On aurait pu la conduire au bûcher qu’elle n’aurait pas été plus à l’aise. Tenue de soirée exigée ; elle avait machinalement grimacé et levé les yeux au ciel. Puis elle s’était fait une raison : elle passerait très probablement inaperçue au milieu au milieu des convives et personne ne s’attarderait sur une petite sorcière sans grande importance. Avec un peu de chance, elle pourrait convaincre Nithya qu’elles n’avaient aucun intérêt à s’attarder. Qu’on se le dise, Lyarra avait la très désagréable impression qu’elle allait entrer dans un nid de vipères.

Une hésitation, une incantation et la voilà qui se trouvait de nouveau dans la fourmilière de Nuxvar. Cette fois, pas question de flâner et encore moins de s’attirer des ennuis ; elle doutait avoir la même chance deux fois. Elle rejoignit le Bazar d’Aegon d’un pas rapide, glissa le mot de passe à l’individu derrière le comptoir et plus vite qu’elle ne l’aurait souhaitée, se retrouva parmi les invités. Elle se surprit à songer que la présence d’Halcyon n’aurait pas été de trop, puis le rouge lui monta si vite aux joues qu’elle ne put s’empêcher de baisser la tête pour éviter de croiser le regard de qui que ce soit. Embarrassée, elle repoussa l’image du Fiel dans un recoin de son esprit et entreprit de rejoindre sa cadette. Nithya n’était pas difficile à trouver dans la foule, elle rayonnait comme une étoile seule au milieu d’un ciel sinon éteint. Elle prit une profonde inspiration pour se donner du courage, puis se fraya un chemin au milieu des convives. Une légère grimace déformait ses lèvres, son cœur cognait un peu plus vite que d’ordinaire et un mauvais pressentiment lui serrait la gorge. Ce n’était pas la première fois qu’elle ressentait des choses sans réussir à les expliquer ; elle avait beau essayer de se convaincre que ce n’était que son esprit et ses angoisses qui lui jouaient de mauvais tours, rien n’y faisait. C’était comme essayer de gratter une piqûre d’insecte sans être capable de déterminer sa source, l’irritation ne disparaissait jamais. Elle eut un sursaut lorsqu’on l’attrapa soudain par le poignet. Elle aurait pu hurler, réflexe malheureux, si la bienséance ne l’avait pas muselée. Au lieu de cela, elle vite volte-face en même temps qu’elle retira sèchement son bras de la personne qui l’avait attrapé. Une parfaite inconnue, au visage blême, qui lui tendit une missive avec un air pressé. Lyarra ne dut pas s’en saisir assez rapidement à son goût, puisqu’elle la lui fourra dans la main avant de tourner les talons comme si elle avait tous les chiens de l’enfer à ses trousses.

« Qu’est-ce que… ? » Elle regarda le morceau de papier, jeta un regard autour d’elle, mais la messagère avait déjà disparu. Elle capta le regard de @Nithya Sitarys  une seconde, puis déplia avec une lenteur exagérée la missive. Elle lut les mots griffonnés à la hâte une première fois, mais elle ne réalisa leur importance qu’à la seconde lecture. Le sang quitta son visage d’un coup, elle devint d’une pâleur cadavérique et lorsqu’elle releva la tête, il lui sembla que le sol allait se dérober sous ses pieds. Prise de vertiges, elle lutta pour ne pas perdre l’équilibre. Elle secoua la tête pour se reprendre ; ce n’était pas le moment de faire preuve de faiblesse. Ses doigts serraient encore le papier et elle eut toutes les peines du monde à articuler quelques mots. « Elle est morte. » Qui était morte ? De qui venait-on de lui délivrer le sort quelques lignes, quelques mots qui manquaient cruellement de détails et d’humanité ? Lyarra secoua la tête, se mordit la lèvre comme pour se forcer à reprendre le contrôle de ses nerfs. Il fallait qu’elle parle haut, il fallait qu’elle parle fort. Il fallait que tout le monde entende les mots qu’elle allait prononcer pour qu’elle n’ait pas à les répéter. « Numya est morte. Elle a été tuée. Ce soir. Elle est morte. »

Spoiler:

of gods and monsters

CONCLAVE

« There are no heroes...in life, the monsters win. »

Le parchemin magique se consuma entre ses doigts et le sourire en coin de Keryan ne faisait que barrer un peu plus son visage. Il pouvait sentir les flammes lécher la pulpe de ses doigts, la chaleur intense provoquer cette douleur si particulière, à laquelle il s’était habitué. Il y avait pris goût, il avait apprivoisé la caresse blessante du feu et s’en nourrissait. La douleur était le meilleur moyen de se sentir en vie, de comprendre comment fonctionnaient les terminaisons de nerveuses, comment réagissait le cerveau et la subir, s’y acclimater lui avait permis de renforcer sa résistance. La douleur était une vieille amie, fidèle et toujours présente, sous des aspects physiques comme psychologiques. Le corps immergé dans une baignoire pleine de sang, il laissa échapper un soupire de satisfaction avant de poser son avant-bras sur le rebord, pour que les cendres du parchemin tombent sur le sol froid. L’odeur du sang imprégnait ses narines, surchargeait ses sens et à cet instant précis, alors qu’il était finalement concentré sur ce qu’il sentait, il en frissonnait d’excitation. C’était une vieille habitude, un besoin irrépressible qu’il ne prenait plus la peine de cacher, même à ses plus fidèles acolytes. Keryan aimait prendre des bains de sang non pas, comme il l’expliquait, pour préserver sa jeunesse, mais parce que cela lui procurait un sentiment qu’il ne retrouvait nulle part : la puissance. Plongé dans l’hémoglobine, il se sentait invincible. Il baignait dans le liquide vital de ses ennemis et chaque parcelle de son corps s’en retrouvait électrisée, son âme même se gorgeait d’une volonté implacable. Après ces rituels, il pouvait tout affronter.

Comme cette convocation par exemple. Ils n’avaient pas eu le mémo. Keryan avait quitté le Coven du Dernier Âge depuis quelques années mais, quelque part, celui-ci faisait partie de lui. Il y avait passé toute sa vie, depuis son plus jeune âge, quand toute sa famille lui avait été arrachée par l’Empire. C’était hier, c’était il y avait un peu plus d’un demi-siècle et pourtant, c’était un moment charnière de son existence. Ce qu’il était aujourd’hui avait été forgé, autant par cet instant tragique que par cette vie passée dans le Coven. Il s’était donné corps et âme pour ce-dernier, avait fait absolument tout ce que l’on attendait de lui et ce, dans le principal objectif de devenir le mage qu’il était aujourd’hui. Évidemment, il s’était retrouvé dans ce Coven, son désir de vengeance et sa haine des autres n’avaient été qu’alimentés par ce que le Dernier Âge prônait. Evanora n’y était pas pour rien car, c’était elle qui avait sans doute détecté le potentiel de Keryan et l’avait poussé dans ses retranchements, aux limites de ce qu’il pouvait supporter. Il avait tout accompli pour elle parce que depuis le jour où il l’avait rencontré, il s’était senti redevable de ce qu’elle avait pour lui. Alors il aurait pu ignorer cette lettre, passer outre mais, l’invitation lui avait soufflé que son ancienne maitresse serait également présente. Les Purgateurs ? Un fâcheux problème, sans l’ombre d’un doute et il en avait parfaitement conscience. Cependant, l’égo de Keryan l’empêchait de croire qu’il s’agissait d’une réelle menace pour lui ou pour les siens.

- Valar Dohaerys, susurra-t-il après avoir frappé trois fois à cette lourde de porte qui s’entrouvrait pour le laisser entrer. Ce qu’il fit, dans le plus grand des silences et en remettant en place le col de sa tenue. Il maintint avec une fierté décomplexée, chaque regard qui se posait sur lui et se contenta d’un simple hochement de tête envers ses pairs, en guise de salut. La petite réunion secrète semblait déjà avoir commencée et comme il s’en était douté,  @Evanora Ignis  était présente, en pleine discussion. Il s’approcha d’elle, affichant un très fin sourire et un air de satisfaction, trahissant une joie mesurée de revoir la prêtresse du Dernier Âge. - C’est toujours un plaisir de te voir, Evanora., dit-il à l’adresse de celle qui l’avait formé. - Madame., ajouta-t-il en s’inclinant légèrement face à  @Helna Azarinn , avant de reprendre. - Unir les fiels ? L’orgueil nous divise encore davantage que l’intérêt. Noble rêve…

En prononçant ces quelques mots, il en avait profité pour embrasser la pièce du regard et il avait irrémédiablement été attiré par une personne en particulier. Une femme en tenue sombre, brodée de motifs dorés. Ses yeux se plissèrent alors qu’il étudiait sa silhouette, que de vagues souvenirs remontaient à la surface et il en était sûr, il avait déjà vu cette femme quelque part. Sans la quitter des yeux, fouillant sa mémoire pour essayer de remettre le visage d’ @Ashara Dravyen  –ce qu’il ne parvenait pas à faire pour le moment, il se rapprocha encore un peu plus d’Evanora et lui désigna la femme d’un mouvement du menton. - Qui est-ce ?, murmura Keryan, dans l’incapacité de détourner le regard.      

     

(c) DΛNDELION

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Ashara peut sentir la fureur vibrer en sa peau comme un tambour de guerre revigorant les soldats avant que la mêlée sanglante ne vienne s'écraser contre l'armée ennemie. Voir Nithya se tenir comme une reine alors qu'elle avait trahi tous ses amis, son dieu et son coven la dégoûtait autant qu'elle la rendait furieuse. Elle se demanda un instant, ce qu'elle verrait si elle arrachait la peur des entrailles de Nithya pour la faire venir ici. Elle pouvait presque en sentir l'odeur délicieuse. Elle savait cependant ce qui effrayait Nithya plus que la mort ; Perdre la bâtarde qu'elle appelait fille. Elle l'avait vue sur son visage quand elle l'avait menacé de la dépecer devant ses yeux impuissants. En cet instant, la proposition sonnait à ses oreilles comme une promesse qu'elle n'avait pas encore remplie, une chanson que son Père lui chantait à l'oreille pour l'attirer dans ses abysses. Les cendres sur ses doigts rougeoyaient et battaient contre ses doigts brûlés. Elle jeta un regard à Helna qui se tenait aussi altière que son ancienne élève prodigue et eut envie de cracher à ses pieds pour un tel affront à la mémoire du Dieu des dieux. La traîtrise, était-elle une tare se propageant au sein des siens pour que la reine du coven n'intervienne pas face à une telle désertion. La pourriture semblait avoir atteint un degré qui n'avait d'égal que l'arrogance de la mécréante qui osait la rabrouer comme une enfant qui avait osé élever la voix à la table des adultes. La faute de Nithya était grave, et elle lui ferait payer son insolence alors qu'elle osait parler comme si elle avait encore une place parmi eux. Elle mettrait le corps de sa pseudo-fille sur une pique devant sa porte avant de faire la même chose avec son cadavre. Elle ne méritait pas les flammes réparatrices de Fimjir, mais bien de mourir dans le déshonneur dans lequel elle avait vécu.

«Tu nous demande de nous battre contre les Purificateurs mais comment pourrions-nous avoir confiance les uns envers les autres quand la traitrise et la désertion sont acceptées ? » Elle se tourna vers Helna, ignorant volontairement Nithya qu'elle aurait voulu envoyer en Enfer si elle le pouvait «Nithya Sitarys a volé une mort au Dieu funèbre, une dette de sang reste à payer. Peut-être que sa petite bâtarde satisferait notre Père ? » Suite à cette réplique, elle se tourne vers Nithya avec un sourire froid, celui d'un prédateur qui n'attend qu'un mot pour courir après sa proie et la dévorer. Cela serait si facile. Elle pourrait s'infiltrer dans sa chambre et l'étouffer, traîner son corps inconscient jusqu'à Nithya et la condamner à parcourir le chemin mortifère seul. La pire punition pour Nithya serait de vivre avec cette culpabilité ; Celle d'avoir amené la mort aux portes de la vie d'une jeune femme qui ne l'aurait jamais rencontré aussi tôt si elle n'avait pas pris le même chemin que la Sitarys. Elle plonge son regard dans celui de la sorcière impie, lui laisse voir cette opportunité, cette peur qu'elle cache au fond de son cœur. Son ancienne sœur, miroir brisé d'une amitié dont il ne reste que des cendres. Elle manque de sortir son poignard quand une main vient se poser sur son épaule la faisant sursauter et pointer la lame vers celui qui a osé la toucher sans son consentement.

« Pose la main encore sur moi comme ça et traite moi comme une enfant des inconnus et je te jure de te la trancher. » Ses mots sont aussi durs que de l'acier et sans aucune once d'ironie. Le prêcheur pouvait prêcher sans une main sans problème et ainsi peut-être qu'à travers la douleur, il apprendrait sa leçon. Elle recula de quelques pas et jeta un œil à Ewart. Elle passa une main sur sa chevelure de jais, plaquant de nouveau ses mèches contre son crâne, occuper ses mains pour ne pas qu'elles saisissent les poignards qui la démangent « Pourrais-tu te battre à ses côtés sans une once d'hésitation, elle... » Ashara est interrompue par la sœur de Nithya qui semble avoir vu un fantôme alors qu'elle crie dans la salle la mort d'une personne en somme sans intérêt puisque capable d'être tuée par des purificateurs, des mécréants n'ayant aucun pouvoir. Elle hausse un sourcil à son intention « Des tas de fiels sont morts à cause des Purificateurs, en quoi cette mort est-elle différente des autres ?» Elle se rapprocha de la femme aux cheveux argentés, voulant les arracher mèche par mèche. Si Ashara avait toujours été le reflet de Nithya, la sœur biologique de sa soeur-sorcière ne lui ressemblait en rien. Lyarra était une fleur sans épines, qui au moindre coup de vent pouvait mourir dans le ciel sans que personne ne le remarque « Les purificateurs éliminent les faibles en premier donc.» Et elle termine sa phrase par ce sourire sadique qui ne semble jamais quitter son visage quand elle évoque la gloire de son coven. Le seul véritable coven.

Elle reprend vite son sérieux, sortant l'un de ses poignards pour jouer avec la lame, le sang perlant sur sa paume à mesure que la lame s'enfonce. Douce douleur qui calme les battements effrénés de son cœur « La mort ne fait pas peur aux Fiels, car nous rejoignons notre Créateur, mais nous pouvons décider de comment le rejoindre ; Dignement en emportant le plus de Purificateurs avec soit ou dans la honte en se laissant tuer par l'un de ces mécréants.» Elle jette un œil à son assemblée, soudain consciente du fait que les yeux de l'auditoire sont rivés sur elle « Ces infidèles pourraient être une opportunité pour nous de ramener la vraie Foi sur les terres de l'Empire et de peut-être nous débarrasser de membres dissidents de nos organisations.» Elle s'empêche de river ses yeux sur Nithya mais la menace est à peine voilée.

résumé:

[ outfit. ]

Au léger soupir dont elle laisse ses lèvres s'éprendre, certainement, qu'Helna sait déjà que la tâche sera bien plus ardue que prévu. Le goût du risque dans la peau, pourtant, comme une bête sombre, un monstre créé de toutes pièces par ses propres soins au fil des années, la gardienne conserve sa prestance sans se laisser atteindre. Un mur de glace pour un organisme de feu. Lentement, son regard sombre se dépose sur les contours du visage d'@Ashara Dravyen. Sa voix est presque maternelle lorsqu'elle s'élève. « Ne laisse pas tes émotions fausser ton jugement. Il faut voir au-delà de ça. » Au-delà du départ de Nithya. Au-delà de ce que tous ont pris pour une trahison. Son regard se dépose sur la petite assemblée réunie autour d'eux. « Il n'a jamais été question de fuir. » Quelle drôle d'idée que voici. Ceux qui l'auront pensé ne la connaissent certainement pas assez. Ou pas du tout. Elle laisse s'éloigner @Nithya Sitarys après un échange visuel lui témoignant bien autre chose qu'un simple soutien : un lien. Braise un jour, Braise toujours. Malgré la distance, malgré le temps, malgré l'absence (malgré les blessures, aussi) - Helna y croit dur comme fer. Appréciant l'intervention plus légère d'@Ewart Beryl, la madone lui offre un regard satisfait. Sans y répondre, les tympans plutôt attirés par la voix d'@Evanora Ignis, qui lui tirent un sourire fin, à peine perceptible. Un drôle d'éclat danse dans ses yeux. « Ne t'en fais donc pas, Evanora. Le compliment est bien reçu. » Un clin d'oeil - sûrement un brin hypocrite, sûrement un brin moqueur, habilement placé dans son timbre faussement solennel. « N'aie crainte, il est réciproque. »

Et finalement, c'est bien à ses côtés qu'elle se prélasse le plus. Si elle n'a jamais apprécié le Dernier Âge, Helna ne les a, non plus, jamais sous-estimés. Aujourd'hui, au-delà de simples rivaux de querelles enfantines, elle sait qu'ils pourraient faire de précieux alliés. Ses yeux reviennent donc naturellement se déposer dans ceux d'Evanora. « Je ne crains pas la difficulté, Eva. » Eva, comme s'il s'agissait là d'une vieille amie - aucunement. Une inspiration, son regard parcourt les invités, le buffet, ce drôle de rassemblement où le venin se distribue comme des bouchées de pain à qui ose montrer comme son estomac gronde. Helna garde sa faim colossale pour elle. Jalousement. « Elle montre au contraire qu'il y a encore une raison de se battre. » Sincèrement soucieuse, sans doute, à ses traits légèrement froissés. Mais son petit aparté est vite interrompu par l'arrivée de @Lyarra Dayne. La commissure droite des lèvres de la gardienne s'étire en un sourire étrange. Elle n'avait jamais oublié la prophétie qui la concerne, elle aussi. Qu'importe, sans doute, maintenant que Nithya lui est revenue. Sans doute doit-elle faire un effort pour savoir de qui cette dernière parle ; annoncer une mort semble à Helna aussi futile que d'annoncer la venue de l'hiver. La mort fait partie de la vie. La mort est un sacrifice nécessaire au bien de leurs croyances. Pourtant, l'ombre d'un sourire fleurit sur ses lèvres tirées. Visiblement satisfaite. Sans faire de commentaire sur l'instant, quand l'arrivée d'un fuyard du Dernier Âge (@Keryan Evander) s'incline devant elle. Helna en serait presque flattée, à se demander pourtant qui a bien pu lui remettre l'invitation à ce conclave. Sa langue claque délicatement contre son palais, enfermant en elle toute l'hostilité qu'elle macère. « Il n'y a que les enfants qui laissent l'orgueil guider leur raisonnement. Es-tu donc plus jeune que tu n'en as l'air ? » en s'adressant directement à lui, puisqu'il est venu l'interrompre et donner son avis - ce n'est pas vraiment comme si Helna l'avait demandé. Des rêves, elle n'en avait jamais eu. Ne laissait son destin se guider que via les cauchemars. Elle jette un regard en coin à Evanora, l'air de dire tu as de drôles de spécimens à ta botte avant de les laisser.

Ashara la targue à nouveau, et c'est avec fidélité et loyauté qu'Helna revient près d'elle. Capte dans sa voix les tremblements colériques - et Fimjir sait comme la gardienne vénère cette colère qui, elle le sait, les poussera toujours en avant. Si aujourd'hui, la haine peut tenter de les diviser, elle est aussi celle qui les unira. Le reste d'Atalan les déteste bien plus qu'ils ne se détestent entre eux ; ne reste qu'à la fougue de la jeunesse de s'en rendre compte. S'ils survivent aux Purificateurs, sans doute que le reste du monde n'aura pas eu exactement cette chance. Alors, leurs possibilités seront immenses. Alors, ils pourront s'étendre, se répandre comme un venin contagieux. Elle écoute chacun des mots de la Lame. Pour lui montrer son attention. Sa concentration. Sa compréhension. Son dévouement. Quelle gardienne serait-elle si elle exigeait des Braises qu'ils se vouent à Fimjir et à ses gardiennes si elle n'était pas capable, elle aussi, de se vouer toute entière à eux ? Azarinn n'a jamais existé que pour les Braises d'Ebènes. Qu'importe si aujourd'hui, certains semblent l'oublier ou en douter. Remplaçant la main d'Ewart, c'est la sienne qu'Helna vient déposer sur l'épaule d'Ashara, prenant le risque qu'elle ne la morde. Admirative, sa paume renforce son contact sur son épaule. Elle est fière d'elle. Cela se lit dans ses yeux. Elle lui parlera au sujet de Nithya plus tard - il est des secrets qu'elle est prête à dévoiler à la jeune Lame ; qu'elle mérite de savoir. « Ashara a raison, » appuie-t-elle en parcourant à son tour l'assemblée des yeux, lui offrant ainsi son soutien, son appui. « Les Purificateurs ne sont guère plus qu'une épidémie ; néanmoins, nous devons la voir comme un nettoyage nécessaire. Que celui-ci se fasse aux quatre coins de l'Empire ou même au sein de nos propres rangs si cela est nécessaire. » En prenant une inspiration, elle incline la tête vers Ashara, avant de revenir braquer son regard sur les alentours. Dans la foule, elle cherche Nithya, avant de parcourir les différents visages. « Si je vous ai conviés ici ce soir, ce n'est pas pour alimenter nos habituelles querelles qui sont certainement plus vieilles que nous tous ici présents réunis. » Un brin de légèreté dans sa voix grave. « Nous ne serions pas Fiels si nous sommes incapable de tirer profit de cette menace. Pire encore : nous nous devons d'en être une de la même ampleur. Nous sommes suffisamment montrés du doigt en dehors de nos frontières, si nous nous divisons au sein de nos propres rangs, sans doute aurons-nous disparu d'ici quelques décennies. » Une légère pause, peut-être théâtrale, peut-être juste pour regarder avec plus d'attention les visages autour d'elles. « Nos différents existeront encore après le passage du Bras de la Rédemption. Nous n'avons qu'à les mettre de côté d'ici là. Ensuite... sans doute serons-nous suffisamment nombreux et supérieurs pour nous permettre encore de nous mordiller les uns les autres. » Avec un sourire perfide ; elle n'accuse personne. Elle-même ne voit que par les Braises et doit donc mettre ses rixes de côté.

résumé:

Plus ça allait, plus Ewart avait l'impression de tenir un rôle de nourrice soucieuse d'empêcher que la nuée d'enfants infernaux à sa charge ne s'entretuent pas. Il n'avait pas exactement signé pour ça quand il avait décidé de consacrer sa vie à Fimjir et son Coven, mais après tout Fimjir réservait ses plus dures batailles à ses meilleurs guerriers. Ou bien alors Il adorait voir Ewart dans la panade, c'était aussi une option.

La réaction d'Ashara n'était pas surprenante, pas vraiment, mais le Pénitent aurait apprécié que la jeune femme fasse preuve d'un peu de retenue en public. Ce qui le confortait dans le fait qu'il avait raison de la traiter comme une enfant. Il retira cependant sa main dans un signe de bonne volonté, sans pour autant rester sans réaction face à la menace de sa soeur de Coven.

-Comporte toi en adulte et je te traiterai comme telle, Ashara.

Il lui dit à l'oreille de manière à ce que la Sainte des Lames soit la seule à pouvoir l'entendre.

A l'origine le Pénitent avait prévu d'aller jouer le service d'ordre avec Elio et Ashara pour laisser un peu d'espace à Helna et Nithya, ce programme est vchamboulé par l'annonce de la jeune femme aux cheveux d'argent. Le Coven des Nymphéas abrite décidément des êtres des plus particuliers. Mais il peut comprendre que la mort de Numya la perturbe autant. Il s'agit après tout de la Grande Prêtresse des Nymphéas, cependant le deuil d'un Fiel n'est pas à porter ainsi. Qu'importe, ce n'est pas le plus important pour le moment.

Le Pénitent comprend d'emblée les conséquences que le décès de Numya vont avoir, même s'il approuve le contenu du discours d'Ashara, le tenir en cet instant n'est pas la chose à faire. Pas en présence d'autant de membres des Nymphéas, pas quand iels essayent de monter une alliance. En cet instant il sentait bien que ses calculs divergeaient de ceux d'Helna. Ne pas montrer un minimum de considération à l'annonce de la mort de Dryade et sa malheureuse messagère serait commettre un affront irréparable entre les deux Covens. Ashara et Helna ont déjà craché, à raison, sur le nom de Numya. Il faut maintenant qu'Ewart tâche de limiter les dégâts.

Alors, le Pénitent s'approche de la jeune femme aux cheveux d'argent jusqu'ici ignorée dans sa douleur. Un regard bienveillant et compatissant portée sur elle.

-Mon enfant, je suis navré que vous ayez à porter une telle nouvelle. Venez, lau=isez moi vous escorter jusqu'à un endroit plus calme.

Avec une douceur toute calculée, il guide la Nymphéa jusqu'à endroit plus calme la faisant s'asseoir dans un fauteuil pour ensuite revenir avec un verre d'une liqueur ambrée sentant l'été et la lave.

-Buvez, cela vous fera du bien. Je m'excuse pour les mots de mes soeurs de Coven, nous vivons le deuil d'une façon bien particulière au sein des Braises et nous oublions parfois comment de tels événements peuvent affecter ciels qui ne suivent pas nos préceptes et pratiques. Je compatis à votre chagrin, mon enfant. Je prierai pour Numya ce soir, afin que son âme trouve rapidement la paix auprès de notre Père. Puis-je faire quoi que ce soit pour vous ?

résumé ::

of gods and monsters
Le verre de cristal toujours dans sa main, les yeux d'Evanora allaient des uns aux autres, se délectant de la joute verbale en face d'elle. Elle hocha la tête aux paroles enflammées d' @Ashara Dravyen , et observait la lueur scintillante dans les prunelles de la jeune prêtresse en pensant à la facilité avec laquelle elle pourrait l'attirer au Dernier Age lorsqu'elle en aurait mare du laxisme des Braises ; et l'atout qu'elle pourrait devenir, avec un peu plus d'entraînement. Mais son regard se reporta sur Helna. Elle voyait une part de vérité dans ses dires. "C'est une bonne chose que d'avoir ce sentiment face à la difficulté, tu en auras besoin. Je n'ai jamais perdu des yeux la raison de me battre contre ceux qui nous pointent du doigt.". Et je n'ai pas attendu les Purificateurs pour ça. L'élan de ses pensées fut coupé par une voix familière et elle sourit - sincèrement, pour la première fois de la soirée à @Keryan Evander qui la saluait. "Keryan !" s'exclama t-elle en lui prenant le bras. "Je suis contente que tu aies eu le temps de venir jusqu'à nous.". Le jeune fiel paraissait en bonne santé et aussi robuste qu'à son départ ; la vie de l'empire et les intrigues de cour n'avaient heureusement pas eu raison de sa force. Sans lâcher le bras de son protégé, Evanora lança un regard plein de reproche à Helna qui avait adopté un ton plus sec que de raison. "Allons, inutile de prendre ces airs là ma chère, n'est-ce pas le privilège des jeunes que de parler avant la raison ?" dit-elle en désignant Ashara d'un geste du menton. "De plus, Keryan ne s'est pas enfuit, lui. Ses capacités nous sont plus utiles en dehors du coven." ajouta la prêtresse d'un ton légèrement cinglant en insistant sur l'enfuit. Mais la gardienne des Braises, lassée sans doute des piques sur sa progéniture et désireuse de calmer le jeu, leur tournait déjà le dos pour faire face à une Ashara qui était lancée et que l'on arrêterait plus, prête à dire haut ce que beaucoup pensaient tout bas. "C'est Ashara, prêtresse des Braises. Aussi zélée qu'intelligente et belle, mais aussi douce que ma dague enflammée, te voilà prévenu..." répondit-elle d'un ton moqueur en observant Keryan qui ne quittait pas des yeux  la concernée sur le point de terminer son discours. Les invités s'étaient rassemblés autour d'elle et Helna qui prit à son tour la parole. Evanora n'en perdit pas une miette et leva un sourcil dubitatif en même temps qu'ils firent quelques pas pour se rapprocher à leur tour. "Si je comprend bien, tu nous demande de laisser faire jusqu'à ce que l'empire soit assez faible pour que l'on puisse en profiter ? Moi, je n'ai rien contre..." dit-elle d'un ton sarcastique, rompant le silence qui s'était fait lorsque leur hôtesse s'était tue. "Mais qu'en sera t-il lorsqu'ils s'en prendront aux tiens ? Seras-tu toujours prête à les laisser faire le ménage "dans nos rangs" ?" ajouta Evanora, légitimement curieuse. Le sacrifice par ambition lui ressemblait, mais était moins dans les habitudes d'Helna - du moins, le pensait-elle jusqu'à maintenant. "Le coven du Dernier Age est prêt à déployer des adeptes pour protéger ceux qui en feront la demande, moyennant paiement, bien entendu." dit-elle d'un ton faussement léger qui ne l'empêchait pas d'être très sérieuse, alors qu'elle balayait la foule d'un regard perçant. "Nous collaborerons, mais les fiel ont bonne mémoire et rancune tenace. Notre linge devra être lavé en privé si nous voulons établir un semblant de confiance, Ashara a aussi raison sur ce point. Le dieu funèbre est oublié par beaucoup, depuis trop longtemps.". Il était temps que l'ordre revienne à Junfark, et peu importe le moyen, peu importe le contexte, le Dernier Age devait être sur la scène si elle voulait sa part de gâteau. La plus grosse, idéalement. Un léger brouhaha reprit après ses paroles, chacun allant de son avis. Evanora s'empara d'un verre pour le tendre à Keryan. "Ne t'inquiète pas, je n'ai pas perdu la raison." lui dit-elle. "Mais Helna n'a pas tout à fait tort, et le Dernier Age doit participer à ce qui est entrain de se jouer même si je ne perd rien de ma méfiance. Et toi ? Quelles nouvelles m'apportes tu ?"

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Elle faisait tâche dans ce décor mondain, à n'en point douter. La lumière de la grande pièce enchantée, qui n'était à l'origine qu'une vulgaire arrière boutique, était tamisée ; des chandelles flottaient doucement dans les airs au dessus des têtes des sorciers et sorcières qui n'y prêtaient pas attention. Pas plus qu'ils n'avaient d'égard pour les bardes engagés pour animer la soirée. La musique n'était que de fond car, dans cette réunion de crise, personne n'avait le cœur à danser. Le buffet, lui, avait plus de succès, comme si le Bras de la Rédemption n'avait pas complètement entravé la soif de vie des Fiels.
C'était là que se trouvait Sinazel, assise dans un coin, à l'écart du grand cercle de discussion. Elle ne savait pas pourquoi elle avait été invitée, ne savait pas non plus vraiment pourquoi elle avait acceptée de se rendre à cette réunion. Elle avait fait l'effort de tresser ses longs cheveux avec des rubans pour compenser la sobriété de sa tenue. Elle n'était pas particulièrement coquette et n'était pas pourvue d'habits de fête. Elle n'écoutait pas les discussions, les éclats de voix qui surgissaient à quelques mètres d'elle. Elle était concentrée sur ses lapins. Un blanc et un noir. Elle dorlotait le premier, le nourrissait d'une petite carotte tandis que l'autre restait sans broncher par terre, au milieu de la tulle, impressionné par les corps gigantesque autour de lui. L'un comme l'autre n'avaient pas de nom. Pour quoi faire ? Ils étaient voués à être sacrifiés un jour où l'autre au dessus du brasier pour délivrer la parole de Fimjir. Leur existence, comme la sienne, n'avait pour but que la mort. Pourtant, quand approcherait la lame, peu importe lequel avait été choyé, lequel négligé, ils se tiendraient tous les deux côte à côte, égaux face à la mort. Solidaires.
C'était une notion qui semblait échapper aux Fiels qui continuaient à rabâcher des affaires de trahison et de dissensions entre covens. Elle n'en voyait pas l'intérêt. Une de ses amies les plus chères (non pas qu'elle en ait eues beaucoup) faisait partie du coven des Nymphéas. Leurs coutumes différaient, certes, mais le même Père veillait sur chacun d'entre eux. Sinazel ne se souciait que du respect qui lui était accordé.
Dans le brouhaha des différents, une voix vint soudain chuchoter à son oreille. Et je fis apparaître un cheval pâle sur lequel était assis un cavalier pâle ayant en sa main un pot-à-feu. Je lui donnai une couronne, et il en sortit vainqueur et pour vaincre. Et je lui donnai de bannir la paix de la terre et que tous s'entretuent. Le Père. Le Père avait parlé. Il lui fallait relayer sa parole. Reposant le lapin blanc à ses pieds elle s'avança en silence vers le cœur des débats, faisant s'écarter sur son obscur passage les sorciers et sorcières qui craignaient ses augures. Père nous a envoyé ce fléau. Elle parlait d'une voix placide, comme si la réalité ne l'impactait pas vraiment. Il veut tester notre foi. Ceux qui refuseront son appel seront les premiers à mourir, et les premiers oubliés pour leur lâcheté. D'autres périront, mais leur combat grandiose sera accueilli comme une bénédiction. Le seul moyen de vivre et de Le ravir est de ne pas céder aux sirènes de la discorde et de faire front commun contre l'ennemi. L'attention était sur elle. Elle ne savait jamais vraiment trop comment se comporter dans ces cas de figure. Son regard se perdait dans le vide sans se focaliser sur quiconque.