affrontement - groupe 3

Si cette journée était déjà bien bien pourrie, ce n'était en réalité que le début. Il y eu un cri alors que le corps nu tombait à terre, Adall ne comprit pas ce qui se passa. Tout arriva beaucoup trop rapidement, trop de choses se mêlaient pour qu'elle puisse les saisir individuellement et en faire sens. Mais le sens général était clair : panique, terreur et peur. Il allait falloir se battre pour survivre.

Comment elle se retrouva isolée avec le vieux super bien habillé et avec un genre de couronne sur le crâne, elle n'avait pas bien identifié qui c'était exactement et franchement là ce n'était pas sa priorité. Mais en tous cas son service de sécurité devait vraiment être nul pour que ça en arrive là. Malheureusement pour eux, ils n'étaient pas seuls. Deux femmes les encerclaient.

Elle ne put s'empêcher de souligner mentalement l'ironie de voir ces malades utiliser un artéfact magique pour s'assurer de tuer les bonnes personnes. Franchement, c'était l'hôpital qui se foutait de la charité là. Il fallait agir, et vite.

-Putain de foutre, c'est un enterrement bande de bâtards consanguins ! Ayez un peu de respect !

Elle plongea dans les Spires, elle voyait déjà ce qu'elle voul;ait faire. Adall n'était pas une guerrière, cet aspect de son peuple l'avait entièrement déserté. Une lame dans ses mains ne lui serait que d'une piètre utilité. Mais elle était une des plus grandes Dessinatrices de son époque, peut-être même de tous les temps. Et elle ne manquait pas de créativité.

Alors elle fit ce qu'elle savait faire de mieux. Elle Rêvat. Et le Rêve devient Matière.

Elle imagina un liquide aussi noir et sombre que la haine qui brûlait dans les prunelles de leurs assaillantes. Il le fallait épais et poisseux, plus collant que la plus puissante des colles, une sève cruelle et affamée. Elle l'imagina en une couche épaisse et luisante traçant un cercle parfait enfermant les pieds des femmes dans son marasme. En quelques instant le Dessin était naît, absolument parfait, elle avait son odeur qui emplissait ses narines, quelque chose d'âpre et de rêche qui sentait la sève de pin et le goudron encore chaud, mais aussi les relents du sang et de la peur des nombreux rongeurs qu'elle avait vu coincés dans un piège comme ça durant son existence. En une respiration, en un moment, c'était Fait.

D'abord les immobiliser, ensuite évaluer la situation pour voir qu'elle offensive serait la meilleure. Elle espérait vraiment que son camarade d'infortune savait se débrouiller avec une épée.

Tout avait été trop vite et il peinait à comprendre comment les choses avaient pu dégénérer de la sorte. Avisant d'un coup d'oeil Miriel qu'on conduisait hors de la pièce, Corvo qui était loin de lui, et ses filles qu'il ne trouva pas du premier coup d'oeil, il cessa de jeter des regards de tous les côtés et se dirigea vers le plus gros du tumulte. Il sentait la haine palpiter en lui comme un nouveau coeur qu'on lui aurait inséré dans la poitrine et au milieu de la cacophonie des affrontements qui ne tarderaient pas à exploser, il se mit à sourire. Il les cherchait depuis tant de semaines et voilà qu'ils venaient à lui. Repoussant la vague d'inquiétude pour les siens - il savait que les gardes avaient dû être réactifs, il avisa une femme qui se dirigeait vers lui et tira sa lourde épée. Elle avait été faite pour lui bien avant son couronnement et depuis lors, elle ne l'avait jamais quitté. Il avait fracassé des ennemis avec, il avait calmé des révolutions et mutineries, il l'avait nettoyée, chérie, polie comme jamais aucune arme n'avait été aimée et il sentait bien que les cors sur ses paumes se lovaient parfaitement bien autour de la garde de sa lame aussi, il l'empoigna à deux mains et le coeur hurlant de colère, fit quelques pas en avant. « Fuis, tant que tu le peux encore. » Ce fut le même regard chargé de haine qu'elle lui renvoya et son sourire goguenard qui le mirent sur une fausse piste - elle n'était pas folle, elle était simplement étonnamment certaine de ses capacités. Il entendit son nom être hurlé quelque part mais ne se détourna pas. Il fit un pas.. avant d'être dépassé par une jeune femme à la chevelure colorée hurlant des atrocités qui le firent sourire. Etonnante. En une seconde, le sol fut recouvert d'une épaisse couche de graisse noire qui immobilisa l'assaillante et leur permit d'estimer au mieux le risque qu'elle représentait. « Je te laisse une dernière chance de fuir; je n'hésiterai pas à t'abattre. » Ceci dit, une nouvelle idée venait de germer sous son crâne et il se tourna vers la Dessinatrice. « Il serait adéquat de l'immobiliser pour l'interroger, penses-tu pouvoir le faire? » Autour d'eux les affrontements faisaient rage et il n'avait qu'envie de se jeter dans la mêlée mais il devait réfléchir à ce qui était mieux pour l'avenir de la guerre - surtout que les gardes s'étaient joints au combat et qu'ils faisaient un travail exemplaire.

Adall constata avec un certain soulagement qu'elle aurait pu beaucoup moins bien tomber en terme de partenaire d'infortune, et d'action terroriste. Le vieux savait comment manier une épée et il pétait clairement le feu. Il était clairement motivé à casser du fanatique, c'était parfait, Adall aussi.

Le monde était chaos et mort autour d'eux. Mais la question du vieux suffit à faire lever un sourcil à la Sentinelle. Si elle en était capable ? Bien sûr que oui ! C'était un jeu d'enfant. Un sourire mauvais se traca sur les lèvres de la jeune femme.

-Faut pas me le demander deux fois.

Le Dessin se forma dans son esprit pour rejoindre immédiatement les Spires. En un instant la femme se retrouva entortillée et ligottée par ce qui ressemblait à un magnifique ruban écarlate de soie. Mais ce n'était pas de la soie, pas si on s'approchait assez pour observer en détail la Création, mais de l'acier lourd et solide. Un immense noeud aux ailes bouffant royalement avait éclos sur la bouche de l'assaillante, servant ainsi effectivement de baillon. Et pour parfaire l'effet, Adall n'avait pas hésité à rajouter des petites explosions de nuages de paillettes déclinant tout l'arc-en-ciel. La dignité de la fanatique disparu certainement en même temps que les brillant explosèrent dans l'air.

-Satisfait ?