la lumière qui rallume l'aube, les âmes qui crient à l'aide.

med-fan avatars réels

Le forum prend place dans un univers médiéval inventé, avec des inspirations diverses (lotr, bottero, hobb, got, witcher..).
Présence de discriminations raciales dans un contexte aux diverses magies.

Forum type JDR.
Ouvre la porte
Laisse l'imagination entrer en toi.
Le panneau d'or

15.06.24

Nouvelle maj de 9th moon, castle's home. Venez découvrir les new et commenter dans ce sujet.

01.06.24

Recensement de 9th.

17.05.24

Maj 3 flowers bloom.

19.04.24

Maj 2 night's falling.

15.04.24

Venez découvrir les défis d'écriture - défi l'Autre et défi Chaos

29.03.24

C'est l'ouverture de 9th moon. Bienvenue.

25.03.24

C'est le jour J de la pré-ouverture. Merci à tous·tes les chatons

31.08.23

lancement du projet, du tumblr le 13.01.24 et le discord le 20.01
( ouvrez la neuvième porte )
Limites sans cesse repoussées, plaisir infini, - écriture.    
Infos générales Pas de minimum de lignes ni de rp demandés. (x) Gameplay à votre convenance : TNM peut être un forum rpg med-fan smooth, ou vous pouvez profiter du gameplay similaire à celui d'un JDR, avec quêtes et objets à gagner, inventaire et capacités. (x) Pas d'initiale dans les pseudos. (x) Système de staff collaboratif et d'auto-gestion. (x) Attention portée sur les tw
Syn
Syn Bates, morghulis
( profil / mp ) Présente.
Nelis
Nelis Aurdoza, E.
( profil / mp ) Présente.
Staff
Staff collaboratif
( en savoir plus )
( the ninth moon )
An 1268, empire d'Atalan, saison de l'Astre, Lyfari
Fragile équilibre entre chaos et mélodie ;; lutte orageuse et sans pitié entre diverses aspirations ;; magies de races dissemblables et multitude d'éclairs dans la pénombre.
découvrir le contexte entier.
tw : discriminations de race, génocides, guerre et luttes politiques insidieuses.
Navigation, clique ( + )
Lire le règlement ; découvrir les annexes et le bottin ; fureter dans la banque des prodiges et réserver un poste. S'émerveiller devant le registre et rejoindre le discord de 9th moon.
Promouvoir TNM
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Quêtes secondaires système de jdr
Venez vous inscrire dans le sujet des quêtes annexes, afin de vivre des aventures incroyables, gagner des cristals d'étains très précieux à Atalan, tisser de nouveaux liens avec des partenaires choisi·es au hasard. Êtes-vous prêt·es à subir les conséquences de vos actions et de vos choix ?
Quête principale et dans les ombres...
découvrir le chapitre 01 - intrigue de groupe
Les rumeurs avaient enflé ces derniers mois; toutes, porteuses de terribles nouvelles et pourtant, elles n'étaient restées que rumeurs, quelques temps. Affolant les femmes dans leurs chaumières, fronçant les sourcils des autorités qui se regardaient et en silence, espéraient que ce n'était rien de plus. Qu'une rumeur.
Mais de chuchotements, elle était devenue cris et hurlements, elle était devenue terreur s'instillant partout dans l'empire.
Quête annexe - La porte de l'Autre.
www. La porte de l'autre - Le but de ce défi d'écriture est de faire connaissance, de prendre le visage d'un autre membre et donc personnage du forum. L'objectif est d'écrire comme si vous étiez le personnage, vous avez une absolue liberté du contexte (bagarre contre un monstre du bestiaire, rêve / cauchemar dudit personnage, déroulé d'une journée lambda...).
Quête annexe - Le chaos qui frappe
www. Le chaos qui frappe - Vous ne vous étiez éloigné·e que de quelques mètres, une vingtaine tout au plus, suivant ce parfum, cette lueur, ou quelle que fut la raison de cette échappée sauvage. Et ç'avait été trop, malheureusement. Campée devant vous, le regard fier, l'aura menaçant, la créature avait poussé un grognement ne pouvant signifier qu'une seule chose ; le plaisir qu'elle aurait à vous dévorer lentement.
Moze, archonte, Laëris.
( voir le poste vacant )
( Otis ) chambellan du diamant, Laëris.
( voir le poste vacant )
( Astre ) Conseiller·e, Syràn.
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( Orages ) Sentinelle, Syràn.
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( Dryade ) Guérisseur·se, Fiel.
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( Cinder ) Braise d'Eben , Fiel.
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( Edyrm ) Immortel·le, Magriel.
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( Camélia ) Sylvain, Magriel.
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Les rôles en attente de joueur·se
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at what cost (ichorvo#4)

2 participants
Corvo Helemys
loyaliste

Corvo Helemys


Laëris
Axé.e Harmonie
97%
propriétés physiques
10%
propriétés à distance
03%
propriétés magiques
   
âme
Keywords : i’m neither joking nor serious but another secret third thing ;; i will gladly choose violence ;; haunted by night, hunter by day ;; charming man with silver tongue, pearl teeth ;; not a saint but do i have to be ;; fuck therapy i’m becoming a knight ;; i’m so gifted: i can get drunk and do surgery on myself.
Aesthetics :
at what cost (ichorvo#4) FQQRtDlf_o
+ + +
Spoiler:
Repérage : De retour à Dynacairn depuis quelques jours, à peine le temps de se poser qu'une nouvelle menace gronde déjà dans tout l'empire.
Origines : Laëris pure souche, le cyclone dans les veines et le sel dans ses sourires.
Allégeance : L'empire.
Faceclaim : Jon Hamm.
Evolution : Rang (( néophyte ))
Inventaire :
x1 brise-aube (épée).
x1 pitié (amulette offrant la moitié d'un élixir de vigueur).
Liens :
— DE SANG
círyon :: frère maudit.
erika :: force fougueuse.
isabeau :: douceur trop fragile.
sylrosis :: bâtarde lyrique.
ysidor :: héritière des rages.
— DE FER
molech :: frère d'armes.
— DE SEL
arabella :: alliée épieuse.
declan :: poulain prometteur.
elenwë :: soupirs d'une nuit.
miriel :: en chiens de faïence.
petrichor :: lierre étouffant.
— & D'OS
aldrich :: jeu de dupes.
nomade :: hantise crasseuse.
Signes distinctifs :
un sourire qui ravage.
immense, le pas lourd et sûr.
couvert de cicatrices, les combats gravés dans la chair.
trois dents en or ; deux molaires pourries qu’il a fallu remplacer, une canine cassée qui luit quand il parle.
des tuniques droites et martiales, une armure légère pour les déplacements, et lourde pour les affrontements.

Parchemins : 180
Cristals d'étains : 2269
feu
lune

Lea joueur.se

Pseudo
: .exe
Pronoms: she/her.
Ecriture: nombre de mots variable, corvo parle en teal.
Triggers: ràs.
Warnings: guerre, morts, exécutions.
Crédits: self (av.)
Discord: dispo par mp.

loyaliste

interlude - de les ténèbres devraient nous craindre & de l’affrontement.
cw:mention de suicide, d'attaques et de blessures.

Le chemin avait été tracé sans réelle résistance jusqu’au passage secret. Forcé d’abandonner derrière lui son prisonnier, Corvo avait lancé un ultime regard par dessus son épaule pour voir l’homme se tuer. Un rictus torve avait alors forcé sa place au milieu de ses lèvres, aussitôt quoi le général avait détourné le regard pour le ramener vers l’avant, insensible au sort de la vermine.

Ce à quoi il était en revanche sensible était la perte stratégique qu’il venait d’essuyer, ainsi que le sang de l’archiatre dont sa tunique épongeait chaque coulure. Il en sentait la tiédeur imbiber le tissu, et l’odeur de fer embaumer leur promiscuité comme si la Mort s’était apprêtée de son plus terrible parfum. Corvo était habitué à respirer ce fumet ; mais le sentir dans la salle du trône, à des lieues des champs de bataille, tenait pour son esprit de l’aberration. Qu’il vienne de dame Petrichor, incarnation immaculée au grand jamais tâchée de rien, relevait là aussi de l’aberration. La hâte marquait en conséquence les gestes de Son Altesse. Et ses mots, dispensés comme des ordres rêches et implacables dans le tumulte assassin, souffraient d’une précipitation de circonstance : il fallait urgemment qu’il mette la princesse héritière et la conseillère à l’abri.

Ce qui fut fait, une fois l’imposante statue d’Ases dépassée, et le passage emprunté. Le long et étroit corridor sombre qui les accueillit les plongèrent rapidement dans une atmosphère obscure où les bruits des combats semblaient aussi lointains que dans un rêve. Leurs pas résonnaient en revanche avec force, leur écho ricochant par dizaines de rebonds sur la pierre taillée, donnant parfois l’impression qu’ils avaient été suivis. Corvo, qui fermait naturellement la marche, ne se retournait cependant plus ; si une lame devait s’abattre à nouveau, elle trouverait son dos, mais plus aucune percée ne serait faite en direction de Petrichor ou d’Isabeau.

Le passage débouchait sur une autre statue, elle-même postée dans un couloir de l’aile opposée. De ce couloir, ils purent rejoindre un étage où Corvo somma deux gardes qui couraient de rester avec la princesse héritière. Ils eurent pour ordre de l’escorter dans ses quartiers, elle et tout autre Helemys qu’ils croiseraient sur leur chemin. Lorsque le groupe se divisa, l’oncle eut toutefois un dernier mot pour sa nièce : “garde ta lance, Isabeau.” Il n’avait jamais autant regretté de ne pas l’avoir, elle, entraînée au maniement des armes. Il n’espérait pas qu’elle s’invente soudain fine lame ou lancière émérite, et comptait davantage sur les Manteaux Blancs pour exceller dans leur rôle ; mais s’il pouvait donner à son courage un certain aplomb, ce serait ça de fait.

Ayez le bon goût de ne pas mourir dans mes bras, voulez-vous ?” Ces propos, presque plus grondés qu’ils ne furent articulés, il les tint ensuite à l’archiatre, tandis qu’il empruntait un nouveau couloir et montait une suite d’escaliers. Son nez lui faisait un mal de chien et remontait dans son crâne une céphalée terrible qui rougissait ses yeux et gonflait ses cernes. Il baissait de temps en temps le regard vers le visage livide de Petrichor pour s’assurer qu’elle garde connaissance, sans jamais décélérer son pas lourd, plus lourd encore qu’il continuait de la porter. La malchance voulut qu’ils ne croisèrent plus aucun autre garde à qui il aurait pu confier l’archiatre, ni non plus des suivantes ou des domestiques. Corvo s’en alarma en pestant au-dessus du corps affaibli de la magrielle, tiraillé entre tous les devoirs qui l’incombaient, chacun lié à son rôle de protecteur. Il n’avait qu’une hâte : rejoindre la salle du trône, cette fois arme au poing, pour trancher du scélérat. Ses bras, pourtant, et aussi fourbus devenaient-ils, ne se seraient jamais résolus à abandonner la conseillère en plein milieu du couloir, quand bien même il avait plus d’une fois rêvé la tuer.

Le général força d’un coup de botte la porte du cabinet de l’archiatre, résolument fermée sur son passage, et entra en trombes dans le sombre repaire. Il déposa, aussi délicatement qu’il en était capable, la maîtresse du lieu sur la table d’auscultation, constatant sans le dire tout le sang qu’elle avait perdu. “De quoi avez-vous besoin ?” questionna-t-il rapidement, cherchant déjà des yeux les potions et remèdes qui, c’était là une certitude, étaient cachés sur les étagères. Ses mains s’étaient quant à elles réduites en un épais garrot qui empêchait le sang de couler abondamment depuis l’abdomen lésé. “Gardes !” gueula-t-il par dessus épaule, avant que d’ajouter, “quelqu’un ! nom d’un chien !” La chaleur sirupeuse dégoulinant de ses doigts et la couleur exsangue que prenait peu à peu le visage de Petrichor semblaient conjointement encolérer Corvo. Une colère qui, pour une fois, n’était pas adressée à l’archiatre.
Petrichor Hedera
( ADMIN ) réformiste

Petrichor Hedera


Magriel
Axé.e Harmonie
95%
propriétés magiques
07%
propriétés physiques
08%
propriétés à distance
   
âme
Keywords : Unbothered. Moisturized. Happy. In my lane. Focused. Flourishing.
Aesthetics : at what cost (ichorvo#4) N4uOZznv_o
Repérage : dynacairn
Origines : magriel
Allégeance : laëris
Faceclaim : hunter schafer
Evolution : Rang (( néophyte ))
Inventaire : objets / une pitié et une cendre
Pouvoir : + manipulation des plantes et des champignons;
+ immunité aux poisons et sortilèges.

Liens : corvo + imagine being loved by me (threat)
panta + cousinade
nomade + biological weapon
erika & isabeau + who run the world (girls)
Signes distinctifs : de longues oreilles pointues (asymétriques askip), des coiffures rocambolesques, des robes à la pointe d'une mode dont elle est la seule au courant, bijoux and legs for days, is she sixteen or sixty?
Parchemins : 230
Cristals d'étains : 2187
feu
lune

Lea joueur.se

Pseudo
: castace
Pronoms: she/her
Ecriture: plus ou moins 500 mots, dial en fr ou eng, couleur: darkgoldenrod
Triggers: aucun
Warnings: toxicité (both poisoning and relationship)
Crédits: alien superstar (av)
Discord: par mp

( ADMIN ) réformiste

cw:mention de suicide, d'attaques et de blessures.

De l’affrontement, Petrichor avait hérité d’une plaie béante à son flanc et des bras de lierre avec lesquels elle n’avait pas eu le temps de ligoter l’assaillant avant qu’il ne meure. Toujours ensorcelés, ils étaient restés accrochés à ses bras et aux épaules de Corvo, traînant derrière le chevalier comme une cape en lambeaux.
Et, à l’instar du lierre, Petrichor se cramponnait à Corvo, ses mains poisseuses de sang glissant de temps à autre de ses prises confuses et désespérées, comme si elle craignait qu’il ne la lâche à tout moment. De même, elle s’accrochait à la voix aboyante du général, au son de son cœur affolé qui tambourinait sous sa tunique, et qu’elle entendait, la tête dodelinant contre son poitrail.
Cependant, le pas de course ne l’aidait guère à faire passer la douleur. Il lui arrivait de peiner à garder conscience, sentant ses forces s’égrainer, son visage se vider de ses rares couleurs, et ses membres s’engourdir.

"Ayez le bon goût de ne pas mourir dans mes bras, voulez-vous ?" La voix caverneuse de Corvo résonna dans sa poitrine, jusqu’au creux de l’oreille de Petrichor. En guise de réponse, elle marmonna sans doute quelque chose mais elle ne se souvint plus quoi ; peut-être essaya-t-elle de rire, pour se rassurer, terminant dans un sanglot frustré.
Elle ne voyait rien non plus autour d’elle, l’œil hagard, tachant de faire le point, de se concentrer sur le peu d’éléments familiers qui lui permettaient de tenir bon : là, les coutures du costume de Corvo, là la pression de ses gros doigts autour de ses bras et de ses jambes, là son haleine.

La course du seigneur ralentit, et Petrichor se sentit arrachée aux bras de Corvo qui la déposa sur sa propre table d’auscultation. Le lierre crépita lorsqu’ils furent séparés l’un de l’autre. Elle reconnut les lumières et les odeurs de son cabinet, et ferma un instant les yeux, essayant de calmer sa respiration sifflante.
"De quoi avez-vous besoin ?" Petrichor réfléchit, bien que son maigre fil de pensées se voient interrompus par le contact des épaisses mains autour de sa taille, couvant sa blessure, avec une délicatesse qu’elle ne connaissait pas au général. "J’ai besoin de—" Ses bras s’agitèrent mollement et confusément autour d’elle, comme les branches d’un vieil arbre prises au vent.
"Gardes ! quelqu’un ! nom d’un chien !" Un soupir douloureux et excédé franchit la bouche pâteuse de Petrichor. "Altesse, calmez-vous… geignit-elle d’une voix faible. J’ai besoin que vous vous calmiez, siffla-t-elle derechef, sa main, telle une racine ensorcelée, grimpant jusqu’au visage de Corvo qu’elle tourna vers elle.

En confrontant son regard d’argent, elle réalisa à quel point cela lui coûtait de lui sommer de se calmer, tant elle se sentait touchée par l'affolement dans les humeurs de Corvo que suscitait son pitoyable état. Cela aurait pu tout aussi bien être mis sur le compte d’une exaspération face à son inutilité ; il est vrai que, durant l’attaque, elle n’avait été qu'un fardeau, là où même la jeune Isabeau avait fait preuve de davantage de sang-froid.
Mais Petrichor n’oubliait pas : le cœur du seigneur Corvo n’avait jamais autant battu pour elle.

Elle s’était redressée difficilement sur les coudes, et baissa les yeux sur sa plaie. Le sang imbibait l’étoffe déchirée de sa robe, sans qu’on puisse le distinguer sur la parure noire. Elle sentait pourtant qu’à chacune de ses respirations, son abdomen se contractait et du sang, rouge presque noir, débordait de ses chairs, nimbant les doigts de Corvo de bagues carmines et humides. Confuse par cette vision organique et intime, elle lui écarta fébrilement les mains de sa plaie, leurs doigts poisseux restant collés entre eux.
Elle leva les yeux vers lui. Son pouce avait laissé une empreinte dans sa barbe grisonnante. "Dans la commode derrière vous, il y a des compresses. Elle illustra son propos d’un léger mouvement du menton. Dans le meuble, là-bas, quatrième tiroir en partant de la g— de la gauche, prenez le flacon étiqueté "fleur de sel", et dans celui au-dessus, la fiole "venin de nuit"— oui, je sais ce que je fais, ne vous en faites pas, l’interrompit-elle, avant qu’il ne fasse une remarque sur la pertinence de ses remèdes. Et dans le petit bureau, là-bas, sortez-moi le bocal "esprit de corps", mais ne l’ouvrez surtout pas."

Petrichor reprit son souffle en silence, s’assurant d’un regard soucieux que le général avait tout retenu. Après quoi, elle conclut sa liste en serrant les dents : "Et amenez-moi  la trousse sous la fenêtre, Altesse…" Elle en tut en revanche le contenu, que Corvo allait découvrir bien assez tôt : il s’agissait de fils et d’aiguilles, attirail autrement moins reluisant que ses jolies fioles. "Et faites attention— aux plantes…" expira-t-elle avant de s’affaler de nouveau sur la table.
En effet, au vu de son état, Petrichor contrôlait avant grand peine sa magie qui, à l’instar du sang, débordait de son esprit, irrigant le lierre tapissant les murs, qui frémissait, à défaut de pouvoir feuler, tel un animal sauvage, prêt à bondir sur quiconque s’approchait.
Corvo Helemys
loyaliste

Corvo Helemys


Laëris
Axé.e Harmonie
97%
propriétés physiques
10%
propriétés à distance
03%
propriétés magiques
   
âme
Keywords : i’m neither joking nor serious but another secret third thing ;; i will gladly choose violence ;; haunted by night, hunter by day ;; charming man with silver tongue, pearl teeth ;; not a saint but do i have to be ;; fuck therapy i’m becoming a knight ;; i’m so gifted: i can get drunk and do surgery on myself.
Aesthetics :
at what cost (ichorvo#4) FQQRtDlf_o
+ + +
Spoiler:
Repérage : De retour à Dynacairn depuis quelques jours, à peine le temps de se poser qu'une nouvelle menace gronde déjà dans tout l'empire.
Origines : Laëris pure souche, le cyclone dans les veines et le sel dans ses sourires.
Allégeance : L'empire.
Faceclaim : Jon Hamm.
Evolution : Rang (( néophyte ))
Inventaire :
x1 brise-aube (épée).
x1 pitié (amulette offrant la moitié d'un élixir de vigueur).
Liens :
— DE SANG
círyon :: frère maudit.
erika :: force fougueuse.
isabeau :: douceur trop fragile.
sylrosis :: bâtarde lyrique.
ysidor :: héritière des rages.
— DE FER
molech :: frère d'armes.
— DE SEL
arabella :: alliée épieuse.
declan :: poulain prometteur.
elenwë :: soupirs d'une nuit.
miriel :: en chiens de faïence.
petrichor :: lierre étouffant.
— & D'OS
aldrich :: jeu de dupes.
nomade :: hantise crasseuse.
Signes distinctifs :
un sourire qui ravage.
immense, le pas lourd et sûr.
couvert de cicatrices, les combats gravés dans la chair.
trois dents en or ; deux molaires pourries qu’il a fallu remplacer, une canine cassée qui luit quand il parle.
des tuniques droites et martiales, une armure légère pour les déplacements, et lourde pour les affrontements.

Parchemins : 180
Cristals d'étains : 2269
feu
lune

Lea joueur.se

Pseudo
: .exe
Pronoms: she/her.
Ecriture: nombre de mots variable, corvo parle en teal.
Triggers: ràs.
Warnings: guerre, morts, exécutions.
Crédits: self (av.)
Discord: dispo par mp.

loyaliste

cw: deuil, mention d’exécution, description graphique de blessure.

Les premiers mots de Petrichor étaient tout juste audibles par-dessus la voix de Corvo. L’impuissance du général, derrière qui seul un vaste silence moqueur résonnait, était vécue avec d’autant plus de frustration qu’il avait l’habitude, en un ordre seulement, de convoquer toutes les forces armées de l’empire. Mais ni gardes ni soldats ne répondaient à ses appels ; même les spectres qui le hantaient restaient cruellement muets.

C’est en sentant la main noueuse de la magrielle attirer son visage qu’il consentit enfin à tourner son masque grimaçant vers elle. Il ne réalisa qu’alors les tambours furieux qui battaient dans sa cage thoracique et les vibrations nerveuses qui faisaient trembler ses bras engourdis. “Je suis calme,” riposta-t-il aussitôt. Un mensonge qui transpirait la sueur et le sang. Lui qui pourtant avait accompagné des soldats dans la mort - parfois si jeunes qu’ils auraient pu être ses neveux et nièces, lui qui avait plaqué ses mains sur autant de blessures graves et sanguinolentes qu’il y avait de cicatrices sur son corps, et cela sans jamais tout à fait perdre son sang-froid, était en effet loin du parangon d’aplomb qui forçait habituellement le respect.

Il tremblait de rage et de frustration ; il tremblait de peur aussi. Cet assaut, dont il avait été le témoin comme des dizaines d’autres convives, faisait remonter en lui de sombres souvenirs. Jamais il n’avait autant eu à craindre pour sa famille. Jamais, sauf une fois. Et cette colère qu’il gardait depuis comme un dragon garde son trésor remontait subitement, emportant avec elle d’autres sentiments résiduels qui s’étaient tassés sous ses chairs au fil du temps ; rancœur, désespoir, regrets, haine. Peur : que tout recommence. Le cadavre d’Astris se confondait d’un regard à l’autre au corps alangui de Petrichor qui, si elle n’avait été ni sa femme, ni n’était non plus une Helemys, était cependant le symbole d’une vie à laquelle il s’était refusé. Aussi les mains de Corvo tentaient autant de ralentir l’hémorragie, que de guerroyer une seconde fois contre le destin ; et plongeaient sur la plaie de Petrichor pour en retenir le sang chaud comme elles n’avaient pas pu plonger à la gorge d’Astris pour en retenir la tête tranchée.

Des compresses,” répéta-t-il au-dessus de l’archiatre, qui lui indiquait précipitamment tous les instruments de soin dont elle allait avoir besoin. “Fleur de sel,” il opina. “Venin de-” Il s’interrompit, relevant son regard métallique tout en fronçant les sourcils. Elle était complètement délirante. “(…) je sais ce que je fais, ne vous en faites pas.” Un pincement de lippes fut grimacé au milieu d’autres grimaces incessantes, puis le général vrilla la nuque en direction dudit petit bureau qui marquait la fin du parcours. “Et un bocal maudit…,” acquiesça-t-il cependant qu’il pressait encore la plaie, jetant à l’archiatre un regard agacé. Les magriels ne faisaient décidément jamais rien comme tout le monde.

Corvo marqua un temps, pendant lequel il ramena les plis de la robe sur la plaie béante ainsi que, l’une après l’autre, les mains de Petrichor pour lui léguer la tâche du garrot, puis s’en alla récolter les articles nécessaires. Une course maladroite et pleine de jurons, tant la massivité du général troublait l’exiguïté du lieu. Sans compter les racines éparpillées, grondantes et mécontentes, qui crochetaient ses pas lourds, ni le lierre qui lui tenaillait parfois une cheville, parfois un poignet, et à qui il donnait des coups secs tout en se retenant de l’arracher - Petrichor sauve, il ne s’en serait guère privé. Compresses, flacon et fiole furent récupérés sans trop de peine, mais le bocal manqua bel et bien de tomber à la renverse à la suite d’un geste trop brusque incité par une énième embardée végétale. “Peste soient vos plantes !” entendit-on proférer, vrombissement excédé qui fit trembler les vitraux du cabinet mais certainement pas lesdites plantes. Revenant auprès de l’archiatre, il tira un meuble sur lequel était resté une tâche de vin, déposa ses prises - avec une méticulosité marquée envers le satané bocal, partit récupérer la trousse et revint.

Je ne sais pas ce que vous comptez faire de vos philtres, mais je sais quoi faire avec une aiguille et du fil,” releva-t-il une fois la trousse ouverte. Sa main épaisse avait plongé pour en sortir ce dont il aurait besoin, ainsi qu’un couteau de chirurgie qu’il empoigna. “Je vais devoir couper.” Le tissu noir aux allures funéraires - une ironie grinçante qui ne lui échappait pas. Il repoussa momentanément le garrot pour découper un large carré autour de la plaie et dégager ainsi la voie, quelques-uns de ses gestes plus laborieux que d’autres tant sa paume poisseuse glissait sur le manche. “Vos organes vitaux ne semblent pas avoir été touchés…,” émit-il, non sans réserve, laissant à la praticienne le soin d’en juger par elle-même. Corvo reposa le couteau et appliqua directement sa paume sur l’abdomen nu, du temps de rassembler de l’autre main les plis de robe d’ores et déjà moites. “Laissez-moi refermer votre plaie,” lui asséna-t-il droit dans les yeux, le verbe autoritaire et peu disposé à recevoir quelque objection qui soit. “Vous la badigeonnerez de ce que vous voudrez après et ingurgiterez ce que bon vous semble.” Il pliait déjà un bras pour diriger sa dextre vers l’aiguille et le fil, sourd aux éventuelles protestations de l'archiatre.
Petrichor Hedera
( ADMIN ) réformiste

Petrichor Hedera


Magriel
Axé.e Harmonie
95%
propriétés magiques
07%
propriétés physiques
08%
propriétés à distance
   
âme
Keywords : Unbothered. Moisturized. Happy. In my lane. Focused. Flourishing.
Aesthetics : at what cost (ichorvo#4) N4uOZznv_o
Repérage : dynacairn
Origines : magriel
Allégeance : laëris
Faceclaim : hunter schafer
Evolution : Rang (( néophyte ))
Inventaire : objets / une pitié et une cendre
Pouvoir : + manipulation des plantes et des champignons;
+ immunité aux poisons et sortilèges.

Liens : corvo + imagine being loved by me (threat)
panta + cousinade
nomade + biological weapon
erika & isabeau + who run the world (girls)
Signes distinctifs : de longues oreilles pointues (asymétriques askip), des coiffures rocambolesques, des robes à la pointe d'une mode dont elle est la seule au courant, bijoux and legs for days, is she sixteen or sixty?
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Cristals d'étains : 2187
feu
lune

Lea joueur.se

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: castace
Pronoms: she/her
Ecriture: plus ou moins 500 mots, dial en fr ou eng, couleur: darkgoldenrod
Triggers: aucun
Warnings: toxicité (both poisoning and relationship)
Crédits: alien superstar (av)
Discord: par mp

( ADMIN ) réformiste

cw: description graphique de blessure.

Corvo guida les mains de Petrichor jusqu’à sa blessure. Elle sentit la tiédeur de sa peau, là où le seigneur avait assidûment pressé. Elle le suivit du regard, tandis qu’il retournait le cabinet, à la recherche des ingrédients qu’elle lui avait listés. Le lierre, que son esprit fiévreux continuait de contrôler malgré elle, sinuait de temps à autre le long de ses jambes et de ses bras, tentant de le conduire là où se trouvait le matériel de l’elfe. Pourtant, le prince s’évertuait à le chasser, encombré de ces liens comme il l’était de sa peur. Si elle n’avait pas été si affaiblie, Petrichor se serait surprise à vouloir le rassurer, à l’instar de certains bras de lierre, immobiles, enlacés autour de sa taille ou agrippés entre ses omoplates, comme de grosses veines pulsant.
Elle se fatiguait pourtant, à essayer d’étudier sa panique, à comprendre ce qui la suscitait, lui qui avait tant de fois plaisanter sur les moyens qu’il mettrait en œuvre pour la faire taire à tout jamais, observant tous ses faits et gestes, chose qui lui paraissait d’accoutumée si naturelle. Aussi, elle ferma quelques instants les yeux, se laissant happer par les vociférations du général et ses grognements.

Le grincement de la table qu’il installa à son chevet et les produits qu’il posa dessus l’arrachèrent à sa dangereuse torpeur. "Je ne sais pas ce que vous comptez faire de vos philtres, mais je sais quoi faire avec une aiguille et du fil." Petrichor avait allongé un bras pour lui retirer le sac des mains, sa volonté entamée par la douleur. Son échine se crispa lorsqu’elle sentit la lame du couteau presser de temps à autre contre sa peau. "Je vais devoir couper, expliqua-t-il. Elle ramena aussitôt sa main à sa poitrine, couvrant avec une pudique obstination le bustier déchiré. Elle déporta un peu son poids du côté de sa hanche épargnée.
"Vos organes vitaux ne semblent pas avoir été touchés…" Elle approuva d’un gémissement, tandis qu’elle s’évertuait à imbriquer ses doigts hagards entre les siens, délicats et affairés. A croire qu’elle ne faisait ça que pour maintenir un contact constant entre leurs doigts poisseux.
Corvo et elle ne se touchaient pas vraiment, très peu souvent, et jamais par des gestes aussi lancinants. Si elle lui tapait de temps en temps sur les mains ou le poitrail, lui n’initiait que très rarement un contact, par étiquette. S’il la touchait, ça n’était qu’en pensées, tandis que ses yeux argentés le trahissaient, traînant sur ses décolletés et ses épaules nues.
Il semblait pourtant qu’en cet instant, la couche de sang peinant à sécher sur leurs doigts était suffisante pour excuser le moindre contact, prolongé, fiévreux, tandis qu’elle s’époustouflait de réaliser combien elle se trouvait rassurée de le sentir à côté d’elle, sa main sur son ventre secoué de spasmes.

"Laissez-moi refermer votre plaie."
Petrichor s’immobilisa, les doigts crochetés autour des siens. Une sensation d’apaisement libéra sa poitrine, tandis qu’elle lâcha prise, refermant les doigts du général autour des outils qu’elle essayait en vain de lui arracher. Elle hocha la tête, silencieuse, afin de ne pas trahir les sanglots de soulagement qui lui étreignaient la gorge comme d’étouffantes lianes. Et d’ailleurs, des branches de lierre franchissaient désormais la surface de la table, s’enroulant autour des chevilles de Petrichor et de ses cuisses afin de la restreindre, pendant que Corvo pratiquerait l’opération sur elle.

Petrichor avait peur d’avoir mal, bien que remise entre les mains de l’homme auquel elle faisait le plus confiance dans tout le royaume. Petrichor avait peur de la douleur. Elle ne souffrait jamais, cela était inhérent à son peuple. Petrichor craignait la douleur comme elle en avait craint la figure divine, le dieu sans nom, qui avait hanté son enfance, chaque fois qu’elle s’était aventurée dans les marais autour de la demeure de ses parents. Elle y avait développé une fascination pour le morbide, une curiosité pour les maux rongeant les petits cadavres d’animaux perdus dans les eaux troubles des marécages. N’y touche pas, lui avait maintes fois ordonné sa mère, ou le dieu des marais viendra te voler ton nom. Alors, peu à peu, par esprit de défiance, Petrichor avait nourri sa passion pour la médecine et les poisons dans son coin, en secret, dans la crainte de plus en plus lointaine que le dieu sans nom ne la retrouve.
Dans sa fièvre, elle avait protesté mollement que Corvo ne la touche pas, qu’il risquait d’y perdre son nom, des mouches imaginaires vibrant dans les coins de son champ de vision. Il se penchait sur elle comme la mort avait embrassé tous les rongeurs à moitié dévorés par les sangsues des marais.
Puis, Petrichor eut un étrange sourire fébrile tandis qu’elle lui offrait enfin l’accès à sa plaie, à l’instar d’une carcasse s’offrant au baiser de la mouche.

"S’il-vous-plaît, Corvo…" murmura-t-elle, osant commettre l’offense de prononcer son prénom, afin que le dieu sans nom ne le lui vole pas. On eût jamais vu bourreau aussi adulé par sa victime, alanguie, sifflante, crispée par l’anticipation de la douleur, et l’impossibilité de le toucher, tandis qu’il la soignerait.
Corvo Helemys
loyaliste

Corvo Helemys


Laëris
Axé.e Harmonie
97%
propriétés physiques
10%
propriétés à distance
03%
propriétés magiques
   
âme
Keywords : i’m neither joking nor serious but another secret third thing ;; i will gladly choose violence ;; haunted by night, hunter by day ;; charming man with silver tongue, pearl teeth ;; not a saint but do i have to be ;; fuck therapy i’m becoming a knight ;; i’m so gifted: i can get drunk and do surgery on myself.
Aesthetics :
at what cost (ichorvo#4) FQQRtDlf_o
+ + +
Spoiler:
Repérage : De retour à Dynacairn depuis quelques jours, à peine le temps de se poser qu'une nouvelle menace gronde déjà dans tout l'empire.
Origines : Laëris pure souche, le cyclone dans les veines et le sel dans ses sourires.
Allégeance : L'empire.
Faceclaim : Jon Hamm.
Evolution : Rang (( néophyte ))
Inventaire :
x1 brise-aube (épée).
x1 pitié (amulette offrant la moitié d'un élixir de vigueur).
Liens :
— DE SANG
círyon :: frère maudit.
erika :: force fougueuse.
isabeau :: douceur trop fragile.
sylrosis :: bâtarde lyrique.
ysidor :: héritière des rages.
— DE FER
molech :: frère d'armes.
— DE SEL
arabella :: alliée épieuse.
declan :: poulain prometteur.
elenwë :: soupirs d'une nuit.
miriel :: en chiens de faïence.
petrichor :: lierre étouffant.
— & D'OS
aldrich :: jeu de dupes.
nomade :: hantise crasseuse.
Signes distinctifs :
un sourire qui ravage.
immense, le pas lourd et sûr.
couvert de cicatrices, les combats gravés dans la chair.
trois dents en or ; deux molaires pourries qu’il a fallu remplacer, une canine cassée qui luit quand il parle.
des tuniques droites et martiales, une armure légère pour les déplacements, et lourde pour les affrontements.

Parchemins : 180
Cristals d'étains : 2269
feu
lune

Lea joueur.se

Pseudo
: .exe
Pronoms: she/her.
Ecriture: nombre de mots variable, corvo parle en teal.
Triggers: ràs.
Warnings: guerre, morts, exécutions.
Crédits: self (av.)
Discord: dispo par mp.

loyaliste

cw: description graphique d'acte chirurgical.

Les manifestations magiques de l’archiatre continuaient d’atterrer le général. Le malaise persistait toujours autant chez lui, profane au milieu des initiés, et tendait perceptiblement ses épaules et son visage d’où deux orbes clairs fixaient l’œuvre du lierre. Il sentit un frisson courir le long de sa nuque qu’une fine pellicule de sueur tapissait, et courir encore jusqu’à atteindre ses bras où ses poils se dressèrent. Les mains momentanément levées au-dessus du corps piégé, il semblait hésiter entre délivrer Petrichor de ses propres liens et profiter de l’occasion donnée pour travailler sur la plaie. Après une poignée de secondes à respirer fort tout en contemplant malgré lui la pression qu’exerçait le lierre sur les poignets et chevilles, et la posture étrange à laquelle il forçait l’archiatre, Corvo se mit en branle.

Il retroussa les manches de sa tunique, pinça entre ses lèvres l’aiguille pour tirer à lui l’épais fil, qu’il passa ensuite dans le trou du petit outil. Le murmure épuisé de Petrichor fit tourner le regard du général vers elle, sans lui arracher la moindre réaction ; la satisfaction de ne lui entendre dire aucune objection était trop veule et trop vaine pour qu’elle détende ses rides. L’urgence demeurait - malgré le calme traître de l’aile, et le peu d’échos qui leur parvenaient des combats faisant rage ; malgré la tranquillité soudaine de la magrielle, qui semblait se livrer à lui comme un agneau attendait sagement qu’on l’égorge au-dessus de l’autel. Elle était si pâle, et la table était devenue si rouge, que la tension fit trembler les mains du général. Il nettoya sommairement la plaie avec ce qu’il trouva, puis pinça les bords et fit un premier trou. Petrichor aurait pu hurler qu’il ne l’aurait pas entendue. Il était appliqué à sa tâche, soucieux de bien faire, conscient qu’il devait se dépêcher aussi. L’Helemys ne pensait ni à la nudité nouvelle de ce corps, ni à la poitrine qui se soulevait juste au-dessus de ses mains chaque fois que les poumons s’emplissaient. Rien ne venait à son esprit sinon que la nécessité d’un geste précis et diligent.

La seconde percée fut moins tremblante. Et dès la troisième, les mains étaient devenues stables, aussi stables qu’elles l’avaient été toutes les fois où elles l’avaient recousu en campagne, faute de médecins. Les doigts qui pinçaient les bords avaient de moins en moins de carne à tirer, si bien que sa paume finit par s’aplatir le long du ventre. La respiration de Petrichor ne lui parvint qu’alors. Tout un monde souterrain qui gonflait sous senestre, vivait par palpitations frénétiques et chaudes. L’autre monde, celui qui les entourait, était devenu pour lui totalement silencieux. N’y régnait que son sang, reflux de vagues qui s’échouait contre ses tympans, et leur respiration mutuelle, vent lourd et immense remplissant l’atmosphère. Jamais il n’y avait eu une telle paix entre eux. Jamais ils n’avaient été aussi muets l’un envers l’autre. Et jamais il ne l’avait autant touchée ; sentie.

Lorsqu’il eut terminé de la recoudre, un nœud fut fait et le fil fut coupé. Corvo, jusqu’ici penché au-dessus d’elle, l’hypogastre appuyé contre la table, recula et planta ses poings contre les rebords, la tête basculée vers l’avant et rentrée dans ses larges épaules. La tension le quittait peu à peu. “Ce ne sera pas une belle cicatrice,” avoua-t-il en redressant seulement la mâchoire. “Mais vous vivrez.” Il cligna des yeux pour en chasser la tension et les gouttes de sueur qui perlaient de son front. Son nez continuait de lui lancer, le forçant à respirer par la bouche tout en avalant de temps en temps des glaires de sang. “Au moins votre visage a-t-il été épargné, lui,” fit-il, pince sans rire, les yeux encore rouges et ridiculement larmoyants. “Ne vous faites pas d’idées. Ce n’est pas pour vous que je pleure, mais pour mon charme mis à mal.” Le trait de malice fut accompagné d’un haussement de sourcil faussement vaniteux ; des gueules cassées, il en avait eues, et s’il fallait noter un miracle ce n’était pas la génétique des Helemys, pourtant fameuse, mais sa capacité à l’avoir plus ou moins sauvegardée en trente ans de combats.

Corvo jeta alors un coup d’œil à l’attention du lierre, et s’abandonna à la même contemplation qui l’avait absorbé quelques minutes plus tôt. Il ne rejeta pas la vision que son esprit en fit, cette fois fantasmée derrière le voile du soulagement. Une vision qui le suivrait longtemps après ; Petrichor, engloutie par les plis et valons de sa robe, dénudée là où gisait une corole rouge sang, ses longues mèches blondes et folles disséminées sur ses ridules éprouvées, fermement maintenue par des doigts végétaux. Si transpirante et haletante qu’il aurait pu la trouver aux bras d’un amant. Il en tira un plaisir absurde, revanchard aussi, comme si de la voir en pareille posture après l'avoir orgueilleusement épinglé à ses draps tenait de la victoire - une victoire hideuse au goût pourtant sensuel. Le tableau lui prit une poignée de secondes à immortaliser, puis il en sortit, plutôt de force que de gré lorsque des bruits de pas précipités résonnèrent enfin dans le couloir. “Je vous emmène dans mes appartements où vous pourrez vous reposer.” Il ne la regardait déjà plus, le profil tourné vers la porte ouverte du cabinet par laquelle il s’attendait à voir débarquer ami comme ennemi. “Vous y serez plus en sécurité qu’ici.” Et il devait de toute façon récupérer son épée.
Petrichor Hedera
( ADMIN ) réformiste

Petrichor Hedera


Magriel
Axé.e Harmonie
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propriétés magiques
07%
propriétés physiques
08%
propriétés à distance
   
âme
Keywords : Unbothered. Moisturized. Happy. In my lane. Focused. Flourishing.
Aesthetics : at what cost (ichorvo#4) N4uOZznv_o
Repérage : dynacairn
Origines : magriel
Allégeance : laëris
Faceclaim : hunter schafer
Evolution : Rang (( néophyte ))
Inventaire : objets / une pitié et une cendre
Pouvoir : + manipulation des plantes et des champignons;
+ immunité aux poisons et sortilèges.

Liens : corvo + imagine being loved by me (threat)
panta + cousinade
nomade + biological weapon
erika & isabeau + who run the world (girls)
Signes distinctifs : de longues oreilles pointues (asymétriques askip), des coiffures rocambolesques, des robes à la pointe d'une mode dont elle est la seule au courant, bijoux and legs for days, is she sixteen or sixty?
Parchemins : 230
Cristals d'étains : 2187
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Pseudo
: castace
Pronoms: she/her
Ecriture: plus ou moins 500 mots, dial en fr ou eng, couleur: darkgoldenrod
Triggers: aucun
Warnings: toxicité (both poisoning and relationship)
Crédits: alien superstar (av)
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Petrichor eut un regard pour le bocal "esprit de corps" qu’elle n’eut pas le temps de récupérer avant que Corvo ne commence son travail sur elle. Elle se résigna à tenter de l’ouvrir, afin que les fumées de la solution qu’il renfermait ne puissent agir comme un anesthésiant (euphorique quand mal dosé). Elle se résigna à accuser la douleur de l’opération dans son entièreté, sans avoir recours à ses habituels subterfuges. Pour une fois, elle s’adonnerait à l’absence de magie, elle qui avait reçu pareille blessure à cause de son usage inné. Derrière ses paupières closes, Petrichor vit le regard plein de haine de l’attaquant, méprisant ses pouvoirs, et estimant qu’en tant qu’être magique, elle ne méritait pas la vie.

Petrichor rouvrit les yeux, en même temps que Corvo perçait une première fois son épiderme. Elle gémit, avec peu de grâce, tordant les jointures de ses doigts au contact des coutures de la tunique de Corvo qu’elle malmenait, sans chercher à le repousser, maintenant que par le fil, il était joint à elle. Elle gardait les yeux ouverts, plongés sur la blessure, dont les reliefs grotesques frémissaient à mesure que le prince refermait sa plaie. La vision de Corvo Helemys tripotant le bout de ses entrailles avait quelque chose d’aberrant, autant qu’un rêve fiévreux, autant que cette déconcertante situation où il était celui qui la soignait, alors qu’elle s’était attelée à cette tâche pendant de nombreuses années. Parfois, des explosions de lumière rouge éblouissaient sa vision trouble, comme si des jets de sang imaginaires, cauchemardés, étaient projetés dans ses yeux. Petrichor sentait le sang pulser dans son crâne, derrière ses yeux, et elle se l’imaginait trop nettement irriguant son organisme jusqu’à éclabousser les doigts assurés de Corvo.

Dans son esprit souffrant, elle ignorait si ce qui la sidérait davantage était la vision de Corvo la soignant, ou plutôt le fait qu’il la fasse présentement tant souffrir. L’un comme l’autre, ce qui se déroulait devant ses yeux ne parvenaient à faire sens, alors à défaut d’une vision claire, elle se raccrocha à ses autres sensations : au toucher des doigts pinçant sa peau nue et sanguinolente, à l’odeur aigre de leurs sueurs mélangées, à leurs respirations haletantes, parfois en chœur, parfois l’une chevauchant l’autre de façon désordonnée.
Petrichor gémit tel un animal blessé tout du long, sans que le seigneur ne paraisse perdre patience, plongé qu’il était dans le travail de sa plaie, lui qui habituellement s’exaspérait du moindre de ses soupirs. Elle ignora combien de temps le supplice dura.

Finalement, elle le vit reprendre de la hauteur, lorsqu’il déplia sa lourde échine, finissant de remplir son champ de vision. "Ce ne sera pas une belle cicatrice, mais vous vivrez." Sans oser la regarder, Petrichor porta une main tremblante jusqu’à son ventre, où elle palpa du bout des doigts les répugnants reliefs, comme ceux de la bourse d’un rapiat. Elle ouvrit sa bouche grimaçante : "Vous pouvez parl—" siffla-t-elle faiblement. Elle reçut sur ses lèvres, l’éclat d’une goutte de sueur. Corvo lui épargna un effort supplémentaire, faisant écho à sa farce : "Au moins votre visage a-t-il été épargné, lui. Un soupir éreinté, amusé, s’expulsa de sa bouche. Ne vous faites pas d’idées. Ce n’est pas pour vous que je pleure, mais pour mon charme mis à mal. - Loin de moi l’idée que vous puissiez vous soucier davantage de moi que de votre délicat minois, Altesse—" trouva-t-elle la force de riposter, leur chamaillerie lui permettant certainement d’oublier la douleur, par faibles pulsations, secondes de répit à l’aune de leurs échanges.

Petrichor se sentait éreintée. Sa voix était rauque, ses cordes vocales brisées par ses geignements. La sueur et le sang séchaient, refroidissant sa peau, et la fièvre lui donnait des frissons. Les lianes du lierre se résorbèrent, tombant ramollies au pied de la table, tandis qu’elle lâchait enfin prise, éteignant progressivement son pouvoir.
Elle allongea un bras, tentant de récupérer les fioles sur la petite table : "fleur de sel" pour désinfecter sa plaie, et "venin de nuit" pour la blessure au visage du général. Elle n’eut pas le temps de le lui prescrire que Corvo reprit la parole : "Je vous emmène dans mes appartements où vous pourrez vous reposer. Vous y serez plus en sécurité qu’ici."

Petrichor n’avait pas entendu les bruits de pas, tandis qu’elle retrouvait sa place dans les bras de Corvo. Elle tenait serrée contre elle les deux fioles, ainsi que les pans déchirés de sa robe. Le seigneur et sa dame franchirent à peine le seuil du cabinet qu’ils tombèrent sur l’un des valets, un robuste garçon, le visage rendu livide par la panique.
Blottie contre Corvo, un bras tiré autour de son poitrail, Petrichor luttait contre sa fièvre, se préparant à devoir changer de chaperon, lorsque le seigneur de guerre la déchargerait dans les bras du serviteur, afin de la conduire en lieu sûr. Elle ne perçut rien d’intelligible de leur échange, et constata seulement, lorsque la course reprit, qu’elle n’avait pas quitté les bras de Corvo. Elle souffla, abandonnant sa joue contre son poitrail, se laissant guider sur le trajet jusque sa chambre qu’elle ne connaissait que trop bien.
Corvo Helemys
loyaliste

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L’intrus ne fut pas un ennemi, mais bien un ami. Le prince reçut le valet avec, dans son regard perçant, un soulagement visible. “Altesse, le château—!” Corvo ne livrait plus au garçon que son profil, tout occupé à cueillir pour la seconde fois l’archiatre dans ses bras. “Est assiégé, oui, je sais,” le coupa-t-il, plus sèchement qu’il ne le voulait vraiment. Il entendit tinter nettement les fioles que l’archiatre avait emportées avec elle mais n’en fit pas cas. Plutôt quoi il contourna la table d’auscultation, veillant à ne pas glisser sur la flaque de sang qui gisait en dessous, et rejoignit rapidement le valet dans le couloir.

Le choix de livrer la magrielle à d’autres mains que les siennes s’offrait enfin. Marquant une pause, il considéra le garçon en effet robuste à qui il aurait pu léguer le corps meurtri de la conseillère et, pendant une poignée de secondes, l’hésitation le contraignit à une forme d’immobilité marmoréenne. On aurait dit une statue, plantée là au milieu du silence et des tentures, taillée pour illustrer le chagrin d’une histoire d’amour qui, comme toutes les grandes histoires d’amour, devait s’offrir à la tragédie. “Va chercher les femmes de dame Petrichor ; ses suivantes, ses demoiselles de compagnie, peu m’en chaut, toutes celles qui ont sa confiance !” La triste vérité, c’était que le général n’avait pas la moindre idée de qui avait la confiance de l’archiatre. Il ne se l’imaginait jamais plus qu’en praticienne, exerçant son métier auprès de sa famille, et parfois dame de cour, quand la toquade lui prenait, mais aristocrate magrielle entourée de ses gens, comme pourtant elle pouvait y prétendre, cela relevait du songe. Que faisait-elle, quand elle ne soignait pas les Helemys ? Avec qui conversait-elle, quand elle ne passait pas des heures dans l’écrin de son cabinet à confectionner un remède révolutionnaire ? Le dépit fit blêmir Corvo devant cette constatation : il ne la connaissait pas. Une chose dont, avec quelque autre hirondelle voletant à la cour, il se serait bien foutu. Mais une seconde constatation le prenait déjà à la gorge : il ne s’en foutait pas.

Au dépit succéda un masque dur, aussi dur que celui qui avait fait trembler ses adversaires dans le giron des batailles. Parce que cette dureté était une résolution belliqueuse qui ne souffrait, elle, pas la moindre hésitation. S’il pensait ne pas connaître l’archiatre comme il aurait dû, il connaissait encore moins les hères qui peuplaient ce château. Il y avait bien quelques têtes, comme celles de sa famille, celle de son bâtard Arrhel, celle de la bonne Portia, et une poignée d’autres bobines encore, qui ne lui inspiraient pas la moindre méfiance ; mais tous les autres minois, et aujourd’hui plus encore, tissaient chez Corvo une suspicion souterraine. Qui lui disait que ce valet-là, dont il ne connaissait pas même le nom, était bel et bien un ami ? “Hâte-toi mon garçon,” gronda plus sombrement le prince, les doigts crispés autour de Petrichor, observant la gaillard opiner vivement par trois fois, pirouetter sur lui-même et décamper dans la direction opposée aux affrontements. Le regard métallique du général l’épia jusqu’à ce qu’il ne pût plus voir sa masse, attendit encore un peu comme pour vérifier que le valet ne revenait pas subito - ni armé ni accompagné - et se mit enfin en branle en voyant que ce n’était pas le cas.

Sa chambre était dans la même aile que le cabinet de Petrichor. Un sujet de discorde qui les occupait souvent pendant de longues heures, de savoir qui de l’un, et qui de l’autre, avait occupé en premier cette aile jadis abandonnée ; il n’était pas question de s’amuser de la portée cocasse de la chose : qu’ils avaient tous les deux, et tout à fait inconsciemment, choisi le même bâtiment pour s’y installer. Corvo arguait naturellement qu’elle avait fait exprès pour le punir davantage, et Petrichor lui retournait sans cesse qu’elle était la plus à plaindre puisqu’elle devait souffrir tous les jours qu’il était au château de le voir passer devant sa porte comme un grossier sanglier passe devant la tanière du renard. Ces chicanes puériles - mais divertissantes - semblaient bien futiles à présent que le prince entrait dans ses appartements en trombes, le corps meurtri de la conseillère dans les bras. Il alla directement vers son lit à baldaquin, mobilier énorme et sombre qui s’imposait sous les voûtes en pierre claire, et s’y plia pour déporter le poids de la souffreteuse directement sur ses draps. Ils avaient été changés depuis l’épisode du matin, et ne flottait plus dans l’atmosphère aucune odeur de roussi. Le parfum du sang, en revanche, embauma rapidement l’oxygène comprimé derrière les lourds rideaux du baldaquin, et les étoffes moites imprégnèrent tout aussi rapidement celles propres.

Archiatre ?” Corvo était penché au-dessus d’elle, un poing planté près de ses frêles épaules, l’autre déplié sur son visage qu’il tenait doucement. “Archiatre, vous m’entendez ?” Les yeux s’étaient résolument fermés et ne s’ouvraient plus depuis qu’il l’avait déposée dans ce qu’il n’espérait pas être son lit de mort. “Petrichor ?” tenta-t-il alors, débarrassant les fioles de sa main molle pour les déposer sur un petit meuble à côté. “Restez éveillée…!” En revenant vers elle, il ne s’était plus penché, sinon qu’il s’était assis, tout le haut de son corps dirigé vers le sien, les avant-bras plantés dans le matelas. Ses paluches tenaient en coupe le faciès à la lividité extrême, ses pouces tentant vainement de soulever les paupières. Le désarroi regagnait le général, dont les mèches noires piquées de gris tombaient, désordonnées, sur son front soucieux. Refermer une plaie était une chose. Mais arrêter l’hémorragie n’allait pas rendre à ce corps sa sève rubiconde. Combien de litres de sang avait-elle perdu ?

Mais quelle insupportable garce vous faites… non contente de me scier les nerfs, vous voulez aussi me faire peur…?” Son murmure, aussi fort que tous les murmures du prince, n’avait pas la colère de ses mots. Lui qui pouvait aboyer des ordres, tonitruer des rires, ou proférer des sentences conduisant à la mort, ramenait soudain cette peur qu’il avouait à un filet de voix prudent, comme s’il craignait d’invoquer Fimjir trop tôt au chevet de Petrichor. Sa mâchoire carrée se crispa plusieurs fois, tout autant que ses phalanges, disposées sur le visage et le crâne féminin comme s’il voulait retenir le destin de lui prendre une seconde âme. Dans le silence de son souffle, il se fit la réflexion qu’il n’avait jamais autant senti la peau de l’archiatre sous ses doigts, ni ne l’avait jamais autant approchée. Son charme froid et hautain lui semblait d’autant plus clair qu’il la voyait au repos, créature sophistiquée aux traits paradoxalement doux, quiets, horriblement sereins. Il aurait pu l’embrasser. S’en sentit l’envie absurde et lunaire. Mais l’effroi d’en faire, par ce baiser de conte, un pâle cadavre, le fit reculer, tendre son bras, dresser le revers de sa main baguée de son alliance, et préparer la gifle qui devait la ramener auprès des vivants.
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Petrichor n’avait pas totalement perdu connaissance. Elle n’avait cependant plus l’énergie de garder ses yeux ouverts, l’adrénaline sécrétée le temps de l’opération semblant s’évaporer comme neige au soleil. Elle ressentait un relâchement dans tout son corps, accentué par la prise ferme des mains de Corvo autour de son échine recroquevillée contre lui. Si elle ne voyait plus rien, elle n’entendait plus grand-chose non plus, comme recueillie sous une épaisse couche de terre, plongée plusieurs mètres sous l’eau, à l’instar des corps immergés dans les marais, lors des veillées funèbres, éclairés à la simple lumière des feux follets.
Parfois, Petrichor entendait des bruits organiques, les gargarismes de son propre organisme, et peut-être ceux du poitrail contre lequel elle était appuyée. Elle entendait le cœur de Corvo battre. Elle entendait les basses de sa voix résonner dans sa cage thoracique, comme si elle-même eût été l’un de ses organes, ou fît partie de ses entrailles.

Lovée au fond de son marais, Petrichor sentait le monde bouger autour d’elle. Elle sentait, sur son visage, le poids de la terre, celui de la boue, coulant sur ses joues, rentrant dans ses oreilles, dans ses yeux et son nez. Elle sentait, pourtant, de l’air, et n’avait pas l’impression de suffoquer. Petrichor entendit son nom, grondant, supplié. Elle sentit un poids, pas directement sur elle, mais lévitant à quelques centimètres au-dessus d’elle, telle une chappe, tel un toit. Il y avait une force, maussade, qui la tirait vers le fond, des sables mouvants qui engluaient ses mouvements, l’engloutissaient. Et au-dessus d’elle, cette masse ronflante, cette lourde flamme pour la guider hors des marécages.
Elle se souvint de son nom, et échappa à son dieu souterrain.

Petrichor ouvrit les yeux. Elle sentit sous la paume de ses mains des draps, le moelleux d’un épais matelas. Elle perçut au-dessus d’elle de lourds rideaux, l’air de renfermé d’une chambre sombre. Ses yeux remontèrent le long de l’épais poitrail haletant et poisseux, le long du visage tordu par la contrition, le long du bras tendu et de la main sur le point de s’abattre sur elle. Petrichor cligna des yeux, ses cils alourdis de sueurs froides. "Vous n’avez donc rien appris des contes pour enfants, Altesse ?" Sa voix était réduite à un mince filet qui manquait de tranchant.
Elle ne l’imaginait pas aussi loin, quand elle l’avait senti si proche. Il y avait des connivences qui ne germaient que dans la pénombre d’un regard voilé.

"Vous pourriez au moins attendre que je sois enterrée pour profaner ma tombe, siffla-t-elle avec difficulté, ne parvenant même pas à lever un bras pour interrompre son geste. Elle pointa d’un index tremblant les fioles sur la table d’appoint. Ah non, c’est vrai— chez vous, on se débarrasse des cadavres en haute mer… Je n’ose imaginer l’état des Abysses de Vassion par votre faute…" Petrichor se forçait à lui retourner des piques, autant pour le rassurer que pour s’empêcher elle de retomber dans une torpeur risquée, tant qu’elle n’avait pas retrouvé tous ses moyens.
Le général lui rendit ses fioles. Sa gorge étrangla un "merci" timide. Puis d’un geste las et lourd, elle lui fit signe de se rapprocher, alla même jusqu’à le tirer vers elle. "Venez par ici, je ne peux pas vous laisser comme ça."

Corvo se tenait désormais au-dessus d’elle, sans doute comme il l’avait fait pendant qu’elle avait perdu connaissance. Elle sentit le poids au-dessus d’elle, sans en souffrir de la lourdeur. Elle sentit sa température corporelle, son odeur aigre. Elle sentit sa panique qui ruisselait de son front et de ses tempes. Elle sentit le soulagement, aussi, dans la tension libérée de son visage sur lequel il forçait sans doute la contrariété, suite à ses propos blessants.
C’était pour le soigner, pourtant, qu’elle l’avait ainsi fait venir. "Vous avez une mine affreuse, monseigneur, fit-elle remarquer d’un sourire chagriné, consciente de l’ironie de la situation, parce qu’elle ne devait présentement pas valoir mieux que lui. Sans le quitter des yeux, elle ouvrit l’une des fioles, y inséra deux doigts pour en extraire une pâte crémeuse. Elle l’appliqua d’une main tremblante, sur l’arête du nez brisé de Corvo. "Attention, ça va piquer, fit-elle exprès de prévenir, seulement après avoir pressé sur la plaie.
De son autre main, elle tâchait de garder le visage de Corvo immobile au-dessus du sien, et tartina généreusement le nez meurtri du général, étalant la crème jusque le dessous de ses yeux rendus enflés par le coup.

C’est dans le silence de cette interaction, presque absurde du fait de l’état plus douteux du soigneur que du soigné, dans ce silence ponctué des grognements de Corvo et des claquements de langue fatigués de Petrichor, dans le silence des doigts massant le nez cassé avec une application ferme, que l’archiatre osa se confondre en excuses intimes : "Je suis vraiment désolée, Altesse ; je n’ai été qu’un fardeau pour vous. En cet instant plus que jamais." Et, bien que Petrichor se forçât à contenir les sanglots dans sa voix, imperceptiblement, sa prise s’était raffermie, désespérée, sur son visage dur.
Corvo Helemys
loyaliste

Corvo Helemys


Laëris
Axé.e Harmonie
97%
propriétés physiques
10%
propriétés à distance
03%
propriétés magiques
   
âme
Keywords : i’m neither joking nor serious but another secret third thing ;; i will gladly choose violence ;; haunted by night, hunter by day ;; charming man with silver tongue, pearl teeth ;; not a saint but do i have to be ;; fuck therapy i’m becoming a knight ;; i’m so gifted: i can get drunk and do surgery on myself.
Aesthetics :
at what cost (ichorvo#4) FQQRtDlf_o
+ + +
Spoiler:
Repérage : De retour à Dynacairn depuis quelques jours, à peine le temps de se poser qu'une nouvelle menace gronde déjà dans tout l'empire.
Origines : Laëris pure souche, le cyclone dans les veines et le sel dans ses sourires.
Allégeance : L'empire.
Faceclaim : Jon Hamm.
Evolution : Rang (( néophyte ))
Inventaire :
x1 brise-aube (épée).
x1 pitié (amulette offrant la moitié d'un élixir de vigueur).
Liens :
— DE SANG
círyon :: frère maudit.
erika :: force fougueuse.
isabeau :: douceur trop fragile.
sylrosis :: bâtarde lyrique.
ysidor :: héritière des rages.
— DE FER
molech :: frère d'armes.
— DE SEL
arabella :: alliée épieuse.
declan :: poulain prometteur.
elenwë :: soupirs d'une nuit.
miriel :: en chiens de faïence.
petrichor :: lierre étouffant.
— & D'OS
aldrich :: jeu de dupes.
nomade :: hantise crasseuse.
Signes distinctifs :
un sourire qui ravage.
immense, le pas lourd et sûr.
couvert de cicatrices, les combats gravés dans la chair.
trois dents en or ; deux molaires pourries qu’il a fallu remplacer, une canine cassée qui luit quand il parle.
des tuniques droites et martiales, une armure légère pour les déplacements, et lourde pour les affrontements.

Parchemins : 180
Cristals d'étains : 2269
feu
lune

Lea joueur.se

Pseudo
: .exe
Pronoms: she/her.
Ecriture: nombre de mots variable, corvo parle en teal.
Triggers: ràs.
Warnings: guerre, morts, exécutions.
Crédits: self (av.)
Discord: dispo par mp.

loyaliste

La gifle était prête, exertion d’une force et brutalité qui ne lâchaient jamais vraiment le général ; pour la tirer de ses songes, bas et profonds où l’y attendaient peut-être des désirs de repos éternel, Corvo était prêt à se montrer aussi fracassant qu’il pouvait en être capable. Les muscles bandèrent, et l’or de son alliance luisit comme un œil scélérat dans la nuit, lorsque le geste se suspendit ; sous lui, le visage pâle avait découvert ses petits yeux, qui le contemplaient avec confusion. Il fronça les sourcils, baissa sa paluche et la ramena en un poing de l’autre côté du corps allongé dans un soupir soulagé. Les contes, le seigneur de guerre en avait peu lu ; et tous ceux qui lui avaient toujours plu parlaient de créatures mystérieuses et d’enfants dévorés - lui qu’on avait appelé d’après les oiseaux de malheur et messagers des dieux avait longtemps fantasmé pouvoir être un monstre mythologique, comme s’il avait préféré cela à sa condition d’homme dépourvu de magie - et donc de sens. Ce n’est pas tout à fait un baiser qu’il lui aurait donné, si sa vie avait été dictée comme les contes qu’il aimait : ç’aurait été une morsure, longue et large, pour la dévorer toute entière.

Les sifflements perfides de l’archiatre firent grogner le général. “Eh bien au moins, vous n’êtes pas à l’article de la mort.” Malgré l’humeur de grognard qui lui revenait aussi naturellement que le soleil se levait à l’aurore, une certaine tranquillité se mettait à couvrir ses épaules et commençait à calmer les battements épouvantés de son vieux cœur. Il lui fallut déglutir tant sa gorge était sèche et pleine d’exhalaisons inquiètes. Sa main était tremblante aussi, lorsqu’elle s’en alla chercher les fioles qu’elle lui indiquait. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle le soigne ; fut surpris que ce soit le cas. Quelques protestations furent derechef grondées mais guère entendues. Ils semblaient avoir retrouvé leurs vieilles habitudes, aussi sûrement que la magrielle continuait d’échapper à la mort. “Ce n’est pas nécessaire. Je dois retourner—” L’insistance des gestes de l’archiatre le fit pourtant obtempérer sur un pincement de lippes consterné. Elle badigeonna sa plaie et ses hématomes, tirant quelques rictus chez le général qui fronçait son nez cassé.

Penché comme il était, il avait tout le loisir de la contempler à nouveau, à la différence près qu’elle était cette fois en mouvement, bel et bien vivante. Ses allures funèbres avaient fait place à un éveil lent et difficile, qui rendait la lagune de son regard plus sombre, comme si la lumière de ses eaux s’était éteinte. Il en fut bouleversé. Jamais il ne l’avait vue aussi mal en point, corps vitrifié par la géhenne et exsangue jusqu’aux lèvres de sa petite bouche contrariée. La gueule qui la toisait s’absorba longtemps dans cette contemplation, oubliant les cris, les combats, et la douleur qui éclatait davantage au contact des doigts experts. C’est à peine s’il y eut une réaction à la mine affreuse dont elle l’accusait, et une autre à ses avertissements tardifs et déloyaux. Il la préférait décidément comme ça : vipérine et gentiment odieuse. Tout sauf morte. “Vous ne vous arrêtez donc jamais ?” De l’astiquer ou de soigner, la question semblait libre et ouverte. Le corps voûté au-dessus d’elle, les épaules saillantes et l’air sonné, Corvo la laissa procéder, suivant parfois ses gestes du regard, plantant parfois directement ses orbes dans ceux qui l’évitaient. “Mh,” fit-il dans un rauquement sourd, “n’en profitez pas pour me casser davantage le bec.” Si le sarcasme lui était facile, il l’utilisait là en espérant qu’ils oublient l’un et l’autre la panique dans laquelle elle l’avait trouvé en rouvrant les yeux.

Je suis vraiment désolée, Altesse ; je n’ai été qu’un fardeau pour vous. En cet instant plus que jamais.” Corvo fronça de nouveau les sourcils. Il ne savait pas quoi faire des sanglots qu’il sentait poindre chez elle, ni de l’aveu qu’elle venait de souffler. Déstabilisé, il sentit ses doigts se crisper dans les plis de ses propres draps. “Taisez-vous.” C’était sa façon à lui de réfuter ses propos. De refouler aussi toute l’histoire qu’ils convoquaient ; la lettre de son père l’empereur, le mariage arrangé, puis annulé par ses soins. Il ne niait pourtant pas avoir été un salaud. Il en faisait bien son domaine dans les rangs militaires et politiques ; pourquoi pas aussi dans ceux sacrés des cérémonies ? “Vous n’avez jamais été un fardeau. Ne m’en suis-je pas assuré en disant non à notre union ?” Ce non lapidaire qu’il avait servi au minois de sa promise, encore apprêté de son uniforme de capitaine et les bottes à peine sèches, un non qu’il ne regrettait de toute évidence pas. “Mes mots, tout à l’heure…,” commença-t-il plus bas, là toutefois et lui aussi sur le ton de la confession, “ont dépassé ma pensée. J’ai simplement eu peur de vous p— - Altesse !” Corvo s’interrompit sur-le-champ, se redressant instinctivement, comme si sa posture, et l’allure contrite de son visage, avaient été une faute à cacher.

Il avait aussi tiré de sous l’oreiller une dague, qu’il présentait directement aux intrus maintenant qu’il était debout, posté à côté du lit à baldaquin comme s'il en protégeait l'entrée - et la créature qu'il abritait. En reconnaissant le valet, son poing baissa légèrement. Il était accompagné par trois femmes dont les visages lui étaient familiers. “J’ai—je—”, bafouilla le gaillard, déstabilisé, puis il désigna précipitamment les caméristes à sa suite comme pour les livrer au jugement du prince. Celui-ci prit le temps de les considérer tout en baissant sa garde, puis vrilla la nuque en direction de l’archiatre. “Qu’en dites-vous ? Je peux vous laisser entre leurs mains ?
Petrichor Hedera
( ADMIN ) réformiste

Petrichor Hedera


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Keywords : Unbothered. Moisturized. Happy. In my lane. Focused. Flourishing.
Aesthetics : at what cost (ichorvo#4) N4uOZznv_o
Repérage : dynacairn
Origines : magriel
Allégeance : laëris
Faceclaim : hunter schafer
Evolution : Rang (( néophyte ))
Inventaire : objets / une pitié et une cendre
Pouvoir : + manipulation des plantes et des champignons;
+ immunité aux poisons et sortilèges.

Liens : corvo + imagine being loved by me (threat)
panta + cousinade
nomade + biological weapon
erika & isabeau + who run the world (girls)
Signes distinctifs : de longues oreilles pointues (asymétriques askip), des coiffures rocambolesques, des robes à la pointe d'une mode dont elle est la seule au courant, bijoux and legs for days, is she sixteen or sixty?
Parchemins : 230
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Lea joueur.se

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Ecriture: plus ou moins 500 mots, dial en fr ou eng, couleur: darkgoldenrod
Triggers: aucun
Warnings: toxicité (both poisoning and relationship)
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( ADMIN ) réformiste

"Taisez-vous." Prise de court, Petrichor ravala ses sanglots. Elle épongea l’humidité de ses yeux du plat de sa main poisseuse du sang et de l’onguent qu’elle administrait à Corvo. "Vous n’avez jamais été un fardeau. Ne m’en suis-je pas assuré en disant non à notre union ?" Petrichor n’eut pas la force d’imaginer encore leur vie s’ils étaient allés au bout de leur union. Elle refusa de mesurer ce qu’ils auraient tous les deux perdus. Elle se rappela, en revanche, les mots que Corvo lui avait confié, à la fin du précédent Conseil, tandis qu’ils continuaient de boire et de s’entretenir tous les deux, comme s’ils n’étaient jamais tout à fait rassasiés l’un de l’autre. C’est un peu comme si nous étions déjà mariés, vous et moi. Loin d’elle l’idée de se comparer à sa première et seule épouse qu’il avait perdue, pourtant le cœur de Petrichor se serra sous ses chairs blafardes, tandis qu’elle cherchait au fond des yeux de Corvo, les miettes de l’émoi que sa perte de connaissance avait suscité chez lui. Le général était un orage, dont on entend le tonnerre rouler et gronder dans les plaines, mais dont on ne devinait la zébrure des éclairs qu’en regardant au loin, au fond des nuages, éphémères, déchirants.

Petrichor avait hoché du chef, comme elle aurait dit oui à tout ce qu’il aurait pu lui demander en cet instant, où ils respiraient le même air, où le sang de l’un séchait sur la peau de l’autre, où ils se voyaient dans les yeux l’un de l’autre. Petrichor savait que sa vie était imbriquée à celle de Corvo Helemys, comme on sait qu’après de fortes chaleurs, l’orage éclate sur les Abysses de Vassion.
"Mes mots, tout à l’heure…, La voix de Corvo sombra dans un murmure époustouflant, attirant la respiration et les regards de Petrichor tel un vertige, ont dépassé ma pensée. J’ai simplement eu peur de vous p—" Petrichor avait entrouvert la bouche, buvant la goutte de sa confession, mais c’est une autre voix qui retentit à quelques mètres d’eux. "Altesse !"

Aussitôt, Corvo s’arracha à elle comme la lame impie s’était arrachée à son flanc. Petrichor en souffrit davantage, la confession du seigneur laissée en suspens telle une plaie ouverte. Elle n’eut pas le moindre regard pour les gens de maison qui déboulaient dans la pièce. Ses yeux avaient été ravis par ceux de Corvo, et elle peinait à se focaliser sur autre chose que les mots et l’air suspendus juste au-dessus d’elle, comme elle avait pu attendre les pluies de la belle saison quand elle avait été enfant.
Elle n’avait même pas senti la main habile de Corvo qui s’était subrepticement glissée sous son oreiller, en tirant une petite lame qui coupa négligemment une petite mèche de ses longs cheveux étalés sur les draps.
Elle ne s’était même pas sentie tendre un bras tremblant, des doigts timides en direction du prince qui avait bondi du lit, sa prise fébrile s’égratignant aux coutures de sa tunique, à ses phalanges crispées par la panique et l’alerte. Une pince dissimulée à l’ombre de sa robuste carrure.

"Qu’en dites-vous ? Je peux vous laisser entre leurs mains ?" Le regard de Petrichor déclina péniblement jusqu’aux suivantes. Elle les reconnut ; elle hocha la tête. Il n’en fallut pas plus pour qu’elles rassemblent leurs affaires afin de venir la prendre en charge. Petrichor profita de leurs derniers instants l’un près de l’autre pour inciter Corvo à se rapprocher d’elle.
Là, elle sortit de son corsage défait un minuscule fagot d’herbes sèches, nouées par un petit ruban, et le glissa dans la tunique de Corvo. "Pour vous protéger, prétendit-elle, d’une voix suffisamment forte pour que les suivantes l’entendent, afin d’avoir une raison de l’attirer à elle. Il s’agissait en réalité d’une méthode discrète et naturelle pour se parfumer, et également pour empêcher de sentir les odeurs fétides parfois mal dissimulées des cadavres. En l’occurrence, pendant la cérémonie, la Cour n’avait pu rendre hommage à aucun corps meurtri, aussi, Petrichor l’avait intégré machinalement à sa toilette.  
Elle garda le général penché sur elle quelques secondes supplémentaires, et déposa, cette fois-ci dans un silence coupable, gêné, ému, un baiser silencieux sur sa joue, au coin de ses lèvres. Elle le rompit avec une hargne embarrassée et lui siffla à l’oreille : "Si vous mourrez, je vous tue." Et sans plus de manière, elle le relâcha, le dardant de ses yeux bleus sombres, rendus fatigués par le souci.

Petrichor n’en menait pas large ; elle était terrifiée à l’idée que Corvo y retourne. Elle avait foi en ses capacités de guerrier, mais elle redoutait le vicieux des manœuvres du bras de la Rédemption. Elle avait beau n’avoir plus grand-chose à craindre, à l’instant même où le général s’était éloigné d’elle ne serait-ce qu’un peu, elle avait senti une terreur glaçante figer son corps meurtri.
Elle se désespéra de se demander si c’était la dernière fois qu’elle le voyait, alors qu’elle avait, pendant des années, assisté à ses départs en campagne. Elle se demanda si c’était parce qu’elle ne pouvait désormais plus nier qu’elle désirait qu’il revienne ; qu’il lui revienne.

"Faites attention à vous, Altesse, supplia-t-elle avec cérémonie.
Alors seulement elle le laissa partir. Bien que la vision lui fût insoutenable, elle ne le quitta pas des yeux, même lorsque ses suivantes s’affairèrent autour d’elle, la débarrassant de ses atours déchirés, s’horrifiant de sa plaie sanguinolente, se lamentant de l’état de leur dame qui elle, ne détachait plus son regard cloué à la porte par laquelle Corvo Helemys avait disparu, et par laquelle elle priait tous ses dieux qu’il revienne. Qu’il lui revienne.
Corvo Helemys
loyaliste

Corvo Helemys


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erika :: force fougueuse.
isabeau :: douceur trop fragile.
sylrosis :: bâtarde lyrique.
ysidor :: héritière des rages.
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arabella :: alliée épieuse.
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elenwë :: soupirs d'une nuit.
miriel :: en chiens de faïence.
petrichor :: lierre étouffant.
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aldrich :: jeu de dupes.
nomade :: hantise crasseuse.
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un sourire qui ravage.
immense, le pas lourd et sûr.
couvert de cicatrices, les combats gravés dans la chair.
trois dents en or ; deux molaires pourries qu’il a fallu remplacer, une canine cassée qui luit quand il parle.
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Corvo avait accueilli le petit fagot d’herbe d’un plissement de ride prenant naissance à la racine de son nez, sans pour autant commenter le geste ni critiquer la nature du présent. Il n’était plus vraiment question de se tailler l’un et l’autre la couenne de leur orgueil à la lame seule de leurs mots ; l’heure, en plus d’être grave, était pesante. Aussi pesante que des adieux. L’herbe rejoignit donc sa tunique sans qu’il n’oppose la moindre résistance, et quand leurs visages furent proches, ses rides soucieuses et grognardes se détendirent. Imperceptiblement. Aussi peu perceptiblement qu’un mouvement d’eau dans les abysses.

Le baiser le troubla à peine ; les lèvres de Petrichor se posèrent sur les poils rêches de sa barbe poivre-sel, si bien qu’il en sentit peu la douceur. Sa proximité, en revanche, apporta dans ses narines un parfum boisé qu’il lui savait porter exclusivement pour les grandes occasions - funérailles comprises -, un bouquet d’odeurs qu’il inspira calmement, le regard tombant, par faiblesse, sur la longue nuque nue et dégagée d’où venait le parfum. Étrange. Combien une gorge, qu’il avait plusieurs fois été tenté d’étrangler, devenait soudain un havre de paix dans lequel plonger son esprit. Et parce qu’il y avait urgence, parce que leur petit monde était en danger, parce que l’on se battait à quelques escaliers de là et parce qu’il était de son devoir de rejoindre la mêlée : Corvo sentait une forme de résignation paradoxale et dangereuse tenir tête à sa loyauté. L’envie, longtemps réprimée, de tout laisser s'effondrer.

Puis Petrichor et son parfum se reculèrent, la distance revint, et lui-même eut le réflexe, quasi brusque et sonné, de reculer la mâchoire face à ses pensées. “Si vous mourrez, je vous tue.” Il renifla, continuant de l’observer à plusieurs hauteurs de là. Rassuré de voir qu'il n'était pas le seul des deux à essuyer un émoi nouveau - troublant, dérangeant, obstiné et mortifiant. “Je n’en attendais pas moins de vous.” Avant que les dames n’accourent complètement autour du lit, il dégagea sa dague, et la plaça entre les mains de la magrielle. “Pour vous protéger,” répéta-t-il à son tour, le regard sombre et sérieux. Sa dextre exerça une pression insistante sur le dos de la main de Petrichor, et son pouce osa une brève caresse dans le creux plus rosé de sa paume.

Alors seulement il se releva, laissant le cyclone de caméristes s’affairer autour de la souffreteuse. Il ne jugea pas nécessaire de leur ordonner être fidèles à leur maîtresse au risque d’être sévèrement punies, bien que la chose lui démangea, et se recula plutôt pour aller déloger de ses murs, où de nombreuses épées de maître trônaient, un sabre court d’abordage. La foule serait dense et confuse et il n’avait pas envie de couper une tête nobiliaire par mégarde parce qu’il avait voulu se doter d’un espadon. Le mouvement ample jeta un écho métallique dans toute la pièce voûtée qui ricocha et résonna comme un clairon mortifère, et lorsque l’arme fut totalement dégainée, un autre poignard rejoignit la ceinture du général. Il traversa la distance d’un pas rapide, l’ombre d’un regard glissant en coin vers le lit à baldaquin, puis sortit de ses appartements tout aussi en trombes qu’il les avait investis, le fagot d’herbes pressant sa poitrine et envoûtant ses narines. Au moins, l’odeur des corps dont il comptait être l’abatteur ne troublerait pas sa conscience.
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