please can we just say pretty lies (ft. Thane)

Elle n'a pas tord la belle Ella, tu n'es pas le plus heureux quand il s'agit de faire des tatouages, mais pour l'avoir définitivement dans la peau, tu souffriras en silence. Tu lèves simplement les yeux au ciel, parce que ton ego n'accepte pas qu'elle ait pu te voir si pathétique. " Disons que merci ne suffit pas pour le reste." Nouveau baiser alors que la jeune fiel joue dans tes cheveux. Tu te laisses faire, profites de la sensation, de son contact, tu profites juste du moment. La peur qu'elle disparaisse restera, mais tu souhaites profiter de ce que tu peux.  les yeux fermés, le corps détendu grâce à elle, tu te tais, la laisse faire ce qu'elle souhaite. Même si elle te souhaiter te faire taire définitivement là, tu serais heureux de partir ainsi.

Malheureusement, il n'y a jamais de repos dans votre univers, beaucoup de peur, d'incertitude, de haine. Tu comprends la question, tu comprends qu'elle puisse le penser aussi. Ella n'a toujours vu l'envers du décors, la partie de toi qui est souriante, chiante et qui mérite des baffes, pas celle qui te rend vide, froid et parfois monstrueux. " Non." Tu laisses un petit silence avant de reprendre d'une voix plus avenante. " Ce n'est pas parce que c'était douloureux que je t'en voudrais pour l'éternité. Tu m'as manqué, plus que tu peux l'imaginer, plus que ton petit cerveau borné veut bien l'accepter." Tu lui caresses doucement la joue avant de fuir on regard, laisser tes yeux parcourir la forêt, le ciel, le monde. Chaque départ, chaque moment sans les crocs ont été difficiles à vivre, tu ne l'avoueras pas, parce que tu sais que c'est de nouveau éphémère. Tu ne souhaites pas plus de regret, peut-être que tu souhaites aussi, anticiper mieux le départ.

"Assez longtemps pour me créer des ennuies. Après, tu me connais, je peux foutre la merde en peu de temps." Tu souffles un rire doux avant de te redresser un peu. " Pourquoi tu veux savoir ça? Je sais me débrouiller seul comme un grand tu sais. Si je suis en vie, c'est que ce n'était pas si long." Tu hausses les épaules, le temps n'est pas le même pour toi que pour Ella, elle ne vieillit pas, pendant que ton corps à toi semble vieillir à une vitesse folle. " Et toi? Tu comptes me raconter un peu de tes aventures? Tu peux me mentir si tu veux." Mentir, Vipère sait très bien le faire, mais tu le sais, tu peux parfois lire entre les lignes, tu as su la faire s'ouvrir un instant, alors tu souhaites lui offrir le droit de s'évader de ses problèmes. Même si tu es attentif à chacun de ses gestes, chacun de ses regards, comme tu l'as toujours été avec Vipère. " Sinon on échange nos vérités horribles autour du feu, mais je pense qu'on manque d'alcool. Après on peut aller en chercher."

La vérité, c'était qu'il n'avait pas besoin de tatouage quand Ella ne laissait que des cicatrices sur les autres. Il n'avait nullement besoin de garder un souvenir d'elle parce qu'elle avait fait pire en les séduisant et en se laissant séduire en retour, en se laissant aller à l'amour sous le regard méprisant de Fimjir. Elle leur avait dit, une fois, en riant, qu'il aurait été plus aisé pour eux de la détester ; ils avaient ri parce que l'instant d'avant, elle avait agi comme une peste et qu'elle avait fini par s'excuser, à voix basse, remplie de mauvaise foi. Sauf qu'elle, elle ne riait pas vraiment à ce moment, les prévenait ; mais c'était pas facile de savoir la vérité qui se dissimulait dans ses paroles.

C'était un peu de sa faute, dans le fond. Elle savait très bien que le souci c'était elle, avait eu de nombreuses introspections à ce sujet, tard la nuit, dans la solitude d'une petite maison à Orveil, mais elle n'était jamais parvenue à trouver comment se sortir de tout ce qu'elle avait dit, et surtout, ce qu'elle n'avait pas dit. Si elle avait une foutue idée de quoi faire à propos de sa famille, ça serait déjà un début, mais elle restait à ce status quo entre eux. L'archonte était un souci plus épineux à régler et pour lequel elle ne pouvait que se blâmer, alors qu'elle n'avait jamais décidé de naître Dytir.

-Je ne te permets pas de qualifier mon cerveau de petit, répondit-elle avec condescendance ; pourtant y avait du soulagement dans sa voix.

Au moins, aucun d'entre eux ne semblait lui en vouloir pour son départ et pour la tempête de la journée, entre les retrouvailles et un passage par la case prison à cause d'une flèche. Tout ça pour finir plusieurs heures plusieurs entre les bras de Thane ; à croire qu'il devait manquer de la tuer plus de fois pour qu'elle se décida à succomber à ses charmes.

Ce fut sa réponse à son autre question qui la fit froncer des sourcils. Elle avait presque oublié à quel point Cobra lui ressemblait sur ce point, toujours à éluder et se cacher derrière des faits. Aaaah, qu'est-ce que ça l'agaçait ! Elle comprenait soudainement Panta et Jasper ; eux qui devaient supporter deux Crocs semblables, qui se cachaient derrière tout ce qu'iels avaient ressenti durant toute leur vie.

-Pourquoi je veux savoir ça ? Peut-être parce que tu m'as tirée dessus il y a quelques heures et que j'ai légèrement le droit d'être curieuse quant à ces dernières années ? elle tenta, le visage un peu plus fermé, surtout à l'entente de ce qu'il avait à lui demander.

Bien sûr qu'il ne lâcherait pas l'affaire aussi facilement. Cette fois, elle se releva et coupa tout contact physique entre eux, se refroidit instantanément. Elle pourrait lui mentir mais ça ne les avancerait en rien. Elle ne pouvait pas non plus se permettre de lâcher la vérité pour l'archonte, et donc, ça éloignait encore un peu la vérité sur ses origines et ce qui l'attendait.

-Tu sais toujours pas quand lâcher le morceau, hein ? elle demanda ironiquement. Des années à jouer les potiches, me faire chier et finalement être corsaire. Rien de plus, rien de moins, elle éluda en se saisissant de son haut qu'elle enfila en vitesse, à présent en quête de ses bas. Le culot d'utiliser mes propres techniques contre moi ! Comme si je voyais pas que t'esquivais aussi mes questions, ou que t'essayais de marchander je ne sais trop quoi, elle maugréa avant de rajouter, ta langue était beaucoup plus plaisante entre mes cuisses plutôt qu'à parler.

Puis, une suite de jurons sortirent de sa bouche tandis qu'elle tentait de trier son esprit, faire une suite d'action logique ; chercher ses bas, les enfiler, retirer les feuilles et crasses qu'il y avait dans ses cheveux, peut-être écraser Thane au passage. Elle discutait encore sur ce dernier point ou si elle tentait de le frapper une nouvelle fois, mais avec un peu plus de force pour que son tibia s'en souvienne.

Tw : Tristesse, dépression, avoid feeling
Tu sais quand tu abuses de la patience de Ella et c'est définitivement le cas. Tu restes de marbre, la connaissant que trop bien, toujours une différence entre sa façon d'agir et ce qu'il y a dans sa tête. Tu la laisses vadrouiller, se rhabiller, tu fais de même au moins pour le bas. Tu gardes ton haut entre tes doigts, posant ton cul à côté du feu. Tu fixes le sol silencieusement, tu attends qu'elle ai terminée, qu'elle respire un bon coup, mais c'est Ella, ça peut prendre cinq minutes comme 6 années. le silence de ton côté, le tissus que tu tritures doucement, tu ne sais pas pourquoi, peut-être pour avoir un point d'accroche. Tu finis par parler, sans plus écouter le nombre de jurons qu'elle peut continuer de te lancer. "Je suis seul depuis que j'ai quitté Jasper. J'aurais pu rejoindre Pantaleon, mais je ne suis pas le genre de compagnie qu'un dirigeant devrait avoir. Pas quelqu'un comme Pantaleon du moins." Un homme bien, un homme sage et protecteur. Tu soupire doucement, regardes le tissus, ton sourire n'existe plus. Néant, le gouffre sombre qu'est ton esprit est un instant ouvert. Tu essaies d'imaginer Couleuvre à tes côtés et non Ella. Rendre ça plus facile, plus léger. " J'ai tué, encore et encore pour des gens sans scrupule. Tué des gens surement qui avait juste rencontré la mauvaise personne au mauvais moment." Des gens qui n'avaient rien demandé, mais ça n'a jamais été ton problème. "Qu'est ce que tu veux que je te dises de plus? C'est triste sans l'humour limite de Jasper, angoissant quand ta voix ne porte pas plus que la notre, effrayant quand je n'ai pas la présence protectrice de Pantaleon. Alors je fais ce que je sais faire de mieux. Arrêter de réfléchir. " Tu hausses les épaules, avant d'enfiler ton haut et de te relever.

Tu poses ton regard sur Ella, honnête, trop surement. "Insultes moi, détestes moi. Tu ne seras pas la première ni la dernière. That's my job. "Tu te places devant elle et tu lui fait relever la tête d'un doigt même si elle pourrait te mordre. It's just more painful when it's you. Tu tais ses mots, la laisses réagir comme elle le veut. Tu ne t'attendras jamais à savoir la calmer, si même Jasper ne peut pas le faire, tu sais qu'il n'y a aucune chance que tu puisses le faire.

Surrounded by fire, your heart is suffocating.

Bien sûr, elle avait le don de repousser les personnes dans leurs retranchements ; elle qui détestait subir ça, elle faisait vivre l'expérience aux autres. Il y avait des jours où elle se détestait plus que d'autre, et rien qu'à attendre le ton de la voix de Thane, elle se détesta un peu plus ce soir. Si se haïr était un sport, elle serait certainement parmi les plus doués ; le problème c'était que c'était certainement le cas de Cobra aussi. Ella resta de dos à lui, à finir de se rhabiller, à présent silencieuse. Elle avait creusé pour avoir la vérité et il était certain qu'elle était peu plaisante à entendre. Jasper avait été très léger dans ce qu'il avait raconté pour lui faire rattraper les aventures des années qu'elle avait manqué, mais c'était dans la nature de Couleuvre d'être léger, de dédramatiser la situation pour la rendre plus facile. Ce n'était pas le cas avec Thane, et Ella n'était pas non plus de nature à être légère dans ses mots. Alors, bien sûr que chaque mot qu'il disait pesait lourd, elle en venait même à totalement oublier le fait qu'iels venaient de coucher ensemble et le bien-être de se retrouver à quatre, d'avoir un moment avec Cobra, qui avait été aussi libérateur que ça ne la rendait prisonnière de tout ce qu'elle disait... et ce qu'elle ne disait pas. Son regard croisa à nouveau le sien tandis qu'il la confrontait de nouveau physiquement ; répétait des mots qu'elle détestait entendre, proposait de le détester.

-Pourquoi tu penses toujours qu'il y a que deux options pour toi ? Soit on te déteste pour ce que tu as fait, soit on t'aime par dépit, par pitié. Tu crois que je me serais faite chier à rester autant de temps dans une relation où je déteste quelqu'un ? Tu crois que c'est ce que tu fais qui va me faire changer d'avis sur toi ? On traîne tous des casseroles derrière nous, mais tu m'énerves à penser que t'es bon qu'à tuer. Comme si t'avais pas fait mieux quand on était ensemble.

La sorcière le repoussa de plus en plus en lui assénant des coups sur le torse ; il avait certainement l'impression qu'elle le chatouillait plus qu'autre chose car elle n'y mettait pas de la force, et son objectif n'était pas de le couvrir de bleus, ni même de lui faire mal physiquement. Quitte à lui faire comprendre la leçon, autant en même temps ne pas lui laisser d'échappatoire. Elle s'arrêta seulement lorsque l'arbre derrière eux les bloqua et qu'ils s'éloignèrent du feu, ne préférant pas laisser l'obscurité de la forêt les capturer.

-Je pourrais jamais me résoudre à te détester, même si t'es un casse-couilles de compétition. Tu pourrais tenter de me tuer chaque jour de ta vie que j'en serai presque contente parce que c'est toi, alors arrête de suite de te trouver des excuses pour rendre ça plus facile. Si je pouvais rester avec vous, je le ferais, mais c'est pas comme ça que ça fonctionne. On doit juste s'y faire, conclut-elle dans un souffle.

Tw : Tristesse, dépression, avoid feeling

Ella s'en prend à toi comme elle peut. Tu sais que si elle voulait te faire du mal, tu serais déjà k.o, alors tu la laisses déverser ses mots et sa colère contre toi. Elle ne veut retenir que le fait que tu aimerais qu'elle te déteste plus qu'elle ne t'aime. C'est toujours plus simple ainsi, mais ce n'est pas ce que tu souhaitais lui faire comprendre, alors quand elle a fini, quand l'ombre de la forêt semble si proche de vous dévorer, tu viens la serrer contre toi, embrasser simplement son front avant de soupirer. "J'arrêterais de me détester, le jour où tu accepteras l'idée que tu as le droit de partager les choses qui te pèsent." et tu sais que ça n'arrivera pas. Alors te voilà juste à la serrer contre ton cœur, à murmurer des excuses. Tu n'as jamais voulu la faire pleurer, jamais voulu l'énerver, t'es juste comme ça. Tu gères mal les sentiments des autres encore plus quand la personne est aussi imprévisible que Vipère. Des années ensembles et tu sais juste que vous finissez toujours par trouver un terrain d'entente, même si normalement les scènes ne se déroulent pas dans cet ordre. Ella utilise le sexe pour te faire taire et tu fais comme si tu ne remarquais rien. " Je ne te force pas. je sais que de toute façon tu ne me laisseras pas me battre à tes côtés. Qu'on va tous reprendre une route différente, car les crocs ne sont plus ce qu'ils étaient. Je suis au moins rassuré, que Jasper soit avec toi..." Et tu souffle un rire alors qu'une larme coule sur ta joue. C'est trop de sentiment pour toi. Trop d'inquiétude, mais Ella est avec l'un de vous et ça, c'est le plus important.

Tu pousses doucement son front avec le bout de ton nez pour ensuite déposer un tendre baiser sur ses lèvres. Tu ne le dis pas souvent, tu n'es même pas sûr qu'Ella l'ait déjà entendu de ta bouche. Je t'aime. Et pour une fois tu as l'air sérieux. Peut-être que l'âge t'aide, peut-être que c'est simplement la peur qu'il n'y ait plus jamais d'autres moments pour lui dire. Alors tu te lances, tu sais qu'elle risque de s'enfuir et tu ne peux que comprendre, la fuite pour ceux qui ont peur de la réalité des choses.

C'était qu'elle avait trop bien appris à mordre et surtout que le réflexe était réapparu ces dernières années, préférait heurter d'abord avant d'être blessée. Mais était-ce vraiment nécessaire de blesser Thane pour la peine, lui qui semblait toujours faire glisser les mots sur lui, comme si de rien n'était ? Ou alors, Cobra savait que Vipère parlait plus pour impressionner qu'autre chose en cet instant, parce qu'il n'existait plus que cette très fine limite entre les mensonges qu'elle avait tissé au fil des années et la vérité qu'il connaissait en partie. Parce qu'il la connaissait, surtout ; venait la serrer encore dans ses bras et elle ne protesta pas, se laissa attirer dans cette nouvelle étreinte qui s'éloignait encore de tous les touchers qu'ils avaient eu précédemment.

-Ce n'est pas pareil, elle murmura contre lui en le pinçant au niveau des côtes.

Parce qu'il l'avait bien mérité cette pincette, à lui faire vivre cent émotions depuis des heures, puis à les faire se disputer alors qu'ils avaient déjà couché ensemble. C'était qu'elle ne pouvait pas éternellement faire taire son amant et que ce soir, il semblait bien décider à de nouveau abattre les murs qu'elle avait érigé en reprenant sa route seule. De plus en plus, y avait quelque chose en elle qui craqua, qui lâcha ; chaque barrière qu'elle avait créé, chaque mur, chaque bout d'elle-même qu'elle avait rassemblé en espérant en faire quelque chose, mais Thane faisait tout s'effriter à chaque toucher. Y avait son cœur qui se calait à la vitesse du sien et qui calmait un peu la colère, mais pas la haine de soi-même, et encore moins la haine d'être une fiel qui était comme ses semblables, malgré tous ses efforts.

-Thane, arrête...

Et elle n'eut pas le temps de continuer sa phrase qu'il fit de nouveau croiser leurs regards et leurs lèvres se rencontrèrent à nouveau, se laissa aller à ce baiser avant d'entendre les mots qu'il ne lui avait jamais dit jusqu'à présent.

Ella se figea un instant, plongea ses prunelles dans les siennes, en quête de l'air qui décorait généralement son visage lorsqu'il voulait faire chier son monde. Mais il n'y avait rien de la sorte, juste du sérieux qui marquait encore plus le visage de son amant. Elle l'embrassa à nouveau avant de parler.

-Moi pas, mais le mensonge s'entendait à la manière dont sa voix s'éraillait. Je te déteste pour me dire ça maintenant alors que t'as eu dix ans. Je te déteste parce que t'es un emmerdeur et que tu fais un peu trop bien ton job, même si mon cœur bat toujours. Et je te déteste parce que je t'aime aussi, parce qu'on apprend que ça aux sorciers et sorcières.

Entre chaque phrase, Ella prit la peine de l'embrasser, pour montrer à quel point elle le détestait si prétendument, se cala de plus en plus contre lui mais sans chercher à le charmer comme tout à l'heure, elle voulait l'étreinte sincère et réconfortant de Cobra, elle voulait toute sa vérité et lui offrir une partie de la sienne ce soir. S'il n'y avait que l'obscurité comme témoin, et s'il était là pour ne pas que celle-ci s'empara d'elle, alors elle pouvait se laisser tenter par cette familiarité de créer à nouveau quelque chose entre elleux.

-Viens à Orveil, je pourrais te dire notre prochaine escale. Viens me voir, nous voir, je te dirais où nous trouver, et ramène Panta, trouve-lui une excuse pour partir de ses conseils et momentanément oublié son rôle, et on sera de nouveau les Crocs. Tu pourras te glisser dans mon ombre et t'assurer que personne d'autre ne tentera d'amocher votre précieuse Vipère, elle murmura contre ses lèvres, une inquiétude non dissimulée face à un potentiel refus.

C'était putain de culotté pour celle qui était partie en premier de lui dire de venir, qu'iels pourraient être comme avant, alors qu'elle avait tout brisé en premier. Mais peut-être que si Ella et Thane se vendaient un beau mensonge ce soir, ça serait assez. Peut-être que ça leur permettrait de chacun reprendre leur vie sans toujours nourrir des regrets quant à ce qui avait été entre eux. Elle glissa ses propres mains dans son dos, comme si soudainement elle ne savait plus quoi en faire, comme si elle craignait de le brûler d'avec son pouvoir chaotique de par la nature de ses propres sentiments. Craignait encore de le blesser, autrement qu'avec les quelques griffures laissées mais qui ne feraient pas long feu sur sa peau, comparé à la trace qu'elle avait laissé dans son cœur. Dans leur cœur à tous, sans même vraiment le vouloir.

Au début, elle voulait juste s'amuser. Avoir une protection qui ne lui demandait pas tellement d'efforts ; juste d'être assez elle-même et de prétendre que c'était réel aussi pour elle. Et maintenant, il y avait de ce fil rouge qui les connectait et qui ne cessait de les ramener ensemble, malgré la distance et le temps.

Tu te confis, tu t'offres complètement à elle. Ella n'a jamais su à quel point tu pouvais l'aimer, parce qu'en dix ans tu n'as pas su t'ouvrir autant auprès d'elle. Entre temps tu as su vieillir, grandir, comprendre que demain tu seras surement seul. Qu'il faut le dire, car elle peut disparaitre comme la dernière fois. Partir sans savoir ce que tu ressens pour pour cette vipère. Un amour trop longtemps silencieux, tu t'en es voulu, terriblement. Des regrets que tu aurais pu porter jusqu'à ta mort si tu n'avais pas signé pour la chasser. Cobra qui se veut mordant par instant, ce soir, tu n'es pourtant qu'inquiétude et amour. Tu réponds à chaque baiser, sans prendre un instant au sérieux le fait qu'elle te déteste, elle sait te montrer que ce n'est pas le cas et ça te rend ton sourire. La Fiel te connait, elle sait que tu pourrais prendre ses mots plus douloureusement qu'elle ne peut les dire, mais chaque baisers éteindra tes peurs. Tu n'as pas le temps de te détester. " Tu as toujours su que j'étais un idiot incapable d'être sérieux sentimentalement non?"   Tu glisses doucement tes doigt dans sa chevelure, caresse douce offerte alors que de ta main libre tu la serres aussi fort que tu le peux. Tu ne fais aucun mouvement déplacé, ne souhaites pas repartir sur la route d'un autre moment de folie, vous avez bien assez vécu pour ce soir, du moins c'est ce que tu pensais.

Ton coeur manque un battement, ta bouche se retrouve entre ouverte face à cette demande. Orveil. Tu ne réponds pas sur l'instant, tu ne sais pas combien de fois tu as pu espérer qu'une telle proposition se fasse. Passer du temps de nouveau auprès de tes amours. Tu viens lui offrir un sourire rayonnant de joie. Sourire de toutes tes dents , les yeux qui brillent, tu ne pleureras pas, mais il faut bien avouer que ce n'est pas loin. " Orveil est donc ma prochaine destination." Ton visage se glisse dans le cou de Vipère, que tu embrasses avec la plus grande tendresse. " Je viendrais. Je trouverais un moyen de ramener Pantaleon aussi... Je suis certain qu'il ne pourra pas dire non à l'idée de ..." Tu pinces les lèvres. C'est comme si tu ne pouvais pas y croire, que c'était complétement irréel . "... Python sera forcement heureux de retrouver les Crocs... de... vous retrouver à Orveil. Même si ça veut dire me supporter juste moi pendant le voyage. On a passé du temps seul... Je pense que l'idée de me faire taire définitivement était plus fréquente que d'habitude."  Tu souffles un tendre rire avant de venir chercher ses mains des tiennes, les tenir, les serrer. Morsure offerte dans le cou d'Ella. " Ne me brises pas le cœur en partant de nouveau sans rien dire Ella. " Ton cœur se sert, tu as peur et en même temps tu es heureux de cette promesse. Tu as pu comprendre que les adieux sont difficiles quand on ne fuit pas, mais Jasper est le seul que tu n'avais pas peur de revoir. Parce que la souffrance de vos adieux, n'ont servi qu'à vous rapprocher. Le silence est un enfer que vous connaissez, mais peut-être qu'ensemble, tu espères pouvoir le briser. " Si tu souhaites disparaitre de nouveau... laisses moi une dernière fois te dire je t'aime avant de partir... mais en attendant... Orveil. Et tu devras te faire à l'idée que je ne te laisserais pas respirer loin de moi avant longtemps."

-J'ai toujours su que tu n'étais qu'un idiot. Mais on va dire que je te pardonne puisque tu es notre idiot, elle murmura contre ses lèvres en lui volant encore un baiser.

C'était compliqué de s'arrêter lorsqu'elle était sur sa lancée pour lui montrer son amour d'une toute autre manière que tout à l'heure ; ou peut-être qu'elle craignait, elle aussi, que ce fut la dernière fois qu'elle put lui prouver qu'elle l'aimait aussi. Elle n'avait jamais eu besoin qu'il lui dise ces quelques mots pour qu'elle le sache, parce qu'il y avait un millier de gestes pour le montrer. Si Panta et Jasper étaient plus ouverts que ne pouvaient l'être Ella et Thane, mais elle n'avait jamais eu besoin qu'ils le lui disent pour qu'elle le sache. Déjà, qui aurait supporter aussi longtemps le caractère de la sorcière ? Qui serait revenu pour elle tant de fois, comme s'il n'y avait rien de plus naturel de la garder à leurs côtés ? Elle ne pensait pas que c'était quelque chose qu'on faisait pour quelqu'un pour qui on éprouvait pas des sentiments assez forts. On ne commettait pas d'erreurs pour des gens qu'on aimait pas assez.

Et c'était certainement pour cela qu'elle accomplissait la pire erreur en rassemblant les Crocs la prochaine fois à Orveil ; il ne pouvait arriver que du mal à cause d'elle, mais il y avait dans le sourire de Thane les rayons du soleil et il lui sembla qu'elle n'aurait plus jamais besoin d'une autre lumière pour voir dans l'obscurité. Puis c'était en dedans aussi que ça allait mieux, qu'il n'y avait plus cette perpétuelle sensation d'être la moitié, un quart, de quelque chose. Elle était peut-être plus fatiguée de lutter qu'elle ne le pensait, et c'était contre lui qu'elle se reposait un peu, alors qu'elle avait tant tenu bon aux côtés de Jasper. Mais il y avait quelque chose d'autre à le sentir, à son tour, se laisser aller à une nouvelle inespérée ; de savoir que lui ne s'écroulait pas de ces retrouvailles mais qu'il s'en élevait. Et dans toute la pudeur de ton geste, dans la peur de cette offre, alors qu'elle se reculait peu de ce contact physique, et Cobra qui ne cessait de la rapprocher et la garder près de lui.

Si seulement ça pouvait être suffisant pour le restant de ses jours, de se terrer dans une de ces trois paires de bras, de rester dans une maison à Orveil et traîner toute la journée au lit pour mieux vivre la nuit, pour aller dans la première taverne se bourrer la gueule et puis rire jusqu'à pas d'heure. Si seulement un univers où tout cela était suffisant existait, par tous les Dieux, elle ferait tout pour leur offrir cet univers.

-Je crois qu'entre supporter le conseil ou toi, il préfère de loin toi et les façons qu'il a de te faire taire, elle rit ouvertement à son tour.

Si elle lui offrait généreusement son cou face à ses baisers et morsures, les mots du brun lui serrèrent le cœur. C'était donc vrai, alors ? En un départ, en une décision, un geste ─ ou plutôt, l'absence de geste ─ avait brisé des cœurs ? Elle laissa s'échapper une de ses mains des siennes, vint saisir gentiment son menton pour qu'il la regarda à nouveau au lieu de s'en prendre à son cou ─ puis il valait mieux ne pas glisser sur ce terrain là, peau qui se réchauffait toujours trop facilement face aux touchers des Crocs ─ et frotta son nez contre le sien, dans un geste tendre. C'était incroyable comme elle pouvait se montrer froide presque toute une journée, et retrouver toutes les marques d'affection quelques heures plus tard ; finalement, peut-être que l'amour était un langage que l'on n'oubliait vraiment pas.

-Si je disparais à nouveau sans rien dire, je vous conseille de plutôt chercher un cadavre, parce que ça ne sera pas voulu, elle murmura avant de sourire à ses mots. Je suis quand même sur un bateau sur la plupart du temps, mais pour l'image, on va dire que je te crois. Elle s'arrêta un instant pour vérifier quelques uns de ces traits et déposa un nouveau baiser sur ses lèvres. Je t'aime aussi, idiot. Mais j'en connais deux autres qui vont commencer à croire qu'on est définitivement partis s'amuser sans eux, alors retournons dans cet enfer où aucun de nous ne peut se toucher sans avoir l'impression que des magriels vont nous fusiller du regard. Allez, viens, elle l'entraîna doucement à sa suite, gardant toujours un contact avec lui.

C'était plus de promesses qu'elle ne pouvait tenir ; il lui fallait retrouver la naïveté de Jasper et la bonne humeur de Panta pour se changer les idées, pour se convaincre que rien ne se déroulerait mal. Rien du tout. Pourtant, Ella n'y croyait pas une seule seconde ; et sa poigne se raffermit sur la main de Thane dis qu'ils faisaient marche arrière pour retourner vers leurs amours qui ne se doutaient aucunement des mots échangés entre eux, Vipère et Cobra liés dans les mensonges de celle-ci.

" Vous aimez un peu trop me faire taire..." Aucun d'eux ne sait apprécier tes blagues et tes mensonges à longueurs de journée. Même si tu es peut-être un peu trop sincère avec eux de temps à autres, mais comment te croire quand tu as passé tant de temps à juste, cacher tout derrière des blagues. Tu ne comptes pas te plaindre du fait qu'ils te font taire de la meilleure façon du monde.

Ta franchise te perdra pour ce soir, Ella voulait en apprendre plus, vous voilà maintenant avec des mots que vous auriez préférés retenir surement. Des promesses qui pourraient vous briser un peu plus. Tu ne sais pas ce que tu vas trouver dans ce nouveau voyage, mais à la clé, tu retrouveras tes amours, traverser le monde n'est pas si terrible au final, quand on sait qu'à la fin, tu te sentiras de nouveau à la maison. Ton regard qui se pose sur celui de Vipère, il trahit tes sentiments, ta tristesse, ton malaise face à tant de vérité lancée. Tu ne peux retenir un rire quand elle embrasse le bout de ton nez, cette tendresse tu aimerais ne plus jamais la quitter. " Vous m'enquiquinez avec ce bateau ..." Tu prends un air mécontent, parce que c'est ce bateau qui t'a retiré Jasper aussi. Tu t'en veux de ne pas aimer la mer comme eux. Tu es plus en accord avec Pantaléon sur ce point, il t'en fallait au moins un. Tu plantes un peu à ses mots, ton cœur qui se serre bien plus fort que tu ne l'aimerais. Même si tu as su lui dire, l'entendre de son côté, en retour, te fait te sentir si fragile à cet instant. Tu pinces simplement les lèvres avant d'hocher la tête. " Après il me semble bien qu'on s'est un peu amusé... Enfin... Entre deux crises sentiments... on a su profiter." Tu baisses les yeux un instant, la retenant pour lui offrir un dernier câlin, tu la serres fort dans tes bras avant de la suivre sans broncher. " Tu sais, je suis certain que tu peux profiter de l'un de nous autant que tu veux sans que ça pose le moindre soucis. Evites juste de mettre ta langue dans la bouche de tout le groupe." Tu te laisses donc emporter, heureux de retrouver Couleuvre et Python, même si cette situation te brise un peu le cœur.

I don't want to lose you again