les bijoux de la couronne (thane)

Les rues débordent d'animation en ce jour de fête. Un festival marquant le début de la saison des Astres et sa chaleur rayonnante. Habillé de ta simple tunique cintrée sur tes braies pour éviter la chaleur suffocante d'un après midi doré sous ton armure légère, tu avances en charmante compagnie dans les ruelles animées. Vous n'êtes que deux, en ce moment, parce qu'un certain Laëris a préféré s’éclipser et depuis, l'inquiétude te ronge. Disparu comme dans un éclair, tu as eu beau fouiller tous les coins et recoins de la ville après votre mission tu ne l'as plus retrouvé. Les yeux cernés et les ongles rongés, la barbe sale et les boucles affadies, tu n'es pas à la fête. L'ambiance te gagne difficilement, et si ton compagnon, avare comme jamais, a proposé de se changer les idées dans les échoppes, tu sais que c'est parce que tu as très mauvaise mine. Un rire un peu forcé s'échappe de tes lèvres alors que tu écoutes distraitement Thane qui tentes de te dérider, mais tu penses sans cesses à la disparition de votre autre amant. Après Ella, qui est partie sans laisser de traces, tu n'aurais jamais pensé que Jasper aurait fait de même. C'était impensable à tes yeux, à vos yeux même, parce que tu sais que Thane, s'il le cache mieux que toi, n'est pas au meilleur de sa forme. Pourtant il faut que tu sois en forme pour ce soir, pour cette mission censée vous remplir les poches en attendant de retrouver votre compagnon, parce qu'il parait qu'il faut manger dans la vie, pas perdre l'appétit des jours et des semaines durant dans l'attente interminable d'une bonne nouvelle. Soupir encore, alors que tu essayes de tenir la conversation d'avec un marchant d'épices auquel tu n'achètes rien. Ton ventre proteste, quelques pas plus loin, quand il perçoit l'odeur d'un pain brioché fourré de viande mais tu fais semblant de ne pas avoir senti. Ta main glisse dans celle de Thane, pour se raccrocher à quelque pensée positive. Grande inspiration, alors que tu tentes un sourire vrai face à une jolie échoppe proposant moult couteaux, dagues et épées courtes. « Regarde ce beau couteau, la lame est magnifique ! » Tu t'éclaires un peu, observant le fil de la lame finement ouvragée. Un travail de maître certainement pas à la portée de vos bourses, mais qui seraient parfaitement à leur place pour le banquet de ce soir et votre mission. Un moment, tu te demandes si tu ne l’achèterais pas, pour parfaire ce costume qu'il souhaite te voir porter : l'étiquette d'un nobliau, et il va falloir que tu puisses dans tes réserves pour coller au rôle. De vieux souvenirs de vieilles réceptions quand tu n'étais encore qu'un enfant avec tes parents viennent s'éclater contre tes pensées et tes inquiétudes. Ta main serre un peu trop fort la sienne.

Le sourire aux lèvres, tu fais bonne figure pour Pantaleon. Ce n'est pas le moment de vous effondrer, de toute façon tu te l'interdis. L'inquiétude et l'anxiété n'aura réussi qu'à te tirer une insulte, mais celle-ci venait du fond du cœur. Tu ne sais pas pourquoi le temps décide de s'acharner à te retirer celleux que tu aimes, mais la peur te prend aux tripes à l'idée que Pantaleon soit le prochain. Tu prends la décision de faire du shopping, enfin tu comptes plutôt mater des trucs et ne rien dépenser. Si ce que tu achètes ne te permet pas de gagner plus, ça n'a aucun intérêt, mais aujourd'hui peut-être que tu feras un effort, pour, cet homme que tu aimes, que tu enquiquines bien trop souvent aussi. Ton plus beau sourire comme façade, alors que tu te balades en ville, dans une rue bien trop bondée à ton goût, mais pour le plaisir des yeux, tu t'y fais. " Tu sais cet air un peu fermé te donne un petit air sexy." un clin d'œil à la tête rousse, tu sais que le meilleur dialogue entre vous, c'est quand tu lui fais des compliments. Un homme insensible à tes paroles sans but, c'est peut-être ce que tu aimes le plus chez Pantaleon. Qu'il ne t'écoute pas. Ton regard qui se plante dans celui d'une jeune femme à qui tu offres un sourire charmeur avant de sentir les doigts de l'homme rejoindre les tiens. L'un.e des deux sait toucher ton cœur. Détournés de ton but de récupérer des informations avant ce soir, tu te laisses gentiment traîné dans une échoppe pour y regarder les armes. Tu sais admirer la beauté d'une lame quand tu en vois une et celle-ci vaut vraiment qu'on s'y intéresse. " Je te l'ai toujours dit, tu as bon goût chéri." Quand tu le sens serrer un peu plus ta main, tu t'arrêtes un instant pour le regarder dans les yeux. Tes doigts glissent pour fuir la sienne, mais seulement pour la guider sur ta nuque. Tu n'aimes pas afficher cette partie de ton corps, mais sous les pattes d'ours de Pantaleon, tu sais que le secret est bien gardé. " Ne te stresse pas pour ce soir. Tu as juste à sourire, me vendre comme le meilleur investissement que tu puisses faire. Je me charge... du reste. Okay?" Tu n'as pas envie de l'emmener dans une histoire qui pourrait te faire le perdre. Alors tu lui donnes le beau rôle. Qu'un riche noble se fasse avoir par quelqu'un de moins riches ça reste courant. Personne ne lui en tiendra rigueur si tu te loupais. Sans lui dire, tu cherches à le protéger. Sans lui dire, ton cœur saigne. Sans un mot, tu te sacrifierais pour retrouver celui qui lui rendra son sourire, votre sourire.

Ça te frappe. Ça te frappe en regardant cette lame, en te rendant compte qu'un instant, t'as semblé heureux. Quand elle a disparu, il a fallu des semaines avant que tu n'acceptes, peut-être enfin, qu'elle était partie pour de bon. Qu'elle était partie de son plein gré. Et te voilà dans les rues bondées d'Eldham avec Thane entrain de flâner, entrain de passer du bon temps au lieu de le chercher. Peut-être qu'au fond tu te dis que, comme Ella, il en a eu assez de vous et il a décidé de s'en aller ? Peut-être. Tu n'y crois pas. Ne veux pas y croire. Tu détournes les yeux de cet ouvrage, quand ses yeux à lui plongent dans les tiens. Tu te rends compte que tu n'as même pas répondu à ses mots - plutôt courant - mais il sait plus que quiconque ce qui te rends encore plus taiseux qu'ordinaire. Tu esquisses un sourire qui se veut presque réel, quand il prend ta main pour la poser contre sa nuque, contre les écailles que tu sens sous la pulpe de tes doigts et qui accentuent le réel. Il tente de te rassurer, de te changer les idées, d'empêcher tes pensées de tourner à l'obsessionnel. De te rappeler la mission de ce soir, bien loin de tes rôles habituels pourtant. A deux, il vous faut bien improviser. Il vous faut bien tenter de nouvelles choses. Et s'il ne revenait pas ? S'il finissait par être introuvable ? Si vous n'entendiez plus jamais parler de lui ? Tes yeux restent plantés dans ceux de Thane, figé, une ombre passant dans tes iris. L'inquiétude ronge chacune des parcelles de ton être, et tu penses à ô combien il lui serait facile, encore plus qu'à eux, de s'enfuir sans laisser une seule trace. Ne pars pas. Ne t'en vas pas. Ne me quittes pas. Ne me laisses pas seul. Tu baisses le regard, accompagné de tes mots. « Je ferais de mon mieux. » Comme toujours, comme pour le reste, mais pourquoi ça sonne si creux quand t'as le cœur à rien d'autre qu'à chercher ce qui vous manque ? Est-ce que là où il est, il est soigné ? Est-ce qu'il va bien ? Est-ce qu'il vous cherche ? Est-ce qu'elle vous cherche ? Tu ne peux t'empêcher de faire le lien. Ne peut t'empêcher d'ajouter la peine à la peine, et tu serres le poing contre ta hanche. Même le contact avec les écailles, que tu n'as pas rompus, n'arrives pas à t'ancrer à la réalité. Pesant, contre toi, contre tes entrailles. Il faudra bien t'y faire. Essai d'un sourire, nouvelle prise. « Allez, allons à ce stand là-bas j'ai vu qu'ils vendaient de l'huile... » Il te faut un nouvel hydratant, c'est bientôt la période de mue de ton amant - le dernier. Est-ce que c'est ça, que tu vivras, quand iels seront tous partis ?

Tu parles seul, ce n'est pas comme si tu y étais habitué, Pantaleon n'est pas celui qui réagit le mieux à ta conversation et tu n'es pas celui qui est le plus à l'aise avec le silence. Python et Cobra, à la fois très semblable, mais aussi complètement différent. Tu sais ce qu'il apprécie le plus chez toi et tu comptes bien l'utiliser pour essayer de le faire aller mieux. Sans pour autant la fermer, parce que tu as besoin de dire que tout va bien, au moins pour espérer y croire toi-même. Tu gardes sa main, bien logé dans ta nuque, tu ne quittes pas son regard et tu attends sagement qu'il ait envie de quelques choses. En réalité le contact sur tes écailles restent très sensible, l'époque n'aide pas et tu n'as guère le temps d'en prendre soin ou de laisser Pantaleon en prendre soin. Vos regards se posent sur un stand avec des huiles et ça te fait un peu rire. " Parfait, je me demande avec quoi tu vas choisir de me cuisiner cette fois." Dignes d'un plat qu'on ferait mariner, tu laisseras Python prendre soin de toi le soir venu. Tes doigts glissent autour de sa taille pour le faire venir à toi avant de l'emporter vers le stand. En passant tu trouves du regard une très jolie bague, tu t'arrêtes un instant pour venir la voir, regarder à quel point elle est magnifique, tu perds ton sourire, surtout au vu du prix.De toute façon le seul que ça aurait pu faire rire de la recevoir n'est plus avec vous. Tu reposes ton regard sur Pantaleon avant de l'emporter sur le stand d'huiles. C'est peut-être mieux pour vous deux que de penser à ta fichue mue. Celle-ci qui peut être douloureuse si tu n'en prends pas soin. " C'est toi qui t'y connais, je serais capable de me badigeonner avec du piment." Tu ne parleras pas de ton arrêt de cet air déçu devant cette stupide bague. Même si tu es le seul appréciateur de ton humour maintenant. Trop enfantin, trop turbulent, trop peu sérieux, l'opposé de Panta, l'opposé de cet homme qui sait te faire te sentir en sécurité, même si vous ne l'êtes jamais vraiment. Certaine odeur te font faire des grimaces de dégoûts, mais en soit, peu importe l'odeur, l'important c'est ce que ça fait. " Je les mets en valeur ce soir ou je les caches? Qu'est-ce que notre noble Pantaleon préfère? " Tu le regardes, en prenant un petit air aguicheur, tu tires un peu sur ton col pour montrer un peu plus d'écailles. Jouer sur l'exotisme ou non. Tu lui laisses le choix.

Tu peux pas te laisser abattre, c'est pas comme ça que tu es, c'est pas comme ça qu'on t'aime. T'es pas le premier à te jeter dans la mêlée épée au poing pour rien, et si t'as envie de te laisser vaincre tu peux pas. Tu ne veux pas te le permettre. N'a pas le droit de laisser tomber la dernière personne qui compte sur toi en ce moment, et c'est pour ça que tu finis par trouver la force de changer de sujet. De te morfondre intérieurement, quand la nuit viendra, quand le silence vous entourera. Même les rats de Jasper s'en sont allés. Ils ont quitté le navire, quitté la troupe, peut-être qu'ils vous reviendront avec votre aimé ? Tu croises les doigts discrètement, quand Thane prends le pieds de tes mots et s'invite sur un autre chemin. Tu aimes prendre soin de ses écailles, parce que dès le début tu as remarqué que, lui, n'en prenait pas soin. Tu as toujours eu l'impression d'y voir du dédain et du dégoût quand il posait les yeux dessus, ou sa main quand il n'y pensait plus. Tu ne sais pas si vraiment ça a changé, mais tu crois. Tu penses y avoir été pour quelque chose, et ça t'arrache un timide frémissement de lèvres, quand il te réponds. « C'est parce que tu ne veux pas comprendre que le piment ça relève les plats, pas les écailles.. » Petit rire qui t'accompagnes alors qu'il enserre ta taille pour t'emmener vers ledit stand. Tu n'es cependant pas assez guilleret pour que son regard t'échappes, pas assez négligeant pour remarquer le regard de la Corneille qui se pose sur un bijou étincelant. Il fait mine, pourtant, de ne pas avoir marqué ce temps d'arrêt et tu es suffisamment intelligent pour comprendre pourquoi, et laisser couler. Vos finances de l'équipe sont si bases en ce moment - notamment parce que Jasper a disparu alors que c'est lui qui avait votre bourse commune - que le bijou qu'il vise est clairement en dehors de la portée de vos économies actuelles. Pourtant, peut-être qu'avec un peu de persuasion et de charmes, ce bijou pourrait être vôtre ? Tu cogites, n'en laisses rien transparaître - ça a du bon, d'être débraillé et avec une mauvaise mine - et l'emmènes vers le stand d'huiles. Il n'y a pas forcément énormément de choix, peut-être êtes vous dans une mauvaise période d'achat ? Peu importe, tu vois une huile essentielle de lavande, de l'huile de carthame et d'argan et c'est tout ce qu'il te faut. Dans un monde idéal la mue de ses écailles ne devrait pas poser de problèmes, mais au fil des voyages et du temps passé ensemble tu as remarqué qu'elle n'était jamais douce, et tu t'appliques à combiner tes connaissances de plantes médicinales pour concocter un mélange d'huile, fréquemment changé, à appliquer sur sa peau aux alentours de sa mue. Tu ne peux que saluer la coïncidence qui fasse tomber la mue sous peu, car ça t'occupe l'esprit, et tu ne peux t'empêcher d'imaginer tes mains doucement appliquer le produit contre le rugueux de ses écailles. Essuies ta bave veux-tu. Tu sors une partie de tes économies pour payer les quelques fioles que tu achètes, concentré sur autre chose, quand tu sens le regard aguicheur et la pose légèrement racoleuse de Thane qui dévoile ses écailles. Un gloups t'échappes alors que tu essayes de te reprendre en prétextant une quinte de toux subite. « Hum. Je, je préférerais les voir... » Et le reste avec. Mais tu sais que, pour le rôle que vous vous donnez, ça risque d'être déjà suffisamment compliqué avec deux hommes, alors tu hésites. Longuement, si bien que le vendeur d'huile te fais doucement le signe de dégager plus loin et tu suis le courant, ta boite d'huiles sous le bras, et marchant à pas retournés. « Je crois qu'il faut être intelligents. » Et mettre toutes les chances de votre côté mais surtout, là, tu commences à penser avec autre chose que l'intelligence. « ... Juste un peu ? » Tu minaudes, imaginant déjà ton amant dans de belles tenues absolument pas adaptées à la décence - et celle que tu sais être la tienne d'ailleurs, volée plus tôt dans une garde robe plus ou moins à ta taille.

" Tu sais mieux m'assaisonner surement oui." Tu souffle un doux rire. Il sait rendre ça moins douloureux, mais insupportable. Faire peau neuve de temps en temps n'est plus si terrible quand Pantaleon est là pour t'y aider. Il s'en ait fait une mission, ressent presque mieux que toi quand ça va arriver. Toi tu laisses la nature faire, quitte à ce que ce soit mal fait et que tu souffres plus longtemps. Tu le laisses faire les courses, comme si ce n'était pas pour toi, comme le joli rat que tu es, pas un sous ne sortira de ta bourse. Tu t'amuses à embêter Pantaleon, tu sais qu'il ne sait pas dire non à tes écailles, que cette partie de ton être est certainement ce qu'il préfère. Différent de bout en bout, vos besoins sont drastiquement opposés, vos vies, vos chemins, mais tu ne le laisseras pas être seul. Qui le sauvera de sa peur du noir si tu le quittais aussi? Tu regardes le marchand, avec un regard qui ne trompe pas. Don't play with me. Effrayant, peu amicale quand on s'en prend à ton espace. Tu ne te caches pas pour passer plus inaperçu, mais la vie ne fait que te rappeler qu'elle n'a pas d'intérêt en dehors de tes amours. Ton seul amour pour l'instant, sans aucune promesse d'un jour revoir les deux autres. Tu sens déjà la joie s'éloigner, petit à petit, au fond de toi, la peur prend place. " Wow. Pantaleon, tu te rends compte que tu as beaucoup d'espoir là ?" Tu ne doutes pas de l'intelligence que peut avoir Pantaleon quand il le veut, sa sagesse t'étonnera toujours, mais il se retrouve avec celui qui parle déjà sans réfléchir aux conséquences. " Je sais déjà ce que je vais porter." Tu diras que c'était une tenue volé, pas du tout que tu as su avoir l'aide de quelqu'un pour obtenir une si belle tenue. Faites pour toi, pour faire parler, pour attirer le regard, qu'il soit bon ou mauvais. " Je ferais du charme, tu te contentes de m'aider à rentrer, je ne doute pas que tu attireras de toute façon les regards." Tu te stoppes un peu avant de rire. " Qu'on me voit en bien ou en mal... L'important c'est qu'on ait envie d'en savoir plus." Petit clin d'oeil à Panta avant de glisser ta main contre son torse et l'attirer avec toi dans une ruelle. " Et au moindre problème tu quittes la salle. Sans te retourner." Tu plantes ton regard dans le sien. C'est un ordre, peu importe ce qu'il compte répliquer tu embrasses ses lèvres pour le faire taire. Pas un mot. " Parce que si on se fait attraper toi et moi, qui sauvera Jasper? " Ton regard se pose sur la ruelle principal, comme perdu un instant. Tu comptes sur Pantaleon, pour tout faire pour le retrouver, même si ça veut dire te laisser derrière. Jasper, avant toi.