la lumière qui rallume l'aube, les âmes qui crient à l'aide.

med-fan avatars réels

Le forum prend place dans un univers médiéval inventé, avec des inspirations diverses (lotr, bottero, hobb, got, witcher..).
Présence de discriminations raciales dans un contexte aux diverses magies.

Forum type JDR.
Ouvre la porte
Laisse l'imagination entrer en toi.
Le panneau d'or

15.06.24

Nouvelle maj de 9th moon, castle's home. Venez découvrir les new et commenter dans ce sujet.

01.06.24

Recensement de 9th.

17.05.24

Maj 3 flowers bloom.

19.04.24

Maj 2 night's falling.

15.04.24

Venez découvrir les défis d'écriture - défi l'Autre et défi Chaos

29.03.24

C'est l'ouverture de 9th moon. Bienvenue.

25.03.24

C'est le jour J de la pré-ouverture. Merci à tous·tes les chatons

31.08.23

lancement du projet, du tumblr le 13.01.24 et le discord le 20.01
( ouvrez la neuvième porte )
Limites sans cesse repoussées, plaisir infini, - écriture.    
Infos générales Pas de minimum de lignes ni de rp demandés. (x) Gameplay à votre convenance : TNM peut être un forum rpg med-fan smooth, ou vous pouvez profiter du gameplay similaire à celui d'un JDR, avec quêtes et objets à gagner, inventaire et capacités. (x) Pas d'initiale dans les pseudos. (x) Système de staff collaboratif et d'auto-gestion. (x) Attention portée sur les tw
Syn
Syn Bates, morghulis
( profil / mp ) Présente.
Nelis
Nelis Aurdoza, E.
( profil / mp ) Présente.
Staff
Staff collaboratif
( en savoir plus )
( the ninth moon )
An 1268, empire d'Atalan, saison de l'Astre, Lyfari
Fragile équilibre entre chaos et mélodie ;; lutte orageuse et sans pitié entre diverses aspirations ;; magies de races dissemblables et multitude d'éclairs dans la pénombre.
découvrir le contexte entier.
tw : discriminations de race, génocides, guerre et luttes politiques insidieuses.
Navigation, clique ( + )
Lire le règlement ; découvrir les annexes et le bottin ; fureter dans la banque des prodiges et réserver un poste. S'émerveiller devant le registre et rejoindre le discord de 9th moon.
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Quêtes secondaires système de jdr
Venez vous inscrire dans le sujet des quêtes annexes, afin de vivre des aventures incroyables, gagner des cristals d'étains très précieux à Atalan, tisser de nouveaux liens avec des partenaires choisi·es au hasard. Êtes-vous prêt·es à subir les conséquences de vos actions et de vos choix ?
Quête principale et dans les ombres...
découvrir le chapitre 01 - intrigue de groupe
Les rumeurs avaient enflé ces derniers mois; toutes, porteuses de terribles nouvelles et pourtant, elles n'étaient restées que rumeurs, quelques temps. Affolant les femmes dans leurs chaumières, fronçant les sourcils des autorités qui se regardaient et en silence, espéraient que ce n'était rien de plus. Qu'une rumeur.
Mais de chuchotements, elle était devenue cris et hurlements, elle était devenue terreur s'instillant partout dans l'empire.
Quête annexe - La porte de l'Autre.
www. La porte de l'autre - Le but de ce défi d'écriture est de faire connaissance, de prendre le visage d'un autre membre et donc personnage du forum. L'objectif est d'écrire comme si vous étiez le personnage, vous avez une absolue liberté du contexte (bagarre contre un monstre du bestiaire, rêve / cauchemar dudit personnage, déroulé d'une journée lambda...).
Quête annexe - Le chaos qui frappe
www. Le chaos qui frappe - Vous ne vous étiez éloigné·e que de quelques mètres, une vingtaine tout au plus, suivant ce parfum, cette lueur, ou quelle que fut la raison de cette échappée sauvage. Et ç'avait été trop, malheureusement. Campée devant vous, le regard fier, l'aura menaçant, la créature avait poussé un grognement ne pouvant signifier qu'une seule chose ; le plaisir qu'elle aurait à vous dévorer lentement.
Moze, archonte, Laëris.
( voir le poste vacant )
( Otis ) chambellan du diamant, Laëris.
( voir le poste vacant )
( Astre ) Conseiller·e, Syràn.
( voir le poste vacant )
( Orages ) Sentinelle, Syràn.
( voir le poste vacant )
( Dryade ) Guérisseur·se, Fiel.
( voir le poste vacant )
( Cinder ) Braise d'Eben , Fiel.
( voir le poste vacant )
( Edyrm ) Immortel·le, Magriel.
( voir le poste vacant )
( Camélia ) Sylvain, Magriel.
( voir le poste vacant )
Rôles
Les rôles en attente de joueur·se
( la banque des rôles )
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[FB] - The Lesser Evil / Cathàn

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@Cathàn Llyr & @Althéa Hollis  
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   Thème : ♫♫♫
this destruction will be your rebirth
{ F L A S H B A C K ⸻ année 1265 }


 
    Tout le monde savait que les îles Lozia s'étendaient du centre au point le plus à l'est du sud de l'empire, constituant la région insulaire la plus vaste mais la moins peuplée de toutes. Cependant, peu de gens connaissaient l'existence d'une petite seigneurie, située à deux jours de marche des Atolls Désolés, un domaine possédant toutes les caractéristiques d'une communauté autosuffisante.
La demeure, impressionnante et majestueuse, dominait les environs. Construite en pierres robustes et dotée de fenêtres larges, elle évoquait une impression de sécurité et de confort. Autour de cette résidence s'étendait un vaste champ cultivé, où légumes et céréales croissaient, assurant la subsistance des quelques habitants. Une vingtaine tout au plus. À une courte distance, une petite église en pierres blanches s'élevait modestement, ses vitraux colorés reflétant les rayons du soleil, créant une atmosphère sereine et presque divine. À proximité, une écurie abritait des chevaux robustes, employés pour les travaux agricoles et les voyages. L'ensemble formait un tableau idyllique, semblable à un petit royaume où régnait l'harmonie.  

    Le Coven de L’Auroréa avait choisi cet endroit paisible pour s’installer, trouvant en ces terres un refuge idéal pour leurs pratiques et enseignements. Les membres, sous la direction d’Élior, avaient établi des règles strictes mais équitables, que tous les adeptes suivaient avec une foi inébranlable. Chaque jour, les tâches étaient réparties de manière équitable, chacun apportant sa contribution. Si certains portaient la marque de Fimjir, symbole de leur passé tumultueux, ils avaient désormais renoncé aux ténèbres pour embrasser la lumière. Les âmes perdues trouvaient ici une seconde chance, une opportunité de se racheter et de redécouvrir le sens de la vie.
Le Coven accueillait toutes les races et toutes formes de magie. Les nouveaux arrivants recevaient un abri, des repas chauds et, surtout, un sentiment d’appartenance. Chaque matin, les adeptes se réunissaient dans la petite église pour prier et méditer, leurs voix s’élevant en chœur, emplissant l’air d’une mélodie apaisante, puis les enseignements de la magie blanche et de la guérison prenaient place.

Pourtant, derrière cette apparente perfection, des ombres subsistaient. Certains murmuraient que le Coven cachait des secrets, que la bienveillance affichée n’était qu’une façade. Des rumeurs qu’Althéa aurait aimé entendre bien avant, qu’elle aurait souhaité connaître pour s’enfuir à temps.

~


    Trois nuits s’étaient écoulées. Trois nuits où les cauchemars l’avaient assaillie, où la douleur intérieure s’évertuait à la déchirer davantage. Trois nuits à noyer ses larmes dans son oreiller et à maudire chacun d’eux. Quand les femmes venaient pour vérifier ses bandages, elle les foudroyait du regard, faute de pouvoir réellement les brûler. Trop faible pour se venger, trop faible pour riposter. Elle l’avait toujours été, sa grand-mère lui rirait au nez. Stupide femme, trompée, croyant pouvoir changer, s'essayant à une autre voie, regrettant maintenant amèrement. Immobilisée jusqu’à la guérison de ses blessures, ses mots, eux, s’exprimaient avec véhémence. Personne ne méritait qu’elle fasse preuve de délicatesse. Mais personne ne prenait ses paroles au sérieux, personne ne voulait vraiment écouter lorsqu’elle jurait que sa vengeance serait terrible. Comme si elle n’était qu’un agneau sans défense, maîtrisable d’un simple coup de patte.
    Deux semaines s’écoulèrent ensuite. Toujours clouée à ce lit, elle continuait de saigner, attendant désespérément que ses plaies se referment. Impossible de se lever, de se redresser correctement. Quant à user de sa magie ? Impensable. Althéa avalait la nourriture qu’on lui apportait avec une méfiance certaine. Si on lui avait déjà arraché une partie de son âme, Dieu seul sait ce qu’ils pouvaient encore lui infliger. Mais ce jour-là fut différent, car Mëgoyar resta à son chevet. Silencieux depuis son entrée, elle lui accorda à peine un regard.

Les soigneuses disent que ton corps se rétablit bien, prononça-t-il enfin. Il te sera possible de te tenir debout à nouveau bientôt.

Mais la demoiselle ne répondit rien. Silencieuse, elle fixait la fenêtre. Elle observait les nuages approcher, se demandant si la tempête serait suffisamment violente pour l'emporter.

Elles disent aussi, d’après les murmures, que les mages seraient fiers de toi.
 
Ses épaules se crispèrent légèrement. "Fiers" ? C’était absurde, insensé, impensable. Le monde à l’envers. Était-ce ce qu’ils avaient prévu pour elle depuis le début ?

Alt’ s’il te plaît parle-moi.  

Althéa sentit ses mains s’enrouler autour des siennes, les presser légèrement, ses yeux quittèrent l’extérieure pour l’observer. Son visage abordait l’expression du doute, d’une faible peur, ses cernes le trahissaient amèrement et, elle aurait juré que de nouveau cheveux blancs c’était ajouté a force de tendre autant ses traits. Mëgoyar elle le connaissait depuis si longtemps, personnage fidèle d’une famille qui n’était plus. Simple roturier d’un domaine en ruiné, avec qui elle avait pratiquement grandit. Il n’avait jamais été Fiel, mais comme le reste de sa famille il avait son utilité. Pourtant jamais elle n’aurait pensé qu’il était un adepte de l’Auroréa, jamais elle n’aurait cru qu’il aurait accepté qu’on lui fasse un tel châtiment, pour une fierté qu’elle n’avait jamais cherchée.  

Ne voit pas ça comme une perte, mais une renaissance. Une chance de retrouver ton chemin. C’est un magnifique dévouement.
Est-ce que tu entends ce que tu dis ? Est-ce que tu réalises la portée de tes mots ?

Althéa sentit ses mains s’enrouler autour des siennes, les presser légèrement. Ses yeux quittèrent l’extérieur pour l’observer. Son visage arborait l’expression du doute, d’une faible peur ; ses cernes le trahissaient amèrement et elle aurait juré que de nouveaux cheveux blancs étaient apparus à force de tendre autant ses traits. Mëgoyar, elle le connaissait depuis si longtemps, personnage fidèle d’une famille qui n’était plus. Simple roturier d’un domaine en ruines, avec qui elle avait pratiquement grandi. Il n’avait jamais été Fiel, mais comme le reste de sa famille, il avait son utilité. Pourtant, jamais elle n’aurait pensé qu’il était un adepte de l’Auroréa, jamais elle n’aurait cru qu’il accepterait qu’on lui inflige un tel châtiment, pour une fierté qu’elle n’avait jamais cherchée. Pour un dieu qui n’était pas le sien.  
Si Althéa n’avait jamais protesté contre les dures leçons de sa famille, si elle avait toujours enduré coups et punitions en silence, aujourd’hui cela était impossible. L’Auroréa avait atteint un niveau de cruauté que même les Osbëyron n’avaient jamais franchi. Et pourtant, ceux-ci vénéraient ardemment la mort.

Je n’ai pas eu le choix. On m’a retiré ce que je pouvais avoir de plus précieux sans prendre la peine d’attendre mon accord. Sans même savoir si un jour je pourrais enfanter. Bon sang, Mëg ! Est-ce que tu réalises ?!
Mais c’était pour ton bien. Et ils ne voulaient pas prendre de risque que tu puisses…
Pour mon bien ? MON bien ? Quel bien y a-t-il là-dedans ? Qu’est-ce qui est « bien » dans le fait de sentir un métal froid glisser entre mes jambes, s’infiltrer et m’arracher la moitié de mes entrailles ? Dis-moi où est le « bien » dans la douleur qui a été la mienne ?

Elle observa ses lèvres s'entrouvrir puis se refermer aussitôt. Incapable de saisir ou de défendre ce qu'il ignorait, il ne pouvait rien dire. Pourtant, il paraissait en accord avec les événements. La douleur dans ses yeux était visible, mais insuffisante pour permettre des regrets. Une haine viscérale envahit les poumons d'Althéa.
 
C’est ta faute. Et si j’étais toi, je commencerais à réfléchir à l'endroit où j’aimerais voir ma pierre tombale.

~


Par-delà les collines visibles au loin, le soleil entamait sa lente descente. Les quelques rayons encore présents dansaient sur les fenêtres ornées de gravures et se reflétaient parmi la fumée qui s'intensifiait de seconde en seconde. Le feu s'était déjà propagé dans l'écurie et, si quelques chevaux avaient réussi à s'enfuir dans les champs, d'autres restaient pris au piège dans les braises grimpant sur les poutres. Les flammes continuaient leur course vers la demeure en pierre, se faufilant là où le bois était apparent pour s'y glisser sournoisement. Les cris s’éveillèrent, la panique s’infiltra et la fuite semblait courante parmi un bon nombre de gens. Tandis que d’autres plus courageux essayèrent d’arrêter ce qui avait déclenché ce feu. Mais althéa riposta et laissa répandre le sang sur le sol.  

Avec détermination, elle avança vers la petite église, restée intacte pour l'heure. Un faible sourire traversa ses lèvres, sachant que la porte close ne serait pas suffisante pour l’arrêter. Elle la poussa fermement, glissa à l’intérieur, fit quelques pas et l’entendit claquer dans son dos. Au bout de la nef se tenaient le prêtre, une guérisseuse, deux hommes armés, et surtout Élior ainsi que Mëgoyar. Ils la fixèrent en silence. Les cris extérieurs résonnaient, faisant sursauter la guérisseuse. Althéa la reconnut, se rappelant du murmure venimeux qu’elle lui avait glissé à l'oreille quelques semaines plus tôt, quand il lui était encore impossible de se lever. Elle avait gardé en mémoire ces paroles qui lui avaient donné envie de lui arracher ses yeux bleus : « Tu n’es qu’une enfant de putain, Fiel de la mort, tu ne seras jamais des nôtres. Il aurait dû te lacérer les entrailles et te donner en pâture aux cochons comme la crasse que tu es. »
Auroréa de malheur, prétendant ouvrir les bras à toutes les races, à toutes les magies. Des menteurs. Elle avança paisiblement le long des rangées, les deux hommes se postèrent en avant, protecteurs qu’elle comptait bien écarter de son chemin. Rien ni personne ne l'empêcherait d'exécuter les menaces qu’elle avait proférées.

 
Cathàn Llyr
neutre

Cathàn Llyr


Syràn
Axé.e Harmonie
20%
propriétés magiques
90%
propriétés physiques
00%
propriétés à distance
   
âme
Keywords : Ascension • Solitaire • Taciturne • Observateur • Illusion • Déception • Traumatisme, crainte des Fiels • Juste dans ses choix • Désintéressé des causes • Froid/Distant • Meurtri dans l'âme • Chasseur, pisteur et tueur réputé dans l'Empire Atalan • The White Wolf
Aesthetics : [FB] - The Lesser Evil / Cathàn 1715798693102516120
Repérage : Voyageur d'Atalan
Faceclaim : Henry Cavill
Evolution : Rang (( néophyte ))
Inventaire : Grand-Griffe : épée en acier
Danseuse : épée en argent
Pouvoir : Pouvoir de La Greffe : Suite à une épreuve initiatique et à des années d'entrainements auprès de son maître, les cinq sens de Cathàn ont été poussés à leur paroxysme.
Signes distinctifs : Teint pâle, carrure imposante, cheveux blancs, yeux orangées
Parchemins : 46
Cristals d'étains : 482
feu
lune

Lea joueur.se

Pseudo
: The Man.
Pronoms: Il pour le joueur comme pour le personnage.
Ecriture: Écriture à la troisième personne, je suis un véritable caméléon qui s'adapte à tout.
Triggers: Encore une fois, je m'adapte.
Warnings: Violence, mort, mutilation, assassinat, sexe.
Crédits: @burnonfyre & @the-call-of-the-mountains
Discord: theman5156

neutre

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Evil is evil. Lesser, greater, middling, makes no difference. The degree is arbitrary, the definitions blurred. If i’m to choose between one evil and another, i’d rather not choose at all.
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    Le vin était exceptionnel. Élaboré autour de cépages des terres du sud, usant de croisements entre plusieurs espèces de raisins rouges, son arôme était d’une finesse sans précédent. On pouvait y déceler la saveur sucrée de la framboise à laquelle s’alliait à merveille un aspect boisé, presque séveux. Le verre en étain, serti des armoiries de la famille Linvodje, ne rendait absolument pas honneur à sa robe. Pourpre aux reflets bronzés -sans doute à cause de la matière du contenant, il dégageait presque les éclats d’un vin trop jeune, pas assez vieilli en fût. Tout du moins, c’était ce que les convives autour de l’immense tablée racontaient, chacun y allant de son petit détail supplémentaire, tous étant devenus -l’alcool aidant, de fins connaisseurs. Des ivrognes, pensait Cathàn en attrapant mollement son verre pour la énième fois, faisant tournoyer le liquide qu’il contenait sans pour autant en avoir bu la moindre goutte. Il n’avait presque pas touché à son assiette, quand bien même les plats raffinés, savoureux n’étaient pas ceux auxquels il était habitué. Il aurait évidemment pu se jeter sur cette viande faisandée, où sur ces pommes de terre si savamment mijotées. Il aurait sans doute dû goûter à ces carottes et autres choux caramélisés, à ce bouillon cuisiné à base de jus de la viande. Car il avait faim, il mourrait de faim même, tant ce mélange d’odeurs, d’arômes faisaient se serrer son estomac vide. Mais ce banquet, ce festin organisé en l’honneur de sa présence ne lui plaisait guère. Ce n’était pas son monde, il n’était pas à sa place ici. Encore moins au côté de cet homme.

- Allons, très cher Loup-Blanc ! Rendez-nous l’honneur qui vous est fait, sustentez de vous de nos mets les plus fins, les plus raffinés ! Prenez des forces -même si je peux voir que vous n’en avez certainement pas besoin, mais par pitié, buvez au moins un peu !

Hildbert Linvodje lui tendit une cuisse de poulet, juteuse, rôtie à souhait. Cathàn reposa le verre en étain sur la table, dans un léger tintement métallique. Adossé, presque affalé dans cette chaise beaucoup trop grande, beaucoup trop confortable, il daigna à peine tourner la tête sur sa gauche pour croiser le regard de son interlocuteur. Un noble -un de plus, engraissé à la force des autres, enrichi au sacrifice des plus faibles. Les lèvres de son visage porcin étaient étirées dans un sourire suffisant, satisfait alors qu’il mordait dans un autre morceau de viande. Ce-dernier éclata entre ses dents, aspergeant autant la serviette nouée autour de son cou que la nappe. La sauce, grasse, épaisse, dégoulina de sa bouche jusqu’à son menton, coula sur ses genoux déjà tâchés. Hildbert Linvodje arbora un air curieux, presque surprit lorsque son regard avide, mauvais, rencontra celui du Loup-Blanc. Celui-ci resta silencieux, se contentant de retrousser ses lèvres pour refuser la cuisse de poulet qui lui était amicalement tendue. Le noble leva les yeux au ciel et jeta la viande blanche pardessus son épaule, l’un de ses molosses ne se faisant pas prier pour venir l’engloutir.

- Votre réputation vous précède, beaucoup sont élogieux quant à vos talents, j’aurais néanmoins aimé qu’ils soient plus…plus précis, quant à votre manque de discussion…J’aurais été moins dépensier sur la nourriture. Enfin, passons. L’on dit que vous n’êtes fidèle qu’à vous-même, que vous fuyez la société comme les pêcheurs redoutent les Aeshnas. Toutes ces légendes sur vous, Loup-Blanc, aller ! Soyez honnêtes, entre nous…certaines sont fausses n’est-ce pas ? Attendez, ne répondez pas ! Par exemple, cette fois dans les monts de Junfark, où vous avez terrassé…quel était son nom déjà ? Oh oui ! Jitan l’Affamé, ce Foënard de dix toises…Ahah, ce n’est qu’une légende n’est-ce pas ? Une histoire à conter auprès d’un feu, pour faire grimper vos tarifs ?
- Mmh.

Les yeux du noble s’écarquillèrent une seconde, justement surpris face à cette réponse insolente, dédaigneuse. Puis ses sourcils s’arquèrent, son visage rondouillard au collier de barbe finement ciselé s’assombrit. De part la proximité entre le noble et lui, Cathàn senti les muscles de l’homme se tendre. Il devinait son envie de se lever brutalement, de le gifler pour le punir du peu de considération qu’il lui portait mais, Hildbert était un homme intelligent. Tout du moins, il aimait le penser. Il se retint, évacua cette soudaine colère en laissant échapper un interminable soupire entre ses narines -qui aurait fait pâlir un porc et, se ressaisit. Il se râcla la gorge, vida son verre d’une traite et à présent en possession de ses moyens, appuya son coude sur la table et se pencha en direction du Loup-Blanc, comme s’il allait lui révéler un terrible secret.

- Je ne vous paierai qu’au tier de ce qui était promis, votre présence m’insupporte. Cette sorcière doit mourir et j’en veux la preuve. Je lui rends trop d’honneur en la qualifiant ainsi, pardonnez-moi. Apportez-moi la tête de cette chienne, ramenez-la vivante et je doublerai vos gains. Offrez-moi la chance de venger convenablement mon frère -reposes en paix Barnéas et, j’arracherai les entrailles de ce monstre moi-même.
- Ce, monstre ?
- C’est une aberration, les Dieux eux-mêmes n’osent pas la regarder. Ce genre de…de singularité, n’a pas sa place dans notre monde.

Sans un mot, Cathàn repoussa la chaise sur laquelle il était assit et se leva. Il embrassa la salle de son regard orangé alors que son imposante carrure attirait déjà l’attention de nombreux convives. Un murmure se fit entendre mais il n’en fit rien. À son tour, en s’appuyant sur la table, il se pencha sur Hildbert. Il l’étudia un instant, trouva une certaine satisfaction dans le fait que le noble s’était légèrement reculé, comme s’il avait senti la menace du Loup-Blanc peser sur lui.

- Les seuls monstres qui existent, très cher, sont ceux qui m’entourent ici.

~


Six semaines. Pour certains hommes comme Hildbert Linvodje, c’était une éternité. À peine avait-il confié cette mission à Cathàn, qu’il s’imaginait déjà recevoir la tête de cette femme passé quelques lunes. Mais la quête, n’était pas aussi facile qu’il l’avait espéré, pas aussi aisée que le Loup-Blanc l’aurait voulu. Il n’avait jamais aimé traquer les siens, mais l’argent qu’il récoltait lui permettait de survivre, de continuer son exploration du monde. Et puis, pour cette sorcière, il pouvait faire une exception, car c’était une Fiel. Une de plus dans ces terres pourries, une incendiaire de plus prête à mettre des villes à feu et à sang pour se venger. Cathàn ignorait ses intentions, ses motivations et en toute franchise, il n’en avait que faire. C’était une de ces règles tacites qu’il s’imposait, afin de rester détaché, pour ne pas développer une sorte d’empathie envers celles et ceux qu’il traquait.
Six interminables semaines qui avaient vu les questions défiler quant à cette femme, ce soi-disant monstre dénommé Althéa Hollis. Le Loup-Blanc avait parcouru bon nombre de lieux, couvert des distances gigantesques en passant par des chemins, des détours que lui seul connaissait. Des endroits sombres, peut-être même maudits où personne d’autre que le légendaire Loup-Blanc, n’aurait osé mettre les pieds. Cette traque l’avait mené sur les Îles Lozia et finalement, en reprenant contact avec de vieilles connaissance à Shëviwall, il avait découvert où était sa cible. S’il avait eu tant de mal à trouver la trace de cette Fiel, c’était parce que sa présence avait été étouffée au sein même d’un Coven, celui de l’Auroréa selon ses sources. Les Fiels, toujours les Fiels. Cathàn avait beau avancer, vieillir et faire de son mieux pour garder loin de lui tout ce qui le liait à un passé si lointain, tout semblait tout le temps le ramener à cette race, celle-là même des assassins de sa mère.

Soufflant doucement entre ses lèvres, il arrêta sa monture au point le plus haut de cette colline surplombant un petit village, au centre duquel trônait une petite église. Dans son dos, les derniers rayons de soleil dardaient la plaine qui s’étendait sous son regard fatigué. Le hameau était déjà en proie aux flammes. Comme toujours, pensa t’il en secouant péniblement la tête. Même s’il était à presque trois cent mètres de la scène, ses sens autant que sa vue perçante, lui permettaient de comprendre ce qui se déroulait en contrebas. Sa main calleuse, s’empara du fourreau dans lequel était rangée son épée en acier et, il passa ce-dernier dans son dos. D’un coup de talons contre le ventre de sa monture, il lui intima de reprendre sa route et d’entamer la descente. L’épée en argent resterait au chaud, dans son fourreau accroché à la selle. Aucune créature magique ne nécessitait son emploi ici.
Quelques secondes plus tard, il était à l’entrée du village, face à la rue principale, menant à l’église. Cathàn descendit habilement de la jument, lui caressa doucement l’encolure. Deux hommes armés avaient remarqué sa présence et s’approchaient de lui. Il prit néanmoins le temps d’attacher sa monture et alors qu’il s’en éloignait d’un pas pour aller à la rencontre de ces hommes, son regard fut attiré par une silhouette. Sa cible, celle que le noble voulait morte. Il n’eut le temps de voir que son dos, avant que l’un des deux hommes -casqué, ne viennent se planter en face de lui. Sans un mot, ce-dernier lui adressa un signe du menton, à la manière d’un avertissement et d’une invitation à faire demi-tour.

- Je veux juste la sorcière.

Avait simplement grommelé Cathàn, positionnant son pied droit légèrement en retrait par rapport au gauche. Les deux hommes échangèrent un regard entendu. Celui du Loup-Blanc alterna, d’abord sur le plus petit -armé d’une hallebarde beaucoup trop grande pour lui puis, sur le casqué qui lui faisait face. Celui-ci porta ses doigts à sa bouche, siffla bruyamment et plusieurs autres gardes armés, firent demi-tour dans la grande rue pour se diriger vers le petit groupe.

- On sait qui t’es, Loup-Blanc...et t’es bien loin de chez toi pour une simple visite de courtoisie. Il reste donc qu’une seule option, t’es là pour l’aider.
- Mmh.
- T’as beau être une légende, t’es tout seul. Crevez-le !

Cathàn s’y attendait. Ses sens lui avaient permis de détecter la brusque tension dans les muscles de son interlocuteur, de lire dans son regard qu’il s’apprêtait à relever son épée pour lui planter dans l’estomac. Pivotant sur ses appuis, il accompagna le mouvement du casqué en attrapant son poignet d’une main pour retourner son arme contre lui. Sans la moindre difficulté, l’épée lui transperça la panse, jusqu’à la garde et d’un geste sec, Cathàn la fit ressortir par la hanche alors que le corps sans vie s’écroulait au sol. Reprenant position, il soupesa l’arme dans sa main, son regard ambré fixant les nouveaux assaillants qui approchaient.    

 

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    Les cris stridents venant de l'extérieur résonnaient comme une sombre mélodie. Bien que les portes de l'église fussent fermées, les hurlements se glissaient entre ses murs sacrés. Althéa progressa lentement le long des rangs, ses doigts frôlant les bancs de bois fraîchement polis où elle s'était assise de nombreuses fois. Sur certains, elle avait même joint les mains pour prier un Dieu qui n'était pas le sien. Frimjir lui pardonnerait-il cet affront ? L'accueillerait-il encore dans son étreinte ? Tant de questions la tourmentaient depuis cette nuit funeste.
Ses yeux croisèrent le regard de Mëgoyar, dont les traits étaient marqués par un mélange de peur, d’incompréhension et de colère. Cette expression accentua le sourire sur ses lèvres vermeilles. Elle l’avait pourtant prévenu et elle n'était pas de celles qui proféraient des paroles en l’air. Bien au contraire. En cet instant, elle doutait de pouvoir encore le considérer comme un être proche, comme un ami soi-disant de la famille. Si cela avait été le cas, les choses auraient été différentes ; il ne l’aurait pas abandonnée. Il aurait dû se battre pour elle.

Althéa, mon enfant. Il n’est pas encore trop tard pour retrouver le chemin de la rédemption.

Les mots d’Éliôr s’élevèrent dans l’église, provoquant un frisson désagréable le long de l’échine d’Althéa. Une grimace se dessina sur son visage. La rédemption ? N'était-ce pas ce qu’on lui avait déjà proposé avant de l'attacher de force sur un autel ? Se remémorer ce souvenir accéléra les battements de son cœur. Éliôr s’avança prudemment, dépassant les deux gardes. Il ignora l’avertissement murmuré à son oreille et la main censée le retenir en arrière. Probablement une décision visant à montrer une bonne action ou un acte de courage. Mais c’était vain. Elle s’arrêta, laissant une certaine distance entre eux.

Il est encore possible de te faire pardonner, reprit-il en tendant une main vers elle, encore temps de cesser tout ce sang.
— Nous sommes en train de perdre les nôtres, laissez-la pourrir avec les démons.

Ces voix rauques qui débattaient de son sort, jugeant que sa vie ne méritait pas de continuer, cherchant à la réduire en cendres, elle les ignora. Des cafards, des rats, des nuisibles à qui nul n’avait demandé un avis. Elle avait fini par comprendre ce qu’ils étaient vraiment, ce qu’ils désiraient réellement. Des êtres fragiles, perdus, qu’ils pouvaient manipuler à leur guise. On haïssait les Fiels pour ce qu’ils étaient, pour ce qu’ils vénéraient, mais qu’en était-il des autres ? Que pouvait-on dire de ceux dont les actes dépassaient l’abomination ?  

— C'est un monstre, une abomination, susurra l'un des gardes, son visage empreint de mépris. On ne peut pas la laisser vivre.
— Elle a déjà prouvé sa nature, ajouta le second homme. Pardonner un tel être, c'est condamner davantage d'innocents.

Un débat sans fin, des murmures incessants. Et elle vit la guérisseuse s’avancer de quelques pas, les yeux brûlants de haine, ses lèvres s'ouvrirent.  

Vous n'entendez donc pas les hurlements ? cracha-t-elle. Cette créature ne mérite pas le pardon. Althéa est un fléau, une menace pour nous tous. Si nous lui accordons une seconde chance, nous signerons notre propre perte.

Éliôr et Mëgoyar restèrent silencieux, les lèvres scellées dans un mutisme profond. Fixant Althéa avec prudence. Les paroles cinglantes de la guérisseuse continuaient de fuser, sa voix perçant le murmure des flammes.  

Regardez ce qu’elle a fait, poursuivit la guérisseuse. L'odeur de cendre et de chair brûlée, les cris d'agonie... C'est la marque de son œuvre, une Fiel de mort. Et vous voulez encore lui accorder votre miséricorde ?

Soudain, la guérisseuse ne put continuer à contenir sa colère. Ses mains se levèrent, émettant une énergie émeraude, une force que tous purent sentir se faufiler sur le sol. Avant qu’Althéa puisse réagir, des ronces jaillirent, l'attrapant par surprise et la projetant violemment par-dessus l'autel. Des bougies, une bible et d'autres objets religieux furent renversés dans le chaos. Son dos heurta violemment le marbre et le souffle s’échappa de ses poumons, lui arrachant un gémissement de douleur.

Arrête ! ordonna Éliôr, sa voix résonnant dans l'église. Cesse immédiatement !

Mais la guérisseuse, sourde à ses injonctions, continua d'user de sa magie. Les ronces fouettèrent la chair d'Althéa, déchirant ses vêtements lentement, impitoyablement.  

C’est tout ce qu’elle mérite. Et c’est tout ce qu’elle aura.

Althéa tenta de protéger son visage, en vain. Chaque coup contre sa peau non protégée la lacérait. Si elle pouvait entendre les remontrances du maître, jamais elle n'entendit la voix de Mëgoyar flotter jusqu’à ses oreilles. Jamais elle ne l’entendit exiger l’arrêt des coups. Et le peu d’amour qu’elle pouvait encore ressentir pour lui se brisa à chaque piqûre de ronce. La sorcière, blessée, enroula une main autour d'une ronce et l’incendia. La flamme remonta tout le long à grande vitesse, jusqu’à atteindre la propriétaire et lui brûler les mains. Le cri de douleur de la guérisseuse offrit à sa victime l'opportunité de se relever, non sans mal.

    Quand elle put enfin se tenir correctement, son regard se posa sur ces êtres infâmes. Elle vit cet ami d’autrefois soutenir son bourreau, l'observant comme si elle était devenue une inconnue. Mëgoyar, suivant les ordres, emmena la guérisseuse vers la porte ouverte sur le côté de l’autel. Pour la sorcière, il n’en était pas question.
Néanmoins, elle n’eut pas le temps de lancer un quelconque sort qu’on l’envoya à nouveau valser brusquement sur le sol. Encore cette douleur qui la frappa de plein fouet et le souvenir désagréable de ces mots qu’on lui répétait sans cesse : elle était trop faible. Elle l’était. Elle n’était rien. Rien de plus qu’une misérable femme qu’on avait enrôlée sans peine, qu’on avait brisée, dépouillée de toute force. Comment pouvait-elle se prétendre enfant de Frimjir sans lui faire honte ?

Je t’ai tendu une main. Si tu n’es pas capable de la saisir, alors tu mourras.

 
Cathàn Llyr
neutre

Cathàn Llyr


Syràn
Axé.e Harmonie
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propriétés magiques
90%
propriétés physiques
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âme
Keywords : Ascension • Solitaire • Taciturne • Observateur • Illusion • Déception • Traumatisme, crainte des Fiels • Juste dans ses choix • Désintéressé des causes • Froid/Distant • Meurtri dans l'âme • Chasseur, pisteur et tueur réputé dans l'Empire Atalan • The White Wolf
Aesthetics : [FB] - The Lesser Evil / Cathàn 1715798693102516120
Repérage : Voyageur d'Atalan
Faceclaim : Henry Cavill
Evolution : Rang (( néophyte ))
Inventaire : Grand-Griffe : épée en acier
Danseuse : épée en argent
Pouvoir : Pouvoir de La Greffe : Suite à une épreuve initiatique et à des années d'entrainements auprès de son maître, les cinq sens de Cathàn ont été poussés à leur paroxysme.
Signes distinctifs : Teint pâle, carrure imposante, cheveux blancs, yeux orangées
Parchemins : 46
Cristals d'étains : 482
feu
lune

Lea joueur.se

Pseudo
: The Man.
Pronoms: Il pour le joueur comme pour le personnage.
Ecriture: Écriture à la troisième personne, je suis un véritable caméléon qui s'adapte à tout.
Triggers: Encore une fois, je m'adapte.
Warnings: Violence, mort, mutilation, assassinat, sexe.
Crédits: @burnonfyre & @the-call-of-the-mountains
Discord: theman5156

neutre

@Cathàn Llyr & @Althéa Hollis  
i prefer dangerous freedom over peaceful slavery
tw : violences physiques explicites, sang, mort, amputation






   
Evil is evil. Lesser, greater, middling, makes no difference. The degree is arbitrary, the definitions blurred. If i’m to choose between one evil and another, i’d rather not choose at all.
{ F L A S H B A C K ⸻ année 1265 }


 
    Le regard de Cathàn s’attarda un instant, quelques secondes tout au plus sur les gardes armés qui avaient fait demi-tour et qui, à présent, se dirigeait vers lui. Ils tiraient leurs épées, empoignaient des lances et l’un d’eux, même, était après charger une arbalète. Bien que conscient du danger que ses opposants représentaient, Cathàn ne leur prêtait plus attention. Épée de son précédent adversaire en main, ses iris ambrés étaient portés sur le cadavre qui gisait à ses pieds. Le corps du garde était à moitié scindé en deux parties, juste au-dessus des hanches. Son visage était déformé dans une expression où la terreur et la douleur se mêlaient. Ses yeux étaient écarquillés, injectés du même sang qui s’écoulait de son estomac, de ses trippes recouvrant la terre. Les lèvres du Loup-Blanc étaient retroussées de dégoût, non pas à cause de ce que cette scène laissait entrevoir de l’anatomie humaine, mais par ce qu’elle impliquait. La violence. Toujours la violence. Elle semblait être la seule et unique réponse valable de ce monde. Partout où il passait, là où il se rendait, la violence était toujours dans son sillage. Aux yeux du Loup-Blanc, elle était le fluide vital de cet Empire, c’était elle qui faisait battre son cœur, elle qui animait les peuples d’Atalan. Lui qui se voulait neutre, qui refusait en toutes circonstances de prendre parti et qui se contentait le plus souvent possible, de n’accomplir que ce que l’on attendait de lui, se retrouvait trop souvent piégé par cette violence. Parce qu’avec elle, c’était toujours la même chose. La violence était imposée, la violence était commandée, exigée. La violence, dans ce monde, forçait toujours la main de celui qui la subissait et ce constat, obligeait Cathàn à se défendre. Ce constat de ce qu’amenait la violence, ne changeait jamais. Ceux qui provoquaient la violence face au Loup-Blanc mourraient, parce qu’ils ne lui laissaient pas d’autre choix que d’y répondre.

Le claquement d’une corde, retentit dans la ruelle, trouvant un écho contre les murs des quelques habitations. Cathàn fut arraché à la contemplation pensive de sa première victime. Il leva l’épée qu’il avait récupérée et le carreau d’arbalète, destiné à sa carotide, percuta la lame étincelante, allant se ficher dans le sol quelques mètres derrière le demi-Syràn. Le garde le plus proche –le petit avec la hallebarde trop grande pour lui, passa à l’attaque. Il se rua sur le Loup-Blanc, tentant vainement de l’embrocher. Ce-dernier esquiva aisément, planta l’arme dans le sol, la verrouillant ainsi à l’aide de son épée. La lame de celle-ci remonta rapidement, en suivant le chemin tracé le long du manche en bois et, fit sauter la tête de son porteur. Tout en se servant de l’élan donné par ce mouvement, Cathàn lança l’épée en direction du premier garde à sa portée. Il n’eut pas le temps de parer ou d’esquiver et la lame vint se planter en plein milieu de son plastron. L’homme s’écroula et fut aussitôt enjambé par ses comparses. Ils étaient maintenant trop proches pour que Cathàn puisse s’emparer de Grand-Griffe alors, lorsque la première épée s’abattit sur lui, il fit un pas de côté pour esquiver. Dans le même mouvement et alors que sa main droite venait se poser sur la fusée de son arme, il traça de sa main gauche un vulgaire triangle dans les airs avant d’appliquer son poing à l’intérieur. Les deux gardes à sa portée furent repoussés de deux pas, ce qui offrit l’espace nécessaire au Loup-Blanc pour tirer Grand-Griffe de son fourreau.

Et sans laisser le temps à ses adversaires de s’organiser, Cathàn se précipita sur eux. Sa lame s’enroula autour de celle du premier homme, le désarma dans un hurlement de métal et sectionna son poignet, avant de lui trancher la gorge. Il para l’attaque suivante, entamant une danse funèbre où chacun de ses déplacements mettait les gardes en défaut. Dans la manière qu’il avait de se mouvoir, le Loup-Blanc forçait ses adversaires à l’affronter un par un, ses déplacements lui permettant de toujours faire face à un seul homme. Alors que les corps des gardes tombaient à terre, le traqueur continuait son inlassable progression en direction de l’église. Ses sens affutés autant que son expérience du combat au corps-à-corps lui permettaient de garder un avantage certains face à ces piètres combattants. Le dernier d’entre eux fut bientôt acculé contre la double porte du bâtiment religieux et alors qu’il s’apprêtait à charger, la lame de Cathàn s’enfonça dans sa bouche, déchirant tout ce qu’il y avait sur son passage, avant de traverser le bois.

Avant même que le corps sans vie –duquel s’échappait un gargouillement morbide, ne se fracasse contre les quelques marches, le Loup-Blanc poussait les deux battants et pénétrait dans l’église. Et il vit, non loin de l’autel, cette sorcière qu’il traquait se faire jeter au sol, y retomber lourdement. Il distingua, du coin de l’œil, les deux personnes qui s’enfuyaient par une porte dérobée et qui lui jetèrent un regard, montrant qu’ils avaient noté sa présence et qu’ils savaient qui il était. Cathàn remarqua alors que quelque chose, dans cette scène, n’allait pas. Il voyait encore les quelques racines –invoquées par la magie, qui jonchaient les pierres déchiquetées du parterre de l’église. Il vit les flammes les ayant rongées, les cendres reposant à même le sol. Il y avait également cet homme, menaçant qui se trouvait non loin de celle qu’il recherchait. Il se tenait presque au-dessus d’elle, prêt à l’abattre. Les deux gardes, quant à eux, s’étaient retournés après l’entrée du Loup-Blanc. Quelque chose n’allait pas, ne correspondait pas à ce qu’on lui avait décrit, à ce qu’on attendait de lui concernant cette femme qui semblait plus être une victime qu’un bourreau. Si elle était vraiment cette sorcière, ce monstre qu’Hildbert Linvodje lui avait décrit, elle n’aurait pas été dans cette position, elle n’aurait pas semblé sur le point d’être exécutée. Qui plus est, Cathàn remarqua que les vêtements qu’elle portait étaient déchirés, en lambeaux à de nombreux endroits, ce qui signifiait qu’elle avait déjà été mise à mal…alors qu’il n’y avait aucun cadavre autour d’elle.

L’homme qui surplombait presque Althéa s’arrêta dans son élan, alors que les deux autres avaient déjà quitté l’église. Durant un instant silencieux, suspendu dans le temps, il observa Cathàn mais aussi et surtout, ce que révélaient à présent les portes ouvertes du bâtiment. Un véritable carnage avait eu lieu dans la ruelle, où les corps décapités, démembrés, abimés, jonchaient la terre. Les yeux du Loup-Blanc se plissèrent, son regard se fit plus fin, plus perçant alors qu’il fixait cet homme qui relevait lentement ses iris dans sa direction. Intérieurement, le demi-Syràn espérait que sa présence suffirait, que les personnes présentent dans cette église ne lui forceraient pas encore la main. Son torse se gonfla et il laissa échapper un long soupire, le sang gouttant de sa lame étant le seul et unique son qui venait déranger ce silence pesant. Puis l’homme rompit cet instant de calme en pointant un doigt accusateur en direction du Loup-Blanc.

- Ne le laissez pas approcher ! Tuez-le !

Cathàn soupira, lourdement. La violence, ils ne connaissaient que ça. Il passa une main sur son visage afin d’en retirer la majeur partie du sang qui le tâchait, fit habilement tournoyer Grand-Griffe entre ses doigts et s’élança à la rencontre des deux gardes.
   

 

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    La douleur désagréable, lancinante, continua de la marteler de part et d’autre. Elle lui fit oublier tout le reste, le bruit, l’odeur, les voix. Althéa serra les poings fortement, inspira difficilement, mais rien n’y faisait, cela ne calmait en rien le mal contre sa peau, contre sa cage thoracique qui semblait se comprimer en quelques secondes. Et les coupures causées par les ronces la brûlaient. Elles lui rappelaient à quel point il était facile de la mettre à terre, à quel point elle ne résistait pas aisément à la douleur. À quel point elle n’était finalement rien.
Du bruit encore, elle l’entendit. Le cerveau un peu embrumé, mais elle perçut un ordre qui, pour une fois, ne la visait pas. Tuer ? Tuer qui ? Un détail qui resta en suspens dans un recoin de son esprit alors qu’elle se fit violence pour trouver la force de se redresser. Des grimaces affligeantes traversèrent son visage d’ange à mesure que ses muscles se mouvaient. Mais la sorcière qu’elle était se montrait têtue, hargneuse, et l’idée de lui laisser croire qu’il l’avait vaincue la dégoûtait.

Une main tendue ? Vous ne m’avez surtout pas laissé le choix ! beugla-t-elle en prenant appui sur ses jambes.
— Tu as eu un toit, à manger, nous t’avons sauvée d’une vie d’asservissement. Une deuxième chance que tu n’as pas su accepter, visiblement, fille de l’enfer.

Une vie d’asservissement, et ce qu’il lui avait donné jusqu’à présent, qu’est-ce que c’était ? Ce n’était pas le paradis, ni une rédemption. Ce n’était pas un choix, mais une imposition. Si elle n’avait pas été aussi mal en point, elle aurait déjà pris ses jambes à son cou. Ses yeux dérivèrent un instant vers l’entrée, vers les bruits de lames qui s’entrechoquaient, vers cette chevelure et ce corps imposant. De l’aide ? Non, elle ne ressentait pas que quelqu’un était là pour elle. Pourtant, cet individu s’en prenait bien à ceux qui étaient prêts à la découper en rondelles sans la moindre hésitation.

Une deuxième chance ? Haha.

Son regard revint à nouveau sur son assaillant, un rire franc s’échappa de ses lèvres, un rire épuisé. Trois mots qui sonnaient si faux. Le regard sévère qu’il posa sur elle ne fit qu’accentuer la disgrâce qu’elle lisait dans ses yeux. Au fond, elle le savait, il ne l’avait jamais réellement aimé.

C’est en m’attachant sur un autel que vous appelez ça une deuxième chance ?
— Nous t’avons fait renaître.
Non. Vous m’avez utilisée comme une arme. Vous m’avez tout pris. Vous m’avez sacrifiée, offerte en offrande pour un dieu que je ne vénérais même pas. Vous m’avez enlevé toute possibilité de donner la vie, et vous osez dire que je suis un monstre ?

À peine eut-elle prononcé ces mots qu’elle vit ses mains se lancer dans sa direction. Cette fois-ci, elle évita de justesse le sort qui l’aurait certainement projetée au sol, peut-être même clouée pour de bon. Ses poumons ne supporteraient pas un autre choc. Mais elle avait raison et il le savait parfaitement. À la seconde où leurs yeux s’étaient rencontrés, il ne voyait rien d’autre que ce que tous hurlaient sans cesse, ce que chacun aimait l’appeler. Et elle en avait assez. Assez d’être faible, assez d’être dénigrée. Assez qu’on tente de la tuer. Assez de cette vie où elle ne voyait rien. Pas d’avenir. Tout ce qu’elle voulait, c’était Fimjir, son amour et lui montrer à quel point elle regrettait de s’être égarée en chemin.
Des flammes jaillirent de ses mains, des flammes qu’elle lança sans retenue, pour lui rendre au centuple ce qu’on lui avait infligé. Mais ce n’était pas suffisant. Althéa voulait le voir souffrir autant que le mal qu’elle avait ressenti, autant que ce métal froid qu’elle avait l’impression de sentir toujours sur son corps, lui arrachant les entrailles. Une colère se propagea dans tout son être en y repensant, et ses flammes volèrent avec plus d’acharnement. Elles ratèrent parfois leur cible, s’écrasant contre les bancs en bois qui commencèrent à prendre feu, ou se répandant sur ses vêtements lorsqu’il ne parvenait pas à se mouvoir assez rapidement.
Des coups de magie qu’il lui rendit firent valser les objets et vinrent s’écraser contre son corps. Encore et encore.

C’est ce que je suis, n’est-ce pas ? C’est ce que j’ai toujours été pour vous ? Qu’importent les efforts, la rédemption ou que sais-je encore. Vous n'aviez jamais l’intention de me sauver réellement. Je le vois, je le sais. C'est un monstre que vous voulez. Laissez-moi le plaisir de l’être.

Essoufflée, mais colérique, elle attrapa au sol un morceau suffisamment coupant pour le coller à son doigt et pria mentalement, une ode à Fimjir.

Ô Fimjir, maître des ombres et gardien des damnés,
Toi qui régis la fin de toutes choses,
Reçois cette offrande dans ta sombre étreinte.
Pardonne mon égarement, accorde-moi ton pardon.
Que mon sang versé honore ta puissance,
Ô Fimjir, accepte-moi comme réceptacle de ton pouvoir.
Je jure éternellement d'être tienne.


Beauté angélique qui ne l’était plus. Althéa sacrifia l’extrémité de son index gauche. La magie exigeait un prix, un équilibre, le pouvoir aussi. Un cri strident de souffrance s’échappa de ses lèvres noircies. Était-elle folle ? Certainement. Mais pour lui, elle était prête à embrasser la folie. Pendant quelques instants, elle eut l’impression de s’être damnée pour rien, de s’être emportée dans un sacrifice vain. Comme s’il lui riait au nez. Comme si elle n’avait que ce qu’elle méritait. Peut-être était-ce le cas au fond. C'était ainsi qu’elle devait finir, périr.

— Tu n’es qu’une idiote, même ton dieu ne veut pas de toi. Va donc pourrir dans les limbes

Du mépris, c’était du mépris dans sa voix. Et peut-être avait-il raison au fond. Peut-être n’était-elle rien finalement. Un désespoir commença à l’envahir, à lui assombrir l’âme. Peut-être valait-il mieux qu’elle se laisse mourir. Mais alors, un doux murmure se fit entendre à ses oreilles, une caresse froide parcourut son épiderme. Comme un second souffle, une inspiration nouvelle. Une réponse à son appel.
L'atmosphère devint plus oppressante. Des ombres se mirent à encercler l’église. La lumière des bougies vacilla, les ombres dansaient, projetant des formes inquiétantes sur les murs. Un froid mordant s'invita, se faisant sentir et, un silence angoissant s'installa, seulement brisé par le crépitement sinistre des flammes. Cette adrénaline parcourut ses veines. Elle en oublia la douleur qui picorait son doigt, le sang qui perlait sur le sol. Ses yeux rouge vif de Fiel brillèrent, noyés dans des larmes qu’elle tentait désespérément de retenir. Ses ongles bleuissant laissèrent les flammes jaillir avec fureur. D’abord d’un rouge ardent, elles se teintèrent lentement d’un violet aussi glacial que la mort.
Et pour la première fois, Élior eut peur. Pour la première fois elle était le monstre qu’il décrivait.

Tue-le.
Tue-le.
Tue-le.
Tue-le.

Murmure qui résonna à ses oreilles. Murmure qui s’intensifia quand elle avança vers lui. Qui se fit plus présent dans son esprit quand elle le vit trébucher en arrière. Une satisfaction traversa son visage. Quelques ombres longèrent le corps d’Élior, remontèrent jusqu’à ses lèvres et s’infiltrèrent avec force entre celles-ci. Souffle qui commença à lui manquer doucement alors qu’il se débattait en vain. Althéa s’approcha encore jusqu’à prendre place au-dessus de lui. Flamme qu’elle fit embraser sur ses jambes, alors qu’un semblant de souffle semblait lui revenir. Souffrance qu’elle n’avait pas encore fini de lui infliger. Du bout des doigts, ce morceau tranchant, elle le planta brusquement dans son ventre. Et réitéra l’opération avec une satisfaction dévorante. Flammes qui continuèrent a vaciller, odeur de brûlé qui lui chatouilla délicieusement les narines.
 
Cathàn Llyr
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Cathàn Llyr


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    Les deux gardes s’élancèrent également à la rencontre du Loup-Blanc. Le premier d’entre eux, armé d’une hallebarde, tenta de l’empaler avec une charge frontale. L’autre, maniant une épée et un bouclier, se déplaça aussitôt sur le flanc de son comparse, pour prendre à revers. Cathàn cassa alors sa course en effectuant un rapide pas de côté, esquivant ainsi la hallebarde. En même temps, il positionna les mains au-dessus de sa tête –passant ainsi l’épée de son dos et, bloqua l’épée du second garde qui avait effectué une attaque verticale. Le fer rencontra le fer et le choc des lames résonna dans l’église. Tout en pivotant sur lui-même, Cathàn envoya un vif coup de pied dans la manche de la hallebarde, déséquilibrant ainsi son possesseur. Repoussant l’épée de son assaillant, il signa brièvement dans les airs et un poing invisible repoussa l’homme. Le garde leva son bouclier mais fut projeté en arrière, allant percuter un banc avec fracas. Le Loup-Blanc se tourna alors vers celui à la hallebarde, afféré à récupérer son arme pour une nouvelle attaque. Cathàn s’avança rapidement vers lui, usant de toute la longueur de Grand-Griffe pour parer une frappe. Il dût cependant céder un peu de terrain et commença à reculer de quelques pas vers la porte par laquelle il était arrivé. Le garde avait un avantage de distance sur lui, le Loup-Blanc se devait de le briser avant d’être acculé. Ainsi, il para, esquiva et dévia plusieurs attaques en adoptant une posture défensive avant de verrouiller ses appuis pour passer à l’offensive. Profitant d’un assaut destiné à perforer son torse, il abattit Grand-Griffe sur le côté de la hallebarde, usant autant de ses épaules que de son bassin pour donner plus de puissance à sa parade. Sa lame fit éclater le bois de la hallebarde, juste sous la pointe. Il enchaina beaucoup trop rapidement pour son adversaire, feinta une attaque au visage afin de forcer le garde à lever ce qu’il restait de son arme dans un réflexe défensif. Agile et précis, Cathàn changea prématurément d’angle, tranchant la main du garde. Ce-dernier laissa échapper un cri de douleur en voyant son membre tomber au sol, définitivement désarmé. Et avant qu’il n’ait pu esquisser le moindre mouvement, Grand-Griffe vint faire sauter la tête de ses épaules. Son corps décapité tomba mollement à genoux, puis contre les pierres froides tâchées de sang.  

L’autre garde, bien que sonné, était après se relever et dans un roulement d’épaules provoquant, revenait à la charge. À nouveau, Cathàn, qui marchait d’un pas déterminé en direction de son adversaire, usa d’un signe dans les airs créant un bouclier magique temporaire pour se protéger. L’épée du garde rebondit sur la barrière, créant aussitôt une ouverture. Cathàn s’y engouffra, attaqua avec une série de mouvements véloces, précis, cherchant à trouver une faille dans l’armure de plaques. Mais le garde était un bretteur expérimenté, plutôt doué même et lorsque le Loup-Blanc semblait enfin toucher au but, il parvenait miraculeusement à trouver une parade, notamment à l’aide du bouclier rond qu’il tenait dans sa main droite. Plus loin, la sorcière était toujours aux prises avec son propre adversaire et malgré le bruit des lames qui s’entrechoquaient, Cathàn pouvait entendre sa voix ainsi que quelques bribes de leur conversation. Quelle ne fut pas sa surprise de voir la fiel couper l’extrémité de son propre doigt. Putain de fiels., pensa Cathàn en reportant toute son attention sur son adversaire. Ce-dernier revenait à l’assaut, usant de quelques attaques prudentes mais précises, levant son bouclier et avançant d’un pas assuré. Son épée chercha le torse de Cathàn, elle rencontra la lame effilée de Grand-Griffe et alors que c’était à son tour de chercher la cuisse de son adversaire, le bouclier s’interposait. Chaque coup donné était rendu, chaque tentative de blessé l’autre était interceptée, parée et le combat entre les deux hommes semblait être parfaitement équilibré. Ni le garde, ni le Loup-Blanc ne parvenaient à prendre l’avantage sur l’autre et tout ce qu’avait dû faire Cathàn pour arriver jusqu’à cette église, l’avait légèrement émoussé. Après quelques secondes passées à s’observer, à se jauger et à reprendre leur souffle, ils repartirent à l’assaut. Cette fois, le Loup-Blanc décida de diversifier ses tactiques. Déviant un coup horizontal, il signa de sa main libre repoussant son adversaire d’un choc magique, le déséquilibrant suffisamment pour user d’une ouverture dans sa garde. Dans un premier temps, Grand-Griffe s’écrasa sur le bouclier, la force du coup résonnant à travers les os du bras du garde, manquant de le faire lâcher sa protection. Il tenta de contre-attaqué mais n’en eu pas le temps car Cathàn le forçait déjà à défendre sur son autre flanc, puis au niveau de ses jambes. Feintant une attaque féroce sur le haut du corps, le Loup-Blanc obligea son adversaire à lever sa défense et alors que son épée allait de nouveau heurter le bouclier, il s’abaissa. La lame perça enfin un point faible de l’armure, s’enfonçant profondément dans la chair, sous l’aisselle. Elle ressortit par l’épaule et d’un mouvement sec, détacha le bras armé du reste du corps. Tout en usant de son élan, Cathàn pivota sur lui-même et trancha la gorge de son opposant. Le garde s’effondra, les mains jointes sur son cou dans un cri silencieux.

À cet instant, le demi-Syràn remarqua que son environnement n’était plus le même. Il vit la noirceur qui avait envahie l’église, les ombres qui faisaient vaciller les flammes et semblaient absorber la lumière qui filtrait au travers des vitraux. Bien qu’ayant le souffle court suite aux combats qu’il venait de mener, il comprit que quelque chose d’autre était à l’œuvre et rendait l’air irrespirable, étouffant. Son regard se porta alors sur la sorcière, penchée sur le corps à moitié calciné de l’homme et après déchiqueter ses entrailles à grands coups de lames. Il tenta bien de crier, de lui intimer d’arrêter et de lui faire comprendre que son adversaire était mort, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Les fiels et leur Dieu, maudit Cathàn en secouant la tête. Alors, en même temps que d’un habile mouvement du pied, il faisait jaillir le bouclier du garde devant lui et le propulsait en direction de la femme en usant d’un signe censé repoussé ses adversaires.

- Assez !

Le choc avait fait que les ombres s’éloignaient, que le froid qui était venu mordre la peau du demi-Syràn s’estompait peu à peu. Sa voix avait retentit, avait claquée et résonnée entre les murs de l’église. Il était rare que Cathàn s’exprime de la sorte, rare qu’il hausse le ton. Il s’avança suite à cet ordre, s’arrêta quelques secondes au niveau du cadavre encore fumant de l’homme, y jeta un bref coup d’œil et l’enjamba afin de se rapprocher de celle pour qui il avait fait ce chemin. Finalement, il stoppa son avancée face à elle, la toisa de toute sa taille et leva légèrement Grand-Griffe afin que la pointe désigne la femme.

- Certaines personnes, haut placées, désirent votre tête, Althéa. Cependant, je ne suis pas un bourreau. Quelles que soient vos fautes, vous y répondrez devant ceux qui vous accusent.

La voix du Loup-Blanc était plus posée, plus calme et comme à l’accoutumée, plus proche d’un murmure rauque qu’autre chose. Il marqua un temps d’arrêt pour observer la réaction de la fiel puis, éleva un peu plus son épée en la faisant doucement tourner dans sa main afin de positionner sa paume vers le haut, à la manière d’une invitation.

- Désirez-vous me suivre, ou dois-je vous y forcer ?       

 

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    Une rage inextinguible, qui ne semblait jamais s'apaiser, et qu’elle n’avait aucune intention de laisser disparaître. Dès que les premiers hurlements résonnèrent à ses oreilles, des frissons de délectation parcoururent sa peau. Sa souffrance était tout ce qu’elle désirait, tout ce qu’elle souhaitait lui rendre au centuple. Althéa s'égarait sans doute, une âme perdue, vendue sans remords aux ténèbres. Pour un plaisir fugace, qui lui permettait d’oublier son propre sacrifice pour en arriver là. Cette illusion de puissance temporaire la faisait se sentir plus forte. Et elle savourait chaque instant, chaque goutte de cette jouissance. Peut-être qu’en réalité, elle était bien ce monstre que tous redoutaient. Et au fond, cela ne semblait pas vraiment la troubler.
Mais toute satisfaction, aussi horrible soit-elle, prit une fin. Si elle n’avait eu d’yeux que pour lui et que son corps ne faisait plus qu’un avec la mort, elle n’anticipa pas cet ordre suivi du choc qui la retira d’Élior. Obsédée par une vengeance, elle avait baissé sa garde. Le sol qu’elle rencontra une fois encore, mais qui, pour une fois, ne lui coupa pas le souffle.

   Althéa soupira de rage, mais à la seconde où elle essaya de se redresser, ses muscles refusèrent de lui obéir. Une inspiration après l’autre pour calmer l’adrénaline cognant dans ses veines, elle chercha des yeux la raison de cette interruption. Elle s'accrocha à ce visage qu’elle avait entrevu, à ses yeux et ses cheveux qui auraient pu se fondre avec la neige. Était-il là pour la tuer ? Pour lui donner le coup de grâce que tous attendaient ? Elle doutait sincèrement qu’il soit là pour lui tendre une main.
Encore un soupir lui échappa et, prenant difficilement appui sur ses mains, elle se fit glisser lentement pour se redresser un peu, afin de ne plus sentir le goût du sol trop près de ses lèvres. Les battements de son cœur se calmèrent avec difficulté et sa bouche s’étira en un rictus alors que la vérité résonnait à ses oreilles. On l’accusait. Encore. Et pourquoi cette fois ? Pour avoir l’audace de respirer, ou simplement d’exister ?

Vous suivre sérieusement ? Vous voulez me conduire à l’échafaud et je devrais vous obéir sans protester ?

Autant lui prendre la vie ici et maintenant, car il n’était pas question qu’elle soit une fille docile, avançant doucement vers la mort. Une fois encore, elle se demanda qui avait pu exiger cela. Elle n’avait été qu’une ombre sans intérêt, un bruit de couloir à éviter la lumière à tout prix. Ne faisant qu’exécuter les ordres donnés pour un homme qui venait de rencontrer l’étreinte de la mort.

J’ai eu ma dose de personne souhaitant ma mort pour aujourd’hui.

C'était presque ironique, presque sarcastique, irréel pour une vérité. Sa tête sur un bûcher, on la souhaiterait à tout jamais. Doucement, elle arracha un morceau de tissu de sa robe et s’en servit pour arrêter le sang de son doigt avant que cela ne lui joue des tours, avant que la tête ne lui tourne. Une puissance accordée l’espace d’un instant, qui doucement se dissipa. Fimjir ne lui avait pas entièrement fermé la porte au nez, et c’était certainement la pensée la plus réconfortante en cet instant. Les ombres ne furent bientôt plus qu'un simple souvenir, ne laissant qu’une odeur âcre de sang et de flamme qui gardèrent leur teinte violette. Même le brouhaha extérieur ne semblait plus être aussi imposant, mais la fumée dansant contre quelques vitres restait présente. C'était fini. Enfin. Pour ce qu’il en restait, l’Auroréa ne pourrait se relever, du moins elle l’espérait.

De quoi m’accuse-t-on ? De sorcellerie, de paria, de catin ou bien de monstre ? Des termes qu’il faudrait renouveler.

Ses yeux se posèrent sur cet homme imposant qui pourrait sans difficulté la percer de son épée. Aurait-elle encore la force de se défendre ? Peu probable. Mais elle ne souhaitait pas entendre une parole de plus. Elles étaient de trop. Elles étaient... aussi mensongères que véridiques pour la plupart.

Qu'importe qui vous êtes, je ne viendrai pas avec vous, ni de gré, ni de force.

 
Cathàn Llyr
neutre

Cathàn Llyr


Syràn
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propriétés magiques
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propriétés physiques
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âme
Keywords : Ascension • Solitaire • Taciturne • Observateur • Illusion • Déception • Traumatisme, crainte des Fiels • Juste dans ses choix • Désintéressé des causes • Froid/Distant • Meurtri dans l'âme • Chasseur, pisteur et tueur réputé dans l'Empire Atalan • The White Wolf
Aesthetics : [FB] - The Lesser Evil / Cathàn 1715798693102516120
Repérage : Voyageur d'Atalan
Faceclaim : Henry Cavill
Evolution : Rang (( néophyte ))
Inventaire : Grand-Griffe : épée en acier
Danseuse : épée en argent
Pouvoir : Pouvoir de La Greffe : Suite à une épreuve initiatique et à des années d'entrainements auprès de son maître, les cinq sens de Cathàn ont été poussés à leur paroxysme.
Signes distinctifs : Teint pâle, carrure imposante, cheveux blancs, yeux orangées
Parchemins : 46
Cristals d'étains : 482
feu
lune

Lea joueur.se

Pseudo
: The Man.
Pronoms: Il pour le joueur comme pour le personnage.
Ecriture: Écriture à la troisième personne, je suis un véritable caméléon qui s'adapte à tout.
Triggers: Encore une fois, je m'adapte.
Warnings: Violence, mort, mutilation, assassinat, sexe.
Crédits: @burnonfyre & @the-call-of-the-mountains
Discord: theman5156

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@Cathàn Llyr & @Althéa Hollis  
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tw : violences physiques explicites, sang, mort, amputation






   
Evil is evil. Lesser, greater, middling, makes no difference. The degree is arbitrary, the definitions blurred. If i’m to choose between one evil and another, i’d rather not choose at all.
{ F L A S H B A C K ⸻ année 1265 }


 
    Cathàn n’était pas un bourreau, il ne l’avait jamais été et ne le serait sans doute jamais. Ce n’était pas son rôle et quand bien même cela lui aurait été imposé, il aurait fait tout ce qui était en son pouvoir pour refuser. Ce n’était pas son rôle de mettre à mort des êtres doués de la pensée, il n’était pas cette poigne tenant entre ses mains la lame de l’irréfutable sentence. Il rejetait le fait de devoir intervenir, faire le sale boulot pour quelqu’un d’autre, dans des affaires qui n’étaient pas les siennes. Seuls les fiels qui avaient lâchement assassinés sa mère méritaient son attention, seuls ces-derniers pourraient le voir comme un bourreau. C’était sa vengeance. Cela avait été pendant longtemps son unique raison de vivre, sa seule motivation pour voir un nouveau jour se lever et espérer voir leur sang tâcher Grand-Griffe. C’était personnel et cela l’avait toujours été même si, aujourd’hui, après plusieurs années, la rancœur que Cathàn nourrissait avait perdu de sa superbe. Les aventures, les rencontres qu’il avait pu faire avaient fait que l’image qu’il avait des fiels, avait changée. Les choses étaient différentes et désormais, ce n’était plus à une race entière qu’il en voulait mais à seulement quatre de ses représentants. Un jour viendrait, sans doute, où l’occasion de se venger se présenterait. Un jour viendrait où, il pourrait certainement alléger son cœur et son esprit du poids de la culpabilité. Ne pas avoir été là, ne pas avoir été assez fort, ne pas avoir été capable de protéger sa mère. Il savait pertinemment que la mort de ces quelques fiels ne changerait rien, que cela ne ramènerait pas sa mère et qu’il continuerait d’être hanté par ce jour horrible. Mais les tuer, les faire payer pour ce qu’ils avaient fait n’était que justice. Sa vengeance était devenue une sorte de nécessité, un objectif parmi tant d’autre, qu’il accomplirait le temps venu.

À une longueur de lame de la fiel qui était encore au sol, l’invitation silencieuse du Loup-Blanc avait été refusée. À juste titre. Pourtant, la femme ne semblait pas le reconnaitre, ni même le connaitre. Contrairement à l’homme qu’elle avait massacré, elle ne savait pas qui était le Loup-Blanc, n’avait probablement jamais entendu de sa réputation dans les terres de l’Empire. C’était étonnant mais agréable à la fois car, cela l’aurait menée à des conclusions hâtives, peut-être même à un affrontement durant lequel –vu son état, elle n’aurait sans doute pas eu la moindre chance de s’en sortir. Cathàn n’avait pas été tendre avec elle et le premier contact échangé, avait été ce coup de bouclier. Cela avait été nécessaire, pour la pousser à s’arrêter, pour qu’elle sorte de cette espèce de transe dans laquelle elle avait été plongée. Fimjir. Nithya lui en avait parlé, plusieurs fois mais, il avait toujours refusé d’y accorder du crédit. Face à lui, la fiel avait fait un sacrifice pour invoquer son Dieu, pour avoir accès à son pouvoir, sa puissance. Cathàn ne pouvait pas nier ce qu’il avait vu et cela ne faisait que confirmer sa pensée : il abhorrait les Dieux. Omnipotents, invisibles, juges de races avec lesquels ils jouaient, s’amusaient. Peut-être étaient-il même tous assit autour d’une table, à déplacer les pions qui peuplaient l’Empire dans l’unique but de passer le temps ou de se distraire.

- Mh.    

Elle arracha un morceau de tissu de sa robe déjà en bien mauvais état, trouée, brûlée et déchirée. Plongé dans ce mutisme qui le caractérisait, Cathàn l’observa envelopper l’index auquel il manquait une phalange. Les propos de la femme lui confirmèrent lentement, à la manière d’une lame insidieuse, qu’il avait bien fait d’accepter cette mission. Les mots utilisés trouvaient une sorte d’écho dans le passé difficile du demi-Syràn et quelque part, lorsqu’il la voyait au sol de cette manière, il se rappelait l’enfant qu’il n’avait pas vraiment eu la chance d’être. Il se souvenait de ces années difficiles après le décès de sa mère, les entrainements imposés par les Syràn autant que par lui-même. Il revoyait ce que cela faisait d’être acculé, à court de choix et de ne pouvoir que réagir face aux événements qui se succédaient. Quittant la fiel du regard, perdu dans ses pensées, il soupesa Grand-Griffe dans le creux de sa paume et se décida finalement à reculer de quelques pas.

- Il faut cautériser la plaie, ou elle s’infectera et c’est un membre entier qu’il vous faudra sacrifier.

Avait-il lancé tout en essuyant les tranchants de la lame sur son avant-bras, avant de passer l’épée dans son dos pour la passer dans son fourreau. Il jeta un dernier coup d’œil au corps calciné non loin de lui, haussa brièvement les sourcils et fit demi-tour afin d’aller s’accroupir plus loin, proche du cadavre de l’un des gardes qu’il avait tué un peu plus tôt.

- Hildbert Linvodje. Charmant personnage…Le nom vous parle ? Mon intuition me dit que vous avez énervé les mauvaises personnes.

Sans un regard pour la fiel et ce qu’elle faisait, signe qu’il n’était pas un danger pour elle et inversement, il glissa ses mains épaisses mais habiles sous l’armure de l’homme pour en détacher quelques plaques. Cela fait, il parcourut son torse de long en large afin d’y trouver ce que le garde cachait de plus précieux : une bourse dans laquelle reposaient une dizaine de pièces. Maigre butin, mais c’était toujours cela de pris. Le Loup-Blanc grogna, déçu de sa prise et se releva afin de parcourir les quelques mètres qui le séparaient de l’autre corps, afin de répéter la manœuvre.

- On est toujours le monstre de quelqu’un, mais peu d’entre eux méritent la peur que nous en avons.

Ayant récupéré la bourse de l’homme, Cathàn pivota afin de s’asseoir sur le dos du cadavre et de pouvoir ainsi faire face à la fiel. Il fit sauter le petit sac en cuir dans la paume de sa main pour le soupeser et s’apercevoir que tout comme l’autre, il était presque vide. Il le passa ensuite à sa ceinture et releva la tête afin de poser son regard sur la femme, sourcils froncés.

- Fut un temps où pour certaines raisons, je ne vous aurais pas laissé le choix. Disons qu’une…mh…rencontre, m’a beaucoup aidée à corriger le jugement que j’avais des vôtres. Mon nom est Cathàn Llyr et je sais ce que vous avez fait, Althéa Hollis. Pourquoi ? Cela ne m’intéresse pas. Qui vous êtes ? Non plus. Moins j’en sais sur vous, mieux je me porte. Ce que je sais, c’est que Linvodje vous veut pour se venger et que de tous ceux qu’il a recruté, j’ai été le seul capable de vous retrouver.

Le Loup-Blanc se stoppa, laissant échapper un profond soupire tout en secouant mollement la tête. Un choix. Il y avait toujours un choix à faire et celui-ci s’était soudainement révélé suite aux mots qu’elle avait employé, à ce qu’elle avait fait pour survivre. Il lui était maintenant impossible d’ignorer ce qu’il avait vu ou entendu et comme il s’en était malheureusement douté au tout début de cette quête, tout était beaucoup plus compliqué. Maintenant, il y avait un choix à faire et le vœu de neutralité de Cathàn était une nouvelle fois entrain de prendre l’eau.

- Je ne suis pas un bourreau. Je serais un piètre traqueur, si je ne vous ramenais pas auprès de Linvodje, n’est-ce pas ? Malheureusement, les termes du contrat ont été changés au dernier moment et le peu d’or que j’ai trouvé sur ces gardes équivaut presque à ce qu’il comptait m’offrir pour votre tête.

Expliqua Cathàn en tapotant les deux bourses à peine rempli d’or, qui pendaient à présent à sa ceinture. Il haussa les épaules, comprenant que ce choix une nouvelle fois imposé l’amenait à être sujet à des conséquences qu’il devrait assumer un jour ou l’autre.

- D’autres viendront. Tôt ou tard, il paiera d’autres chasseurs, d’autres traqueurs et croyez-moi, ils vous trouveront. Vous ne pourrez pas passer votre vie à fuir.    

 

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    Ni de gré, ni de force. Ces paroles résonnaient en elle de manière permanente. Après cela, il était hors de question de se laisser encore transporter d’un endroit à un autre, et encore moins pour une exécution. Elle s'attendait à ce qu'il la tire sans son consentement, peut-être par le bras ou les cheveux, qu'il la traîne comme la vulgaire femme que tous voyaient en elle. Mais il n’en fit rien. Prudemment, elle suivit ses mouvements du regard, gardant en tête que si elle devait riposter, elle devait être au mieux de sa forme, ou du moins, ce qu'il en restait.
Althéa fit encore un effort pour mieux s’installer. Elle hocha la tête inconsciemment, car oui, il fallait qu’elle cautérise rapidement cette plaie avant que le pire n’arrive et que son sacrifice l’amène à perdre bien plus. Maintenant que l’adrénaline s’estompait peu à peu, qu’elle réalisait vraiment l’acte commis, la perte de son membre, elle ressentait une étrange sensation de libération. Comme si la pression sur ses épaules commençait à s'alléger, le poids constant s’évaporant progressivement. Respirer, enfin. Un prix légitime, au fond, il avait eu ce qu’il méritait.

Ses yeux cherchaient de quoi faire office d’instrument médical improvisé, tandis que ses oreilles captaient un nom qu’elle pensait avoir oublié. Linvodje. Être impur. Son visage grimaça à ce souvenir. Ses poings se serrèrent à l’image vive des cadavres – ou du moins ce qu’il en restait – qui défilaient dans son esprit, certains plus marquants que d’autres. Et voilà qu’on l’accusait encore. Elle aurait pu en rire, c’était absurde ; même mort, Élior continuait à lui pourrir la vie de ses actions. À la place, elle soupira.

—  Et pourtant, même si l’or n’en vaut pas la peine, vous êtes quand même prêt à m’emmener à ma sentence. Vous êtes prêt à livrer quelqu’un qui n’a fait qu’obéir pour qu'elle soit décapitée sans le moindre scrupule. Vous n’êtes peut-être pas un bourreau, mais vous manquez cruellement de jugeote, si vous me le permettez.

C'est tout ce qu’elle voyait. Tout ce qu’elle ressentait. Des mots franchirent ses lèvres avec une franchise brutale, mais il n'était plus temps de tourner sept fois sa langue. Ce n’était pas comme si une vérité pouvait réellement blesser un homme de son envergure. Surtout en cet instant, alors qu’il vidait les poches de ses assaillants à la recherche de bourses à garder. L’Auroréa n’était pas très riche, mais ils avaient de quoi faire quelques heureux avec quelques maigres pièces. Mais du reste, comme elle l’avait pensé la première fois qu’elle l’avait aperçu à l’entrée, il n’était pas là pour la sauver. Personne ne l’était en fin de compte.

Barnéas Linvodje, son frère, méritait de mourir. Vous vous en fichez, mais je vous le dirai quand même, ensuite vous aviserez s’il est toujours préférable de m’emmener à Hilbert.

Et s’il ne voulait pas l’entendre, il n’avait qu’à lui couper la langue ou bien la tête et récupérer la somme mise sur elle. Un instant, ses yeux se posèrent de nouveau sur le sol, cherchant encore une fois un instrument utile, jusqu'à ce morceau de fer qui avait volé durant les altercations. Elle l’attrapa, redoutant déjà la brûlure contre sa peau.

Barnéas méritait de mourir. Pour ses promesses trahies, pour ces orphelins qu’il prétendait recueillir pour leur offrir un toit. Pour le prétendu bienfondé de ses actions. Son frère le peint comme un homme de bien ? Croyez-moi, il n’en est rien.

Est-ce que ça ferait réellement l’affaire ? se demanda-t-elle en observant ce morceau de fer sous tous les angles. Il n’était ni propre ni désinfecté. Mais pouvait-elle réellement faire la fine bouche ? Ses mots continuèrent à sortir paisiblement.

Il n’était pas un noble aux intentions honorables, mais un être abject qui exploitait ces pauvres enfants comme une illusoire fontaine de jouvence, croyant que leur sang pouvait lui offrir vie et jeunesse éternelles, alors que ses traits se flétrissaient davantage sous l’emprise de la vieillesse.

Et quand elle l’avait vu pour la première fois, il lui semblait encore bien plus vieux que le portrait dessiné qu’on avait établi de lui.

Et très honnêtement, j’aurais pu rester indifférente, si parmi ces corps inertes il n’y avait pas eu quelqu’un qui m’était cher. Quoique, puisqu’il s’agissait d’un ordre de ce pauvre homme dont l’odeur de brûlé nous rabat les narines, dit-elle en montrant Élior du bout de son morceau de fer, il aurait fini décapiter quoi qu’il en soit.

Althéa commença à faire chauffer le morceau de ferraille du bout de ses doigts. L'odeur de métal se mêla au reste qui emplissait déjà l’air : fumée, sang, mort. Des détails auxquels ses narines s’étaient bien habituées. Pourtant, elle ne le posa pas encore contre sa peau, probablement par peur que cette douleur soit bien plus intense, réelle, que son sacrifice. Parce que celui-ci ne lui offrait pas l’adrénaline nécessaire pour oublier la souffrance. Puis, son regard se leva pour croiser celui du chasseur.

Ai-je mal agi ? Pour avoir éliminé un homme qui utilisait des enfants pour ses propres dessins ? Ou pour avoir obéi à l'ordre d’un soi-disant homme de bien, dois-je mourir pour des actes qui ne sont pas les miens ?

 
Cathàn Llyr
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    Un grognement sourd s’échappa de la gorge du Loup-Blanc alors qu’Althéa reprenait la parole. Un grognement contrarié, parce qu’il ne voulait pas entendre ce qu’elle avait à dire. Il ne voulait rien savoir, préférait rester dans l’ignorance et le déni de la réalité qu’était celle de la fiel. Il lui avait dit quelques instant auparavant, il lui avait pourtant semblé avoir été clair sur le sujet : ses motivations ne l’intéressaient pas. Tout comme son passé, qui elle était réellement ou encore, pourquoi est-ce que ces hommes avaient essayé de la tuer. Moins Cathàn en savait, mieux il se portait. C’était une règle tacite, une manière de procéder qu’il s’imposait depuis des années et même s’il lui était arrivé de déroger à ce fonctionnement bien huilé, il savait pertinemment quelles en étaient les conséquences. Il connaissait l’issue, à partir du moment même où la personne qu’il traquait ouvrait la bouche, prononçait quelques mots sur d’éventuelles raisons, valables et recevables, c’était fini. Il était le traqueur le plus redoutable que l’Empire ait porté, un combattant hors-pair à même d’affronter et de défaire n’importe qui. Il était ce voyageur solitaire entouré de légendes épiques, cerné d’une aura grandissante et impressionnante d’héroïsme. Il était le Loup-Blanc, celui qui avait combattu et vaincu des Foenards. Il était cette providence que ceux bordés de désespoir rêvaient d’effleurer, il était celui dont le nom suffisait à faire trembler les plus courageux et pourtant, face à l’injustice, sa plus grande faiblesse se révélait…surtout lorsque l’injustice avait les traits d’une femme.

- Il fallait que tu parles, mmh…

Grommela-t-il contre lui-même, son menton s’affaissant sur son torse, abattu. Il était trop tard pour faire machine arrière, même si le jugement que portait Althéa sur lui le fit tiquer. Oui, il l’aurait sans doute livré à Linvodje et il n’aurait pas posé la moindre question, simplement demandé son paiement. Ce qu’il avait entendu chez cet homme répugnant, ce qu’il avait vu dans cette église et ce qu’avait subi cette fiel, toutes ces raisons lui rappelaient pourquoi il vivait en marge de la société. Le schéma était toujours le même et Cathàn en avait fait les frais, avec Nithya. Il se souvenait parfaitement avoir osé croire, avoir littéralement placé sa vie entre les mains de celle qu’il avait aimé et qu’il avait cru que pour lui, rien que pour lui, les choses seraient différentes. Cela avait été une leçon, un enseignement supplémentaire à celui que lui avait inculqué son passé douloureux. Alors non, Cathàn ne manquait pas de jugeote, bien au contraire, il savait se montrer pragmatique. Une mission lui avait été confiée et il aurait dû l’accomplir, la mener à bien si seulement il n’avait pas commencé à se poser des questions sur son bienfondés, sur cette femme qui daignait à peine le regarder et semblait en quête de quelque chose qui échappait totalement au Loup-Blanc.

Tout en sortant un morceau de viande séché d’une besace accrochée à sa ceinture, Cathàn grimaça mais cette fois, resta silencieux. Son bref échange avec Hildbert lui avait rapidement permis de cerner le personnage, de comprendre qui il était réellement. Un noble de plus, un grand de ce monde qui se voyait beaucoup plus grand qu’il ne l’était vraiment et qui était persuadé que le reste de la plèbe vivait à ses pieds, parce qu’il le voulait bien. Les explications de la fiel ne faisaient que confirmer ce que Cathàn savait déjà, tout cela n’était qu’une histoire de vengeance. C’était un domaine, un sentiment qu’il ne connaissait que trop bien et qui l’avait animé, qui avait dirigé sa vie pendant trop longtemps. Il s’était laissé emporter par le besoin de se venger de ceux qui avait tué sa mère, tous les choix qu’il avait faits étant plus jeune avaient été dictés par la vengeance. Étant resté immobile un long moment, il porta enfin le morceau de viande séché à ses lèvres et le grignota en silence. Il resta ainsi, muet à mâchouiller la maigre venaison, le regard rivé à celui d’Althéa, l’écoutant le questionner sur ses agissements, cherchant certainement une approbation qu’il n’était pas en mesure de lui donner. D’un mouvement du menton, il désigna son doigt sectionné.

- La vengeance a toujours un prix. Elle est toujours la dernière des solutions et pourtant c’est la première que l’on choisit. Si vous voulez cautériser avec ce bout de ferraille, autant me demander maintenant de vous couper la main.

Lança-t-il Cathàn avant de se redresser. En faisant cela, il avait attrapé la dague que portait le garde à sa ceinture et avait un court instant examiné la lame. Puis, d’un pas lent mais assuré, il se dirigea vers Althéa tout en retirant l’un des bandages de cuir qu’il portait autour du poignet. Arrivé à la hauteur de la fiel, il se stoppa pour doucement lui retirer le morceau de ferraille et le jeter un peu plus loin. L’expression du Loup-Blanc n’avait pas changée d’un iota mais, son regard s’était adouci. Pour l’instant, c’était probablement le mieux qu’il pouvait faire pour lui indiquer qu’il ne représentait plus un danger pour elle, qu’il ne lui voulait aucun mal et que cette arme qu’il tenait dans sa main, n’avait d’utilité que de l’aider. Il s’accroupit alors près d’elle, toujours précautionneux dans ses mouvements dans ce même but de prouver qu’il n’était pas une menace. Il lui tendit la longue lanière de cuir qu’il venait de retirer et lui présenta la dague tout en attrapant délicatement sa main meurtrie.

- Chauffez la lame…et mordez là-dedans autant que vous le pouvez.

Sans un mot de plus, Cathàn attendit silencieusement qu’elle s’exécute. Son yeux ambrés posés sur la dague –qu’il tenait à quelques centimètres de la fiel, il regardait la lame, patientant jusqu’à ce qu’elle rougisse. Ce n’était pas la première fois qu’il procédait de la sorte et son corps, couvert de cicatrices en tous genres pouvait en témoigner. Il avait déjà cautérisé de nombreuses plaies sur lui-même, jamais sur un tiers. Mais il savait déjà quelle serait la réaction d’Althéa, il savait déjà que la douleur allait être insupportable, qu’elle allait sûrement hurler, probablement pleurer, peut-être s’évanouir. À vue d’œil, il put voir que la lame avait atteint une température idéale. Sa prise sur la main d’Althéa se fit alors plus sûre, plus forte et à l’aide de sa poigne, il referma ses quatre autres doigts pour verrouiller l’index. Il chercha alors son regard.

- Ne regardez pas. Althéa ? Croyez-moi, vengeance n’est pas justice. Vous avez été manipulée, ces monstres se sont servis de vous, je l’entends et vous ne méritez sans doute pas de mourir pour ce que vous avez fait. Mais rien n’est plus illusoire que la vengeance et ce n’est qu’une roue de plus dans l’engrenage de la violence. Les véritables monstres ont toujours un visage familier, n’est-ce pas ?

Demanda-t-il d’une voix toujours aussi profonde, mais beaucoup plus douce. Et sans lui laisser le temps de répondre, il s’empressa d’appliquer la lame chauffée à blanc sur la phalange manquante.        

 

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   Thème : ♫♫♫
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   Périr aujourd’hui pour des crimes qui ne sont pas les siens, pour des faits qu’elle n’avait ni provoqués ni souhaités. Simplement pour des ordres obéis, et voilà qu’on réclamait sa tête. Althéa essayait de comprendre pourquoi elle devait expier les fautes des autres. Pourquoi la jugeait-on ? Parce qu’elle maîtrisait la magie, parce qu’elle honorait un dieu redouté de tous ? N'était-ce pas insensé ? Elle n’avait jamais ôté la vie sans motif, du moins, cela ne lui était jamais arrivé jusqu'à présent. Mais peut-être ne fallait-il jamais dire jamais. Et peut-être, si elle avait trépassé des années plus tôt, tout cela ne se serait jamais produit.
Ses yeux restèrent fixés sur cet homme imposant. S'il avait voulu la tuer, il l’aurait fait en une seconde. S'il avait voulu l’emmener, il l’aurait traînée de force sans attendre qu'une inspiration traverse ses poumons. Mais il n’en fit rien. L’avait-elle réellement amadoué par ses paroles, aussi vraies soient-elles ? L'avait-elle suffisamment convaincu pour que l’idée de la démembrer disparaisse ? Lorsqu'elle le vit se déplacer, une nouvelle lame à la main, son cœur manqua un battement et son esprit se mit à réfléchir aussi vite que possible aux moyens de s'échapper. Peut-être que si elle rampait jusqu'au mur, elle aurait assez de force pour se relever et fuir, même si cette idée paraissait vaine. Cependant, il ne fit rien.

Son expression paraissait plus... douce ? Si seulement cela était possible. Comme si elle était soudainement hypnotisée, elle ne bougea pas d’un pouce. Elle vit le morceau de fer entre ses doigts disparaître, laissant place à la pointe de la lame tendue vers elle. Quelques secondes d’hésitation la traversèrent, puis finalement, elle la fit chauffer. Oui, c’était bien mieux que de risquer de perdre sa main entière. De l’autre main, elle prit le morceau de cuir et grimaça. L’adrénaline s’était dissipée, et elle sentait la tension grandir.

   Elle essaya une fois, peut-être deux, de tirer sur la poigne qu’il avait, comme pour s’assurer d’une vérité qu’elle savait déjà, mais en vain. Impossible de s’échapper. Il lui briserait les os en quelques secondes, et ça, c’était la pire des éventualités. Finalement, elle l’écouta à peine. Les mots qui s’échappaient de ses lèvres lui parvinrent comme un murmure lointain, difficilement compréhensible. Il lui disait de ne pas regarder. Peut-être aurait-elle dû écouter, mais cela semblait absurde sur l’instant. Cela lui paraissait impossible.
Avant même qu’elle ne puisse mettre le cuir entre ses dents, la douleur l’envahit brusquement. Elle serra les mâchoires si fort qu’elles auraient pu se fendre. La surprise fut telle qu’il lui fut impossible de détourner les yeux. Elle s’accrocha à ce visage bourru et retint, autant que possible, les larmes qui voulurent s’échapper. L’odeur de chair brûlante se mêla aux effluves déjà présentes dans l’église, se combinant à la fumée et au sang. Mais c’était trop, trop pour elle, trop pour son corps. Elle tenta de se défaire de sa poigne, malgré la nécessité de l’acte, pour échapper à la douleur. Elle essaya de retenir le cri, mais il s’échappa de ses lèvres. Finalement, la souffrance devint insupportable ; son visage s’approcha de son bras et ses dents se plantèrent dans le tissu, son autre main s’accrochant désespérément, cherchant un moyen de gérer la torture.

   Brûlures interminables, s’étendant sur une éternité. Bien que la lame ne fût plus collée à son doigt, elle la sentait encore, comme si elle n’était jamais partie. Faible, comme toujours, mais pouvait-on réellement la blâmer cette fois ? Son corps se mit à trembler légèrement, cherchant à extérioriser toute cette douleur. Ses lèvres lâchèrent prise, mais elle ne s’éloigna pas pour autant, prête à s’effondrer, sa tête se posa un instant contre son épaule. Le temps de s’habituer, de réaliser que c’était terminé. D’inspirer plusieurs fois, cherchant une stabilité perdue. Avant de s’éloigner, de lâcher tout ce qui la retenait. Et de fuir principalement le regard, honteuse d’avoir montré cet état de faiblesse. Dans un murmure, en fixant le corps d’Élior, elle demanda :

M'avez-vous épargnée seulement pour me remettre entre ses mains ?

Il fallait qu’elle sache. Quand bien même cela ne changeait rien. Quand bien même elle ne comptait pas changer d’avis. Mais est-ce que tout cela avait servi à quelque chose ? Elle se mordit la lèvre, essuya du revers de la main les quelques larmes. Bon sang, comme elle détestait ça. Recherchait-elle la pitié ? Qu'il s'apitoie sur son sort ? Non. Elle voulait simplement que les accusations soient fondées. Acceptables à ses yeux, sans pour autant être prête à se laisser tuer plus facilement.

Linvodje ne lâchera pas le morceau, vous le savez aussi bien que moi. Et vous n’aurez pas l’argent promis à moins de m’y amener. Et comme je vous l’ai dit, je ne compte pas mourir aujourd’hui.

Althéa soupira, non, il n’y aurait pas de tombe à son nom aujourd’hui. Les doigts de sa main blessée tremblèrent, douloureux. À peine osa-t-elle les bouger. Mais ce serait suffisant pour qu’elle ne perde pas de sang, suffisant pour éviter l'amputation complète. Sauvée en apparence.

Je ne souhaite pas m'opposer à vous. Aussi incroyable que cela puisse sembler, je sais reconnaître quand je suis surpassée, surtout en étant aussi affaiblie.

La voix de la raison essayait parfois de s’infiltrer dans son esprit et de s’y implanter assez profondément pour qu’elle daigne l’écouter. Aussi, parce qu’elle ne souhaitait pas sentir sa peau brûler aussi vulgairement qu’un morceau de viande. Pourtant, dans ses propres mots, elle avouait inconsciemment qu’en d’autres circonstances, elle lui aurait mis des bâtons dans les roues.

Mais vous avez raison sur un point, les véritables monstres sont souvent ceux que nous côtoyons et chérissons au quotidien. Parfois, ce sont ces mêmes personnes que nous connaissons depuis toujours qui... nous façonnent à leur image. Sciemment ou non, nous devenons cette graine qui pourrit de l’intérieur, et même avec les actions les plus nobles, elles ne suffisent jamais à éradiquer toute cette moisissure.

Et Althéa était pourrit jusqu’à la moelle depuis son premier jour sur cette terre.  

 
Cathàn Llyr
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Cathàn Llyr


Syràn
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âme
Keywords : Ascension • Solitaire • Taciturne • Observateur • Illusion • Déception • Traumatisme, crainte des Fiels • Juste dans ses choix • Désintéressé des causes • Froid/Distant • Meurtri dans l'âme • Chasseur, pisteur et tueur réputé dans l'Empire Atalan • The White Wolf
Aesthetics : [FB] - The Lesser Evil / Cathàn 1715798693102516120
Repérage : Voyageur d'Atalan
Faceclaim : Henry Cavill
Evolution : Rang (( néophyte ))
Inventaire : Grand-Griffe : épée en acier
Danseuse : épée en argent
Pouvoir : Pouvoir de La Greffe : Suite à une épreuve initiatique et à des années d'entrainements auprès de son maître, les cinq sens de Cathàn ont été poussés à leur paroxysme.
Signes distinctifs : Teint pâle, carrure imposante, cheveux blancs, yeux orangées
Parchemins : 46
Cristals d'étains : 482
feu
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Lea joueur.se

Pseudo
: The Man.
Pronoms: Il pour le joueur comme pour le personnage.
Ecriture: Écriture à la troisième personne, je suis un véritable caméléon qui s'adapte à tout.
Triggers: Encore une fois, je m'adapte.
Warnings: Violence, mort, mutilation, assassinat, sexe.
Crédits: @burnonfyre & @the-call-of-the-mountains
Discord: theman5156

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@Cathàn Llyr & @Althéa Hollis  
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Evil is evil. Lesser, greater, middling, makes no difference. The degree is arbitrary, the definitions blurred. If i’m to choose between one evil and another, i’d rather not choose at all.
{ F L A S H B A C K ⸻ année 1265 }


 
    Cathàn savait exactement à quel type de douleur Althéa s’exposait. Nombre des cicatrices qui barraient son corps mutilé avaient été des plaies qu’il avait lui-même cautérisé. Quelque part dans le bas de son dos, s’étendaient trois marques de griffures profondes qu’il avait nettoyé, seul, avant de les refermer à l’aide d’une lame chauffée à blanc. La balafre qui barrait son pectoral droit avait été traitée de la même manière et d’autres encore, pouvaient témoigner de son expérience dans le domaine. Sur ses poignets autant que sur ses bras, sur ses jambes comme sur son abdomen. Ses aventures passées l’avaient menées dans les endroits les plus dangereux, les plus reculés de l’Empire. Des zones de dangers innommables où personne n’osait s’aventurer, où personne n’aurait pu venir à son secours. Il avait quasiment toujours été seul et il avait bâti toute son existence, sa manière d’agir et de se comporter autour de ce paramètre. Pour beaucoup, la solitude aurait été un handicap certain, un frein à l’aventure et aux cristaux d’étain. Mais l’exil avait imposé à Cathàn avant qu’il ne l’adopte, avant qu’il ne se drape et ne l’apprivoise comme peu en était capable. Il s’était construit autour de cette confiance qu’il gardait pour lui-même et qu’il n’accordait que trop rarement, sans doute parce qu’il avait rapidement compris que les peuples de sociétés étaient remplis de serpents et de faux-semblants.

Le demi-Syràn avait accepté sa destinée et alors qu’il appliquait la lame brûlante sur la plaie ouverte de la fiel, il pouvait deviner à son regard qu’elle aussi, acceptait ce à quoi elle était promise. La douleur. Certains se seraient évanouies, auraient perdu connaissance au moment même où l’acier incandescent aurait rencontré la chair. Cependant, la femme qu’il avait en face de lui ne flancha pas. Il vit ses yeux s’écarquiller de surprise, de souffrance. Il vit ses orbites se remplir de larmes qui se refusaient à couler, il les vit briller et lui renvoyer son propre reflet. Passé la stupéfaction, il reconnu qu’il s’agissait d’un regard de défi. Ce n’était pas lui qui était visé par cette bravade, c’était elle. Alors que l’odeur de chair calcinée s’imposait subitement dans l’église, Althéa ne flanchait pas. Elle soutenait son regard et les muscles de sa mâchoire se tendaient, se crispaient d’une force dont il avait rarement été témoin. La force de la résilience, de l’acceptation de cette douleur insoutenable. Puis -comme lui l’avait fait plusieurs fois auparavant, elle céda. Cathàn sentit sa main s’agiter dans la sienne, capta sa tentative de s’échapper, de se retirer à cette torture nécessaire. Et le demi-Syràn affermit sa poigne, consolida sa prise autour de la main et de l’index de la fiel.

Pour lui, ce n’était que quelques petites secondes et pour elle, c’était une éternité de douleur. C’était un instant figé dans le temps, une souffrance qui ne semblait pas connaitre de fin. Et finalement, un cri s’échappa. Sa voix déchira le silence, forçant Cathàn à grimacer face à ce qu’elle affrontait, ce qu’elle éprouvait. Pourtant, il ne prononça pas le moindre mot et continua d’appliquer la lame avec une force certaine contre le membre fantôme, conscient que ce n’était qu’une question de temps. Malgré le hurlement d’Althéa, il pouvait très distinctement entendre la chair crépiter, grésiller sous la chaleur de la lame. C’était presque fini et alors qu’il quitta le regard de la fiel pour regarder l’avancée de la cautérisation, une vive douleur le lança au niveau de son biceps droit. Surpris, pris de court, il laissa échapper un grognement sourd et son poing se serra encore plus autour de la garde de la dague. Son bras s’était brusquement crispé, tous ses muscles s’étaient tendus dans un réflexe défensif qu’il était parvenu à maitriser avant qu’un malheureux coup ne soit donné. Tout en écartant la dague, il posa un regard lourd de sens sur la chevelure d’Althéa alors que les dents de la fiel étaient toujours plantées dans son bras. Il retint avec peine son envie de l’en arracher brutalement dans la douleur était intense et se contenta, d’un geste sec, de jeter la dague plusieurs mètres plus loin.

- C’est fini.

Avait grommelé le demi-Syràn après avoir posé une main épaisse sur l’épaule d’Althéa pour la repousser doucement, l’intimer à cesser de le mordre jusqu’au sang. À ce moment, il vit son corps se soulever et être pris de violents tremblements. La gestion nerveuse de la douleur insurmontable qu’elle venait d’encaisser, son corps l’extériorisait. La prise qu’il avait sur son épaule se fit plus douce, plus compréhensive alors qu’Althéa s’écroulait littéralement contre lui, son front venant heurter son épaule. Cathàn leva les yeux au ciel -à la nef de l’église précisément, laissant échapper un long soupire. Pourquoi est-ce que les choses finissaient toujours ainsi ? Pourquoi est-ce qu’à chaque fois, sans exception, qu’il portait secours à une fiel où qu’il en croisait la route, elle finissait dans ses bras ? Il n’y croyait absolument pas mais, si ces fameux Dieux que tous priaient existaient réellement, ils devaient vraiment s’amuser avec lui. Cathàn avait haï les fiels de toute son âme, de toutes ses forces et aujourd’hui, c’était d’eux dont il était continuellement entouré. Il se souvenait pourtant avoir mainte et mainte fois martelé à Ozalee de ne jamais faire confiance à un fiel. Il se rappelait aussi de ce qu’elle lui répondait, à chaque fois. La gamine s’était toujours moquée de lui, s’était sans cesse amusée de ce dicton parce que Cathàn n’avait jamais été capable de l’appliquer pour sa propre personne. Nithya en avait été la preuve, tout comme Lyarra plus récemment. Et maintenant, c’était cette femme qu’il était supposé ramener de grès ou de force, qui se retrouvait collée à lui…et qu’il avait choisi d’aider plutôt que d’accuser.

D’ailleurs, cette-dernière se redressait, enfin, alors que Cathàn n’avait pas bougé d’un iota, pantois et, s’écartait quelque peu de lui, visiblement gênée par ce qu’il venait de se passer. Ce qui était également le cas pour le demi-Syràn qui, troublé par ce contact, était resté immobile. De son côté, le regard fuyant, Althéa le questionnait quant à ses agissements et surtout, le but de tout cela. C’était compréhensible et le Loup-Blanc comprenait parfaitement son inquiétude et son besoin d’être fixée quant à l’avenir qu’il lui réservait. Pour autant, il garda le silence. Attentif à ce qu’elle lui expliquait, il ramassa la bande de cuir et entreprit de l’enrouler autour de son poignet, là où elle se trouvait quelques instants plus tôt. Elle avait raison, Linvodje n’allait pas lâcher l’affaire, bien au contraire. Cathàn se doutait que s’il revenait bredouille, il en ferait probablement les frais mais Linvodje n’était pas assez fou pour s’en prendre à lui. Il largement capable d’encaisser la colère d’un homme aussi peu intimidant. Cependant, il lancerait sans doute d’autres assassins à la recherche de la fiel. Celle-ci ajouta alors, le plus sérieusement du monde, qu’elle ne souhaitait pas affronter Cathàn, se doutant que dans son état, elle ne ferait pas le poids. Le Loup-Blanc ne pu s’empêcher de sourire…et de laisser échapper un rire, bref certes, mais qui témoignait de l’amusement qu’avait provoquée cette remarque.

- Sage décision. Cela m’aurait attristé d’avoir soigné votre doigt avant de vous éventrer.

Il avait dit cela en reprenant son sérieux, sur un ton grave et avec une intonation sombre, profonde qui caractérisait tant sa manière de parler. Mais il ne tarda pas à se fendre d’un fin sourire, preuve que cette réponse avait été dite dans le seul et unique but de détendre l’atmosphère, de lui faire comprendre -une fois de plus, qu’il n’était plus une menace pour elle. Portant les mains au bas de sa chemise, il en arracha sèchement un morceau de tissu qu’il étudia un court instant. Puis, dans un geste mesuré et emprunt de délicatesse, il s’empara une nouvelle fois de la main de la fiel pour apposer ce bandage de fortune autour de son index mutilé.

- Usez d’un onguent dès que vous le pourrez, la chair brûlée se régénérera plus vite et cela atténuera la douleur.

Une fois l’index de la fiel entouré et complètement protégé par ce vulgaire morceau de tissu, Cathàn se redressa afin de quitter sa position accroupie et vint s’asseoir à côté d’elle. Il jeta un coup d’œil à sa chemise déchirée et ne put s’empêcher de grogner face au constat qui s’imposait à lui : le peu d’or dont il disposait à présent lui servirait incontestablement à en acheter une nouvelle. Posant ses avant-bras sur ses cuisses et joignant ses mains, il tourna légèrement la tête pour regarder Althéa dans un haussement d’épaules.

- J’ai connu une femme qui pensait la même chose que vous. Que ses actions, que ce qu’elle faisait et ce à quoi elle était destinée ne faisait que l’éloigner de…des autres. Elle pensait que ce qu’elle était la rendait…mh…impossible à aimer. Vous vous trompez, comme elle. Dès lors que nous choisissons, nos actions nous définissent. Ce n’est pas notre passé, ni ce à quoi nous sommes censés être destiné qui font de nous ce que nous sommes. Elle a choisi de croire qu’elle n’avait pas le choix, qu’elle devait être autre chose que ce qui était suffisant. Vous, vous avez encore le choix, Althéa. Quoique vous aient fait ces hommes, ce n’est pas vous telle que vous l’êtes. Recommencez, essayez, échouez. Tant pis. Recommencez encore. Vous avez encore le choix de vous libérer d’une emprise qu’ils n’ont plus.  


 

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   Que Fimjir la préserve, elle était encore de ce monde. Encore vivante. Entière - du moins en partie. Elle se trouvait là, tentant de retrouver un semblant de clarté mentale, se demandant ce qui se passerait ensuite, si tant est qu'il y ait un ensuite. Un soupir s’échappa de ses lèvres, accompagnant ses pensées. Depuis sa naissance, elle s’était toujours considérée comme pourrie et n'avait jamais ressenti le contraire. Personne ne l'avait jamais vue autrement. Elle s'y était habituée, comme si c'était la chose la plus normale du monde.
Althéa, pantin brisé en cet instant, laissa finalement le silence l’envahir. La tension la tenaillait, et elle attendait que ses nerfs se relâchent, que son corps cesse de trembler, qu’elle puisse respirer. C'était fait. Elle voulait simplement passer à autre chose et ne plus souffrir. Son regard errant s’accrocha finalement à ses mouvements, à ce morceau de tissu arraché et posé sur sa main blessée. Elle se demandait pourquoi celui qui était venu pour la tuer venait maintenant de la sauver. Cela ne bénéficierait à personne, ni à lui, ni à elle. Mais elle ne dit rien. Elle laissa toutes ses questions en suspens, consciente que les réponses ne seraient probablement pas agréables. Ou trop fausse pour être vraie.

La sorcière resta silencieuse, même lorsqu'il demeura à ses côtés, même lorsque ses mots résonnèrent, porteurs d'une vérité qui lui semblait inconcevable. Ou trop irréelle pour être acceptée. Ne pas être le monstre que l'on clamait qu’elle était, est-ce réellement possible ? Comme Elior l’avait un jour suggéré avec un espoir vain, tel une carotte agitée sous son nez ? Absurde, il suffisait de voir le massacre. Il suffisait de voir à quel point elle pouvait se damner pour l’approbation d’un dieu. Et pourtant...

« Le choix... C’est quelque chose qui semble... improbable. »

Cette pensée lui trottait en tête. Elle n'était pas totalement sourde à ces mots. Cela restait là, comme une petite graine plantée dans son esprit. Elle laissa son regard dériver vers le plafond, vers les fresques méticuleusement dessinées. Le mot « choix » paraissait étrange, car jusqu’à présent, tout avait toujours été dicté, orchestré, ordonné. Une ligne directrice qu’elle devait suivre pour sa propre sécurité. Si elle avait parlé de cela quelques années auparavant, certains membres de sa famille l’auraient probablement brûlée pour avoir osé aborder l’idée d’un « choix » concernant sa vie.

« Vous savez, je me suis tellement habituée aux ténèbres que j’ai presque oublié ce que ça faisait d’imaginer la lumière. »

Althéa se mordit la langue, c’était sorti avant qu’elle ne puisse retenir ses mots. Des confidences qu’on ne livrait pas à n’importe qui. Peut-être était-ce à cause de la douleur, des émotions, ou le tout à la fois qui la rendait plus vulnérable. Bon sang, c’était stupide.

« Oublier ce que c’était de ne pas être vue comme un monstre. Mais vous voulez mon avis ? Ce n'est qu'un doux rêve que je peux à peine frôler du doigt. »

Elle leva sa main amputée, prolongeant ainsi ses paroles. Pourtant, aucun regret ne l'habitait. Si elle devait recommencer pour acquérir pouvoir et influence, elle le ferait sans hésiter. Elle avait aimé cette sensation, cette ivresse. C'était aussi agréable qu'une inspiration, et aussi douloureux. Ironique, finalement. Puis, elle reposa sa main sur sa jambe et, dirigeant à nouveau son regard vers lui, l’observa un moment. Si les circonstances avaient été différentes, l’aurait-il quand même traquée pour sa magie ? Elle refoula cette pensée et baissa les yeux sur le morceau de tissu arraché.

Les secondes s'étirèrent, lourdes de questions sans réponses. Althéa, malgré sa vulnérabilité, sentait toujours cette flamme brûler en elle, ce désir de défier et de se frayer un chemin dans la noirceur étouffante.

« J’imagine que… je suis désolée pour votre chemise. »

 
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Ecriture: Écriture à la troisième personne, je suis un véritable caméléon qui s'adapte à tout.
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    Le choix lui paraissait improbable. Bienvenue dans mon monde, aurait voulu lui répondre Cathàn, mais il préféra garder le silence. C’était son meilleur allié, celui dans lequel il se réfugiait, il se murait littéralement la plupart du temps. Ses paroles, ses conseils étaient des denrées rares qu’il distillait avec parcimonie. Il aimait peu discuter, échanger avec des rencontres telles qu’Althéa, parce que la compagnie d’un ou d’une inconnue, ne l’intéressait pas. Il était bien loin de ces chercheurs d’affection, de ces guetteurs d’attachement et toutes celles et ceux qui ne vivaient qu’à travers les regards posés sur eux. Lui, s’était totalement détaché de l’image qu’on lui avait collé à la peau, des mots qu’on lui crachait au visage lorsqu’il entrait dans une taverne. Les insultes et provocations glissaient sur son armure de cuir, ne parvenaient jamais à atteindre ne serait-ce qu’une once de son épiderme. Il savait ce qu’il était devenu, il était en paix avec cela. Mais les choix, les choix lui revenaient toujours en pleine face. Comme il l’avait expliqué à Althéa, il avait parfois souffert de choix qu’une autre lui avait imposé. Et face à cela, Cathàn n’avait –justement, pas eu d’autre choix que d’accepter. Il avait regardé Nithya lui tourner le dos, mettre un terme brutal à tout ce que le demi-Syràn avait pu rêver ou espérer. En l’espace d’un battement de cil, dans la chute interminable d’un seul battement de cœur, la fiel avait réussi à le briser.

Le colosse qu’il était, l’homme farouche et brut, l’éternel traqueur solitaire qui avait affronté les créatures les plus redoutables de ce monde, avait été brisé par une femme. Cathàn se souvenait de cet instant douloureux comme s’il venait de se dérouler à nouveau, comme s’il avait eu lieu la veille. Il n’avait rien oublié de ce jour. Ni ses mots, ni son parfum. Et pour la seconde fois de sa vie, en voyant celle qu’il avait aimé s’éloigner de lui, il avait affronté ce sentiment d’impuissance. D’une manière égale à ce qu’il avait vécu lorsqu’on lui avait arraché sa mère. Être là, face au Destin comme à l’évidence. Rester stoïque, interdit et complètement paralysé. N’être en capacité de rien et avoir les pensées qui fusent, qui tourbillonnent à en perdre la tête. Repasser chaque instant, le revivre ou découvrir, l’imaginer et tenter de comprendre pourquoi, comment. Essayer de trouver une solution à ce qui ne pouvait être changé. Dans ce sentiment d’impuissance, les suppositions et les hypothèses étaient assassinent. Et s’il avait été là lorsque les fiels étaient venus la tuer ? Et s’il avait avoué à Nithya qu’elle n’avait pas à changer pour lui ? Et si. Par deux fois, il aurait pu perdre la raison et se noyer dans des conjectures et des postulats impossibles. Par deux fois, il aurait simplement pu baisser les bras et se convaincre qu’après cela, il n’avait plus le choix. Par deux fois, Cathàn avait relevé la tête et avancé.

- Ce n’est pas parce que le monde vous a fait du mal, que vous devez le détruire.

Le demi-Syràn parlait en connaissance de cause. Après avoir tenu entre ses mains d’enfant le cadavre calciné de sa mère, il aurait pu se venger. Il avait essayé, il s’était donné les moyens de le faire et au fil des années, avait tué plus de la moitié des fiels responsables de ce meurtre. Et il aurait pu continuer à traquer les derniers, tout comme il aurait pu continuer à traquer son géniteur. Il aurait pu. Puis, après chaque coup d’épée fatal, après chaque fiel mort pour ce qu’il lui avait fait, il avait changé d’avis. La mort de ces assassins ne lui avait rien apporté. Sa mère reposait toujours quelque part non loin de Nuxvar et le vide dans son cœur n’avait jamais été comblé par le sang qu’il avait versé. Là où le danger avait résidé, c’était que Cathàn se souvenait parfaitement de ce qu’il avait éprouvé lorsqu’il avait tué le tout premier des fiels. Alors que sa lame avait pénétré la gorge du mage, qu’il avait entendu le gargouillis obscur du sang dans sa bouche et qu’il avait lu la peur dans les yeux de sa victime, il avait éprouvé du plaisir. Il n’en doutait pas un seul instant, Althéa avait ressenti la même chose en tuant cet homme. Il avait vu ce sentiment de puissance, d’invincibilité dans son regard.

- Pas avec celui-là en tout cas.

Répondit Cathàn sur un ton un peu plus léger, désignant l’index amputé qu’elle venait de lever. Un long silence s’était installé entre eux et pour le demi-Syràn, c’était un signe. Quoiqu’il puisse dire, elle n’arrêterait sans doute, parce qu’elle venait de goûter à un pouvoir qui la dépassait certes, mais qui lui avait donné une incommensurable puissance. Et lui ? Lui finalement, s’interposait toujours entre les personnes qui usaient de leur pouvoir à mauvais escient et celles ou ceux qui se retrouvaient en face. Le regard du Loup-Blanc croisa celui de la sorcière puis, elle fixa de nouveau le pansement de fortune qu’il lui avait posé. Cathàn grogna faiblement et se leva, s’éloignant de quelques pas en ajustant autant ses gants que le bas déchiré de sa chemise. Il se contenta d’un haussement d’épaules alors qu’une remarque tomba justement sur ce vêtement et n’arrêta sa marche que plusieurs mètres plus loin, devant la porte de l’église.

- Personne ne vous oblige à emprunter ce chemin, Althéa. La vengeance ne guérit rien, elle garde seulement les blessures fraiches.

Enfin, Cathàn pivota légèrement, n’offrant qu’une moitié de visage à la fiel et posant son regard sur un banc. Sa voix s’éleva une dernière fois et elle avait retrouvée toute sa gravité, masquant même un avertissement avant qu’il ne quitte définitivement les lieux.  

- Renoncez, recommencez et donnez-vous une chance d’effleurer cette lumière. Vous avez le choix. Refusez le, je vous retrouverai.


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